Histoire de l’art du Québec à l’ère du numérique : méthodologie, épistémologie et éthique
Le programme de recherche collaborative que rend possible ce volet de financement consiste à soutenir les membres de l’équipe dans leur travail commun sur des questions spécifiquement liées à la transformation vécue actuellement dans notre champ d’étude (l’histoire de l’art du Québec) alors que l’environnement numérique dans lequel nous sommes à l’œuvre subit une rapide transformation et intensification. La transition exponentielle que vit notre équipe de chercheur.es face à cette densification de son environnement d’études numériques nous amène à nous interroger sur les facteurs méthodologiques, épistémologiques et éthiques dont nous devons tenir compte. La programmation soutenue par cette demande nous permettra, sur trois ans, de nous constituer en communauté pour effectuer une recherche qui ne peut être que commune : alimentée par l’ensemble de nos projets financés, individuellement ou en équipe, cette programmation est la plus-value qui ne peut être rendue possible que par ce volet de financement.
Nous nous donnons ces trois ans pour établir des protocoles de recherche numérique en histoire de l’art du Québec : une fin en soi qui ne fusionne pas nos projets, qui n’écarte aucune de leurs spécificités, mais qui nous donne justement le moyen de les réfléchir dans un environnement partagé dans lequel, pour ne donner qu’un exemple, il devient possible de considérer les impératifs de recherche qui s’attachent à une broderie crée par les Ursulines au 17e siècle en même temps que ceux qui relèvent d’une performance éphémère du collectif Fermières obsédées, documentée au 21e, en les triangulant avec une installation de l’artiste contemporaine autochtone Hannah Claus. On voudra tenir compte de l’ensemble des données relatives aux condition de création, des données matérielles des œuvres, des données quant à leur réception et à leur diffusion et enfin des données sociales qui lient ces œuvres aux communautés et aux enjeux qui leur donnent un sens. Une grande partie des savoirs ainsi rassemblés est rattachée, au 17e siècle comme au 21e, à des facteurs de mémoire communautaire qui sont activés par les traditions orales et textuelles. Dans un cas comme l’autre on voudra tenir compte de l’enjeu de la parole que l’on prend, au nom de quelle communauté : question des plus sensibles, et de grande actualité. Nous voulons donc établir des protocoles pour une infrastructure de recherche numérique que nous vouons à l’accessibilité de l’histoire de l’art du Québec : autant par les recherches qu’on rend possibles à l’extérieur comme à l’intérieur de l’université, que par l’innovation méthodologique constamment actualisée que permettra l’outil numérique au service des communautés de recherche plurielles.
Chercheur principal
Cochercheurs
- Laurier Lacroix
- Edith-Anne Pageot
- Louise Vigneault
- Pierre-Édouard Latouche
Financement
-
Financement des équipes de recherche (Faculté des arts)
2019 - 2022