Les écritures transmigrantes: l'impact des écritures migrantes sur la littérature québécoise

Les écritures transmigrantes: l'impact des écritures migrantes sur la littérature québécoise

On peut situer l’apparition des écritures migrantes comme phénomène distinct de la littérature d’immigration au Québec autour de 1983 : date de parution du magazine transculturel Vice versa et du roman La Québécoite de Régine Robin. Après une première vague (les années 1980) qui a été accueillie parfois avec méfiance, la génération suivante (celle des années 1990) participait à l’avènement de deux phénomènes concomitants : l’institutionnalisation des écritures migrantes, par le biais notamment de la recherche universitaire, et l’ouverture de la littérature québécoise à des influences venues d’ailleurs qui avaient d’abord provoqué, sauf exceptions, des résistances. Après un déroulement en parallèle, les deux tendances de la littérature québécoise contemporaine ici étudiées, soit le courant nationaliste et la « nouvelle vague » migrante, semblent maintenant vouloir entrecroiser leurs trajectoires respectives vers une confluence post-nationaliste. 

Ce projet veut déboucher sur une histoire alternative des écritures migrantes au Québec (1980-2000), où le caractère « distinct » du corpus migrant serait maintenu mais à l’intérieur du contexte historique plus large dans lequel il n’a jamais cessé de s’inscrire. En insistant sur les effets de rupture ou de discontinuité qui marquent cette histoire plutôt que sur les similitudes qu’elle présente avec des époques antérieures, cette recherche entend mesurer l’impact des écritures migrantes sur le canon de la littérature québécoise. Plus précisément, il s’agit de jeter un éclairage sur un phénomène relativement nouveau qui est apparu dans la mouvance des écritures migrantes et qui demeure à ce jour peu étudié : l’émergence, à partir des années 1990, de phénomènes de « transmigrance » entre des écrivains venus d’espaces culturels non francophones (ou dont la langue maternelle n’est pas le français) et des auteurs nés au Québec (le plus souvent d’origine française).

Chercheur principal

Financement

  • Subvention de recherche individuelle (FRQSC)
    2003-06 - 2006-06