Professeurs : Michel Lacroix, Lucie Robert et Chantal Savoie
Horaire : jeudi, 9 h 30-12 h 30
Description du groupe de recherche
Dans la première moitié du 20e siècle, la vie culturelle est traversée par trois frondes interdisciplinaires : l’École littéraire de Montréal (1895), la revue Le Nigog (1919) et la publication du Refus global (1948). Ces trois frondes sont autant d’étapes décisives dans l’émergence de la modernité culturelle au Québec. Elles désignent des réseaux d’artistes, des modes et des lieux d’intervention particuliers (l’association, la revue, le manifeste) et des acteurs, dont l’activité demande à être réévaluée sous cet angle. Nous formulons également l’hypothèse que cette interdisciplinarité est un symptôme de l’indiscipline de cette culture encore traversée de nombreuses contradictions et hésitations. Le processus de spécialisation, qui distingue les pratiques artistiques les unes des autres doit ainsi être lui-même étudié dans cette perspective. Enfin, force est de constater que ce mouvement historique se déploie essentiellement dans la ville de Montréal : il est structuré par l’histoire de cette ville, mais il contribue tout autant à lui conférer son image propre.
L’objectif global de l’équipe de recherche Penser l’histoire de la vie culturelle au Québec est de préparer une histoire de la culture artistique au Québec (architecture, arts plastiques, cinéma, danse, littérature, musique classique, musique populaire, théâtre) de la fin du 19e au milieu du 20e siècle, à partir d’un modèle intégrateur d’analyse. L’équipe s’est engagée depuis 2003 dans l’élaboration d’une nouvelle façon de penser l’histoire de la vie culturelle, croisant les champs disciplinaires artistiques, soucieuse de dégager les interactions entre pratiques, réseaux et institutions. Ce modèle d’histoire de la vie culturelle rend compte à la fois de la circulation des agents et de l’intrication des institutions dans un même milieu culturel, confronte les discours critiques liés aux diverses pratiques et rend justice aux œuvres singulières.
Ce groupe de recherche est ouvert aux étudiantes et aux étudiants de la maîtrise et du doctorat en études littéraires, du doctorat en sémiologie, mais il peut aussi être suivi par des étudiants inscrits à d’autres programmes de cycles supérieurs qui s’intéressent à l’un ou l’autre des aspects soulevés. Le groupe peut également est suivi pendant un trimestre ou pendant une année. Les travaux seront ajustés en conséquence. On pourra lire une description plus détaillée du projet à l’adresse suivante.
Objectifs du groupe de recherche
L’objectif poursuivi par le groupe de recherche est de familiariser les étudiantes et les étudiants avec la recherche en histoire culturelle et ses développements les plus récents. Cette recherche est menée selon une approche informée des travaux de la sociologie de la culture, de l’analyse institutionnelle, de l’étude du discours social, de la poétique et des études féministes et elle prend en considération aussi bien les pratiques culturelles de grande consommation que les pratiques légitimées. C’est dire que sont analysées autant des conditions qui président à l’émergence des discours et des institutions, que les pratiques des acteurs et les œuvres elles- mêmes. Par hypothèse, nous envisageons de manière particulière les tensions qui traversent le milieu artistique de l’époque, tensions entre nationalisme et cosmopolitisme, régionalisme et modernité, spécialisation et interdisciplinarité, culture savante et culture populaire.
Cet objectif est atteint par le travail concret. C’est-à-dire que les étudiantes et les étudiants auront à se familiariser avec l’organisation du travail dont s’est dotée cette équipe de chercheurs et avec le type documentation qu’elle utilise. Seront ainsi privilégiés les travaux qui ouvrent de nouvelles pistes en ces domaines : identification de trajectoires, réseaux et institutions, étude des médias (édition, presse, radio) dans la production et la réception des pratiques culturelles, cartographie culturelle de la ville, analyse d’œuvres multidisciplinaires et intermédiatiques, des représentations croisées des disciplines et pratiques, de la circulation des personnages, motifs et esthétiques d’une discipline à l’autre.
Organisation du travail
Les étudiantes et les étudiants seront appelés à choisir et à problématiser un objet (une œuvre, un genre ou une année, mais aussi une pratique – architecture, musique, radio, scène, cinéma, édition, critique, etc.). Une liste de sujets possibles sera proposée aux participantes qui pourront cependant en suggérer d’autres. Les différentes étapes du travail couvriront la préparation de bibliographies, le repérage et la lecture des sources premières et des sources secondes, l’étude du discours de l’époque sur cet objet ou cette pratique. Le travail final comprendra donc une bibliographie, un état des sources, un état de la question et, selon le sujet choisi, une analyse ou une synthèse.
Deux premières rencontres plénières, au début du trimestre, auront pour objectif de préciser les objectifs du groupe de recherche et les approches méthodologiques privilégiées, de présenter les diverses étapes du travail à accomplir et de faire état de l’organisation qui préside à ce travail. D’autres rencontres plénières sont à prévoir (aux trois ou quatre semaines), où les étudiantes et les étudiants feront périodiquement rapport du travail accompli.
Évaluation
L’évaluation portera essentiellement sur le travail final, dont la préparation aura cependant fait l’objet d’un suivi constant. Le respect des échéances est essentiel au succès du groupe de recherche et la présence aux séances plénières est requise.
Calendrier
À venir
Bibliographie provisoire
CAMBRON, Micheline (dir.), La vie culturelle à Montréal vers 1900, Montréal, Fides-BNQ, 2005.
LACROIX, Laurier et Lucie ROBERT (dir.), La vie culturelle au Monument National (1893- 1920), Acte de la Journée d’étude tenue au Monument National, 11 mai 2009. http://publications.phvc.ca/
LACROIX, Michel et Sandria P. BOULIANE (dir.), Dialogue et choc des muses. Représentations croisées des pratiques artistiques, Montréal, Nota Bene éditeur, coll. « Séminaires », 2014.
SAINT-JACQUES, Denis et Yvan LAMONDE (dir.), 1937 : un tournant culturel, Québec, Les Presses de l’Université Laval, coll. « Cultures québécoises », 2009.
SAVOIE, Chantal (dir.), Histoire littéraire des femmes. Cas et enjeux, Québec, Éditions Nota bene, coll. « Séminaires », 2010.
