Tombeaux de la littérature québécoise contemporaine dans l'essai et la critique littéraires (1980-2010)
Fort longue, l’histoire du tombeau québécois connaît différents épisodes, qu’il s’agisse de l’autocritique suicidaire (Crémazie se disant « mort à l’existence littéraire ») de la mise à mort préfacière (Dantin évoquant la mort symbolique de son ami Nelligan), de l’accusation de meurtre (« je ne peux parler de Saint-Denys Garneau sans colère. Car on l’a tué », dixit Jean Le Moyne) ou de l’assassinat de masse (Parti pris trucidant la « littérature canadienne d’expression française »). Sous ces violences rhétoriques se cachent des cibles ambiguës qui s’attachent presque toutes au mythe d’une tristesse native, canadienne-française ou québécoise. Mais qu’en est-il dans la littérature québécoise contemporaine ? La déshérence et le désenchantement sont-ils indissociables de la tradition littéraire locale ou font-ils plutôt partie de la culture contemporaine, marquée par le syndrome de l’après ? Plus de vingt ans après la parution de L’écologie du réel de Pierre Nepveu, la littérature québécoise est-elle toujours animée par « [le] paradoxe d’une auto-mutilation qui se voudrait [...] une façon de renaître »? Examinant un vaste corpus d’essais québécois parus depuis 1980, ce projet permet d’une part, de relativiser certains lieux communs sur la crise de la transmission à l’époque contemporaine ; d’autre part, de réfléchir à la place qu'occupe la borne temporelle de 1980 dans le discours des critiques littéraires.
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Établissement des nouveaux professeurs chercheurs (FRQSC)
2011-04 - 2014-04