Penser l'histoire de la vie culturelle. Histoire de la culture artistique au Québec de la fin du XIXe siècle à la Deuxième guerre mondiale

Penser l'histoire de la vie culturelle. Histoire de la culture artistique au Québec de la fin du XIXe siècle à la Deuxième guerre mondiale

Cette recherche a pour but de préparer une histoire de la culture artistique au Québec de la fin du 19e au milieu du 20e siècle. L’équipe, formée d’historiens de l’art, David Karel et Laurier Lacroix, de musicologues, Marie-Thérèse Lefebvre et Serge Lacasse, de littéraires, Micheline Cambron, Michel Lacroix, Jean-Christian Pleau, Karim Larose et Denis Saint-Jacques, de spécialistes du théâtre, Gilbert David et Lucie Robert, et du cinéma, Germain Lacasse, s’est engagée dans l'élaboration d'une nouvelle façon de penser l'histoire de la vie culturelle, croisant les champs disciplinaires artistiques pour dégager les interactions entre les pratiques, les réseaux et les institutions. Pour la période visée par la présente demande, l’équipe se fixe les objectifs spécifiques suivants :

  1. Préciser l’élaboration des réseaux et la diffusion des discours esthétiques par l’entremise ou en marge des institutions culturelles au tournant du 20e siècle à Montréal. Ce moment est le temps d’un fort mouvement d’institutionnalisation en littérature (début de l'École littéraire de Montréal), en musique (fondation de l’Orchestre symphonique de Québec, du Conservatoire national de Montréal et de celui de McGill), en théâtre (ouverture du Théâtre National Français, du Théâtre des Nouveautés et du Conservatoire Lassalle) et en arts plastiques (émergence d'une nouvelle génération de peintres dont Suzor-Côté, Ozias Leduc et James Wilson Morrice, débuts de l'institutionnalisation de la formation, développement d'un réseau de galeries commerciales).
  2. Préciser le rôle joué par la scène dans le renforcement de la culture artistique commune durant les années 20. Ces années sont dominées par le mouvement nationaliste et régionaliste dont L’Action française de l’abbé Groulx est un des principaux moteurs, mais aussi par la brève vie du Nigog ou se retrouvent, dans un cadre interdisciplinaire, artistes, musiciens et écrivains animés d'un commun souci de modernisation. La scène (représentations théâtrales, soirées littéraires ou folkloriques, récitals de musique ou de poésie) représente alors un lieu d’échange important entre les acteurs des différents domaines culturels (musique, théâtre, cinéma, etc.) qui y conjuguent leurs pratiques.
  3. Entreprendre l’analyse des rapports entre les œuvres en étudiant la translation des thèmes partagés dans l’esthétique régionaliste. Dès la fin du 19e siècle en peinture, avec les œuvres de Horatio Walker, Henri Julien ou Edmond-Joseph Massicotte, le début du 20e en littérature avec Camille Roy, Albert Ferland ou Adjutor Rivard ou les années 20 avec Marius Barbeau ou Claude Champagne en musique, les thèmes du régionalisme circulent de façon explicite, mettant en place une esthétique commune, soutenue par un discours de propagande (Roy, Groulx, Barbeau). De même, les œuvres de la marge semblent également liées entre elles. Les formes d’expression artistique propres aux différentes disciplines se répondent et s’enrichissent mutuellement.
  4. Ouvrir un chantier exploratoire pour les années 30 par un inventaire et une analyse de l’activité dans les champs propres aux diverses disciplines artistiques et dans le circuit du divertissement. Les années trente marquent l’exacerbation de la propagande régionaliste, portée par le discours de la recolonisation (Claude-Henri Grignon, l’abbé Proulx ou Frédéric Pelletier) au moment où des artistes novateurs (Saint-Denys Garneau, John Lyman, Rodolphe Mathieu, Émile Legault) insistent à faire percer la modernité. L’équipe prépare ainsi la mise en train d’un ouvrage sur L’histoire de la culture artistique au Québec de la fin du 19e siècle à la Deuxième Guerre mondiale.

Chercheurs principaux

Cochercheurs

Financement

  • Soutien aux équipes de recherche (FRQSC)
    2006-04 - 2010-03