Crises, capitalisme de plateforme et régulation algorithmique: la plateformisation de la société québécoise
La crise générée par la pandémie de COVID-19 peut être considérée comme un fait social total en ce qu’elle ne se limite pas seulement en une crise sanitaire. Il s’agit selon le philosophe Bernard Stiegler d’une crise systémique dans la mesure où elle a ébranlé les fondements normatifs sur lesquels se sont édifiées les sociétés modernes. Suivant Habermas, il est possible de soutenir que la crise sanitaire est directement liée à une crise du mode de régulation des sociétés capitalistes avancées dont on observe les contradictions tant au plan économique, culturel, politique qu’environnemental. Dans ce contexte, plusieurs intellectuels ont indiqué que la crise était l’occasion de transformer nos sociétés afin qu’elles soient davantage orientées vers la recherche du bien-être dans un modèle de développement axé sur la santé, la culture et l’éducation, qualifié par l’économiste Robert Boyer d’anthropogénétique.
L’objectif de cette recherche est d’analyser la transition vers le capitalisme de plateforme et la régulation algorithmique à travers l’étude des principales plateformes développées et/ou utilisées au Québec dans les trois principaux secteurs au cœur du modèle de développement anthropogénétique : la santé, l’éducation et la culture. Cette recherche nous permettra de poser la question visant à savoir sur quelles valeurs s’appuie le développement des plateformes au Québec? S’oriente-t-il vers ou un vers un mode de développement anthropogénétique ou encore participe-t-il à la consolidation d’un capitalisme de plateforme dominé par les monopoles du numérique (les GAFAM), et surtout quels conflits émergent ou seront appelés à émerger entre ces deux visions?
Chercheur principal
- Maxime Ouellet
Cochercheurs
- Marc Ménard
- Myriam Lavoie-Moore
- André Mondoux
- Fabien Richert
Financement
-
Savoir (CRSH)
2023 - 2027