Lire, voir et écouter l’Asie

Le projet s’inscrit dans une volonté de valorisation des perspectives asiatiques dans le milieu littéraire, artistique et culturel au Québec. Il consiste en une page facebook « Lire l’Asie » qui fait connaître des œuvres écrites par des auteur·rices asiatiques, un bottin numérique (à développer dans la continuité du Bottin asiatique et artistique du Québec) et des événements de sensibilisation et de partage des réalités vécues par les artistes des diasporas asiatiques.

En mai 2021, Claudia Chan Tak développe le Bottin asiatique et artistique du Québec qui regroupe des gens de la communauté asiatique impliqué·es dans le milieu artistique du Québec. Ce dernier consiste en des publications sur Facebook afin de faire connaître des personnes asiatiques du Québec gravitant autour des arts. Chaque personne est présentée par une photo et des informations sur ses pratiques. Depuis 2021, Claudia Chan Tak (collaboratrice CRILCQ, artiste) approche individuellement les personnes qui pourraient figurer dans le bottin. Le tout est consigné dans un album photo en ligne qui est associé au compte personnel de Claudia. Le bottin est devenu, depuis, un outil de référence pour plusieurs personnes et compagnies qui cherchent à valoriser les communautés asiatiques. Claudia Chan Tak a été invitée à plusieurs émissions de télévision et de radio afin de parler de cette initiative. Comme professeure de littérature dans un milieu marqué par la multiplicité des identités, Eang-Nay Theam constate l’impact que peut avoir le fait d’étudier des œuvres dans lesquelles les étudiant·es se reconnaissent. Elle cherche notamment à faire connaître les littératures de l’Asie en publiant sur la page de « Lire l’Asie », à la fois sur Facebook et sur Instagram.

Bien qu’il existe un réseau artistique CanAsie, celui-ci est ouvert aux personnes du Canada et non pas qu’à celles du Québec. Le présent projet de bottin numérique favoriserait une diffusion plus importante et assurerait la pérennité de ce dernier.

Les communautés asiatiques sont souvent associées aux sciences « pures » et valorisent traditionnellement les domaines tels que la santé, le droit et l’administration (Lafortune, Prosper et Datus, 2020). En outre, selon Kamanzi (2019), il y a une reproduction sociale des inégalités sociales dans l’enseignement supérieur. Cela est déterminé notamment, par les principes de sélection qui mènent les étudiant·es ayant des résultats scolaires faibles et issu·es de milieux sociaux défavorisés à aboutir dans des écoles (et dans des disciplines) spécifiques. À cet égard, de nombreux·ses étudiant·es au cégep privilégient d’autres programmes que ceux d’études littéraires.

Le projet « Lire, voir et écouter l’Asie » permettra de prendre position en réitérant la place qu’occupent les perspectives asiatiques dans le milieu de la recherche, de l’éducation et des arts au Québec. En valorisant différentes perspectives, le projet s’inscrit dans cette volonté de changer les paradigmes de représentation.

KAMANZI, Pierre Canisius (2019), « Marché scolaire et reproduction des inégalités sociales au Québec », Revue des sciences de l’éducation, vol. 45, no 3, p. 140-165.

LAFORTUNE, Gina, Marie-Ritchie PROSPER et Keslie DATUS (2020), « Défis de réussite et enjeux de prise en compte de la diversité au collégial : expériences d’étudiant.e.s d’origine haïtienne », Revue des sciences de l’éducation, vol. 46, no 2, p. 14-38.