Présences des mentors en littérature québécoise : François Hertel, Jeanne Lapointe et Joseph Bonenfant

Présences des mentors en littérature québécoise : François Hertel, Jeanne Lapointe et Joseph Bonenfant

Figures centrales et pourtant méconnues de la vie littéraire, les mentors se trouvent au coeur de l'élaboration de certaines des oeuvres marquantes de la littérature québécoise, qu’on pense aux poésies d’Émile Nelligan et d’Alfred DesRochers ou encore aux romans de Germaine Guèvremont, de Gabrielle Roy et d’Yves Beauchemin. Qu’ils et elles soient écrivains, éditeurs, critiques, professeurs et même libraires, les mentors ont contribué, par leur aide, leurs conseils et leur bienveillance, à changer le visage de la littérature québécoise, un manuscrit à la fois. Au gré de ces amitiés littéraires souvent déterminantes et hautement formatrices entre un ou une écrivaine débutante et son aîné se tissent des filiations esthétiques, intellectuelles et culturelles desquelles émerge une lecture inédite, aussi bien dire en coulisse, du fait littéraire.

Une histoire du mentorat littéraire au Québec reste encore à faire et ce projet de recherche entend y contribuer par l’étude de trois mentors : François Hertel, Jeanne Lapointe et Joseph Bonenfant au XXe siècle. Tous trois occupèrent une place centrale dans la vie intellectuelle de leurs temps à titre de professeurs, d'écrivains et de critiques et eurent un ascendant considérable sur un grand nombre d’écrivains et d’écrivaines. Par l’examen de leurs archives, il s’agira de mesurer la portée et les retombées de leur mentorat (identité des mentorés, oeuvres commentées, teneur des conseils et enseignements prodigués, reconnaissance du mentorat). À travers le faisceau de relations mentorales déployé autour de chaque mentor, ce sont les mutations profondes du champ littéraire québécois qui s’en trouveront éclairées : la transition vers une critique laïque ouverte aux formes de modernité littéraire et artistique (Hertel); la reconnaissance des écrivaines et intellectuelles (Lapointe), et la mise sur pied du premier doctorat en création littéraire au sein des universités québécoises (Bonenfant).

Rassemblées au sein d’une trame commune, celle d’une histoire des mentors, ces trois études de cas permettront de répondre aux questions suivantes : pourquoi avoir recours à un ou une mentore ? Qui est élu au rang de mentor et qu’est-ce qui l’habilite à enseigner le métier d’écrivain ? Qu’est-ce que les mentors transmettent à leur mentoré dans le cadre de leur apprentissage ? Comment ces amitiés (re)configurent-elles le champ littéraire québécois ? En dévoilant les amitiés qui pavent les chemins de la création, l’histoire du mentorat renouvellera par la même occasion l’interprétation des oeuvres qui en découlent.

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