Capteur de scènes : recherche, enseignement, médiation

Relevant des humanités numériques et de l’analyse culturelle (Manovitch, 2020), le présent partenariat vise à poursuivre, à une plus grande échelle, le perfectionnement de « Capteur de scènes », afin d’en faire un outil performant et convivial d’annotation et d’analyse des captations théâtrales, soit les enregistrements audio-visuels de spectacles. Son développement sera réalisé en partenariat pour que la plateforme réponde à des besoins en recherche, en enseignement et en médiation culturelle, domaines représentés au sein l’équipe qui est composée de chercheurs en théâtre et en littérature issus d’établissements postsecondaires francophones. Prenant appui sur un projet financé (Développement Savoir, 2020-2023), dont toutes les étapes ont été menées à bien, les travaux envisagés en constituent un élargissement tant sur le plan des visées et des fonctionnalités de l’application que du corpus d’œuvres étudié. Les analyses produites par cet outil, élaboré et testé à partir d’une quarantaine d’adaptations de textes littéraires ayant été portés à la scène entre 2000 et 2020 (25 au Québec et 15 en Europe), ont mis à l’épreuve l’hypothèse suivant laquelle une partie de ces spectacles délaissait le modèle de l’adaptation dramatique et donnait plutôt lieu à des « médiaturgies » (Marranca, 2010). Dans ces représentations, le théâtre agit comme un hypermédia (Chapple et Kattenbelt, 2006), empruntant ainsi des traits formels à d’autres arts et médias. Cette hypothèse, très féconde, continuera d’occuper une place centrale dans le volet recherche du projet proposé et constituera un point d’appui important des volets enseignement et médiation. Les rencontres autour de l’outil que nous organisées nous ont aussi permis de constater que de nombreux pédagogues des collèges et des universités voyaient dans ces captations un excellent moyen pour intéresser des étudiants à des textes littéraires significatifs. Le corpus sera donc étendu aux captations d’ouvrages littéraires portés à la scène jusqu’en 2025, de manière à développer des fonctionnalités additionnelles destinées à l’enseignement et à la médiation. Des tels allers-retours entre littérature et théâtre garantissent la mise au point d’un outil polyvalent qui pourra être utilisé par la suite pour annoter, analyser et présenter d’autres segments de la production théâtrale. Il sera ainsi doté de capacités analytiques qui autorisent tant la microanalyse que la macroanalyse (Jockers, 2013). Celles-ci correspondent aux besoins des chercheurs, qui désirent mesurer des tendances dans l’ensemble de la production théâtrale contemporaine, mais aussi appréhender ses manifestations singulières. Elles répondront de plus aux attentes de ceux qui ont pour mission de transmettre les grands textes d’hier et d’aujourd’hui.