L'esclavage des enfants à Montréal aux 17e-18e siècles
Ce projet Exploration intitulé "L'esclavage des enfants autochtones à Montréal (1670-1760)" vise à combler une immense lacune historique découverte en menant ma recherche sur l’agentivité et le savoir-faire en matières judiciaires des femmes de toute la Nouvelle-France aux 17e et 18e siècles. Réalisée au cours de l’été et l’automne 2022, la subvention Exploration demandée m’aidera à bonifier les volets statistiques et qualitatifs de ma demande de subvention du CRSH savoir 27-volet B, intitulé Femmes et pouvoirs à Montréal (17e-18e siècles) à l’ère numérique déposée à l’automne 2022, lesquels volets serviront à la rédaction d’une conférence au congrès annuel l’Institut d’Histoire de l’Amérique Française, suivie d’un article pour la Canadian Historical Review.
Contexte. En effet, si les archives religieuses, civiles et judiciaires révèlent le rôle essentiel mais encore très méconnu de l’esclavage autochtone dans le développement économique de la colonie française, nul n'évoque l'esclavage des enfants dont le phénomène ample et pérenne interroge non seulement les fondements sociaux et économiques de la colonie mais aussi l’implication des femmes dans la « gestion » du personnel servile, visible dans les recours en justice qu’elles font pour faire valoir leurs droits sur le travail infantile. Que signifie donc cet attrait pédophile des esclavagistes pour des esclaves si jeunes? À quoi les maitres peuvent-ils bien employer ces enfants esclaves de 5 à 8 ans? Qui gère au quotidien ce « cheptel » enfantin? Méthodologie. Répondre à ces questions ne se fait pas sans opposition, fondée sur bien des préjugés de la recherche qu’il s’agira de défaire avec des statistiques et un argumentaire solides grâce à l’emploi de deux assistantes rompues aux humanités numériques que je formerai à l’analyse intersectionnelle (qui analyse les logiques de pouvoir à l’intersection du genre, de l’ethnie et de la classe sociale), l’une s’occupera de la revue de la littérature sur les femmes et le travail infantile dont nous tirerons les mots-clés servant la recherche Big Data dans les archives judiciaires et notariales (dont le projet Donner le goût de l’archive a assuré la transcription automatique), tandis que l’autre se consacrera au volet statistique, fusionnant trois importantes bases de données, et procurant des données touchant 1.le nombre et la géolocalisation des esclaves à Montréal, 2. les réseaux de traite des familles des marchands et officiers, 3. le travail des enfants et des femmes asservies ainsi que 4. la périodisation de l’esclavage.
Chercheur principal
Financement
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Exploration (Université de Montréal)
2022-06-01 - 2024-03-24