Cinéma québécois et oralité

Cinéma québécois et oralité

Le cinéma constitue aujourd'hui une part fondamentale de la culture nationale québécoise. Les études savantes sur ce corpus sont pourtant encore assez clairsemées et examinent peu ses traits spécifiques, de même qu'elles négligent son apport à la pratique et la théorie du cinéma. Une de ses caractéristiques est un rapport étroit avec la tradition orale. L'aspect oral de ce cinéma repose en particulier sur ses déictiques, c'est-à-dire les marques d'énonciation, les traces renvoyant à l'auteur (voix-off, commentaire, point de vue, raccords, etc.). Tandis que ces traces sont effacées le plus possible dans le cinéma narratif classique, qui semble un texte neutre s'énonçant de lui-même, dans certains corpus elles sont mises en évidence pour manifester la présence de l'auteur, comme dans une oeuvre pré littéraire. Cette forme de cinéma peut être associée à des cultures nationales émergentes, puisqu'elle est aussi identifiable dans d'autres corpus marginaux, par exemple les cinémas d'Afrique. Une étude de cette question permettra de mieux établir la spécificité formelle du cinéma québécois, tout en contribuant à approfondir la théorie des rapports entre la tradition orale, le cinéma et la modernité.

Chercheur principal

Financement

  • Subvention de recherche individuelle (FRQSC)
    2004 - 2007