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Séminaire
Université de Montréal

Séminaire « Écritures migrantes, identités transmigrantes »

Professeur : Gilles Dupuis (Tél. : 514-343-5613)

horaire : les mercredis à 17h30 

Local : Pavillon Lionel-Groulx, salle C-3145

calendrier

  • 8 septembre : Présentation de la problématique du séminaire
  • 22 septembre : Cosmopolitisme et québécité : l’identité collective face à l’inquiétante subjectivité
  • 6 octobre : De l’inter- au transculturel : vers une forme de contamination avec l’Autre ?
  • 20 octobre : Écritures migrantes: étiquette, courant ou concept ?
  • 3 novembre : Identités transmigrantes : études de cas
  • 17 novembre :  Parodie et pastiche : pratiques offensive et défensive
  • 1er décembre : Hybridités et cybermigrances : du transculturel au transsexuel 
    Conférence sur les Aurores montréales Invitée : Monique Proulx
  • 12 janvier : Conférence sur « Trajectoires culturelles transaméricaines»
    Invité: Patrick Imbert 
  • 26 janvier : Conférence sur la fin des écritures migrantes 
  • Invité: Simon Harel
  • 9 février : Conférence sur les transferts culturels 
    Invité: Walter Moser
  • 23 février : Exposés
  • 9 mars : Exposés
  • 23 mars : Exposés
  • 6 avril : Essai de synthèse

Objectifs et contenu du séminaire

On peut situer l’apparition des écritures migrantes, comme phénomène distinct de la littérature d’immigration au Québec, autour de 1983 : date de parution du magazine transculturel Vice versa et du roman La Québécoite de Régine Robin. La première vague migrante remonte aux années 1970, avec la fondation de la revue interculturelle Dérives(1975-1987), mais elle s’est illustrée surtout au cours de la décennie suivante. La deuxième vague qui lui a succédé, celle des années 1990, s’est diversifiée quant à l’origine de sa production tout en participant à l’avènement de deux phénomènes concomitants : la reconnaissance des écritures migrantes au sein de la littérature québécoise, par le biais notamment de la recherche universitaire, et l’ouverture de cette littérature à des influences venues d’ailleurs qui avaient d’abord provoqué, sauf exceptions, des résistances. Après un déroulement en parallèle, les deux tendances de la littérature québécoise contemporaine, la tradition nationale et le courant migrant, semblent maintenant vouloir entrecroiser leurs trajectoires respectives vers une confluence post-nationaliste ou « post-québécoise » (Pierre Nepveu, 1988).
Ce séminaire, qui s’inscrit dans notre projet sur les écritures transmigrantes, veut déboucher sur une histoire alternative des écritures migrantes au Québec (1980-2000). En insistant sur les effets de rupture ou de discontinuité qui marquent cette histoire, plutôt que sur les similitudes qu’elle présente avec des époques antérieures, nous voulons mesurer l’impact des écritures migrantes sur le développement du canon de la littérature québécoise. Plus précisément, nous voulons jeter un éclairage sur un phénomène relativement nouveau qui est apparu dans la mouvance des écritures migrantes et qui demeure à ce jour peu étudié : l’émergence, à partir des années 1990, d’effets de transmigration littéraire entre des écrivains venus d’espaces culturels non francophones (ou dont la langue maternelle n’est pas le français) et des auteurs francophones originaires du Québec. Sur le plan théorique, la problématique des transferts culturels ainsi que la question du pastiche et de la parodie, qui se pose différemment chez les écrivains « migrants » et les écrivains « de souche », recevront une attention particulière.
La bibliographie reproduite ici n’est qu’indicative, elle sert à orienter l’étudiant à travers un choix de lectures ciblées. L’étudiant inscrit au séminaire sera invité à faire un exposé oral et à produire un travail écrit d’envergure à partir d’un cas de « transmigrance » qu’il aura identifié dans le corpus québécois ou dans un autre corpus sur lequel il travaille. Le séminaire est donc ouvert à toutes les orientations méthodologiques.

Modalités d’évaluation

Un exposé oral : 40%
Un travail écrit : 60%
NB : la note dévolue à l’oral prend également en compte la participation aux discussions en classe

Bibliographie

a) Esquisse d’un corpus «transmigrant»:

  • AQUIN, Philippe, La route de Bulawayo , Montréal, Hurtubise HMH, 2002.
  • CHEN, Ying, Les Lettres chinoises , Montréal, Leméac, 1993 (nouvelle version : Arles, Actes Sud, 1998).
  • CHEN, Ying, Quatre mille marches , Montréal, Boréal, coll. « Papiers collés », 2004.
  • CHUNG, Ook, Kimchi , Paris, Le Serpent à Plumes, 2001.
  • CLICHE, Anne Élaine, Rien et autres souvenirs , Montréal, XYZ, 1998.
  • D’ALFONSO, Antonio, Avril : ou l’anti-passion , Montréal, VLB, 1990.
  • FARHOUD, Abla, Le bonheur a la queue glissante , Montréal, L’Hexagone, 1998.
  • KOKIS, Sergio, Les langages de la création , Québec, Nuit blanche éditeur/CEFAN, 1996.
  • KOKIS, Sergio, Negão et Doralice , Montréal, XYZ éditeur, 1995.
  • KOKIS, Sergio, Le pavillon des miroirs , Montréal, XYZ éditeur, 1994.
  • LAFERRIÈRE, Dany, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer , Montréal, VLB, 1985.
  • LAFERRIÈRE, Dany, Eroshima , Montréal, VLB, 1987.
  • LALONDE, Michèle, Speak White , Montréal, L’Hexagone, 1974.
  • LA RUE, Monique, L’Arpenteur et le Navigateur , Éditions Fides/CÉTUQ, 1996.
  • MAVRIKAKIS, Catherine, Ça va aller , Montréal, Leméac, 2002.
  • MICONE, Marco, Le figuier enchanté , Montréal, Boréal, 1992.
  • MICONE, Marco, Speak what , suivi d’une analyse de Lise Gauvin, Montréal, VLB, 2001.
  • OLLIVIER, Émile, Passages , Montréal, L’Hexagone, 1991.
  • OLLIVIER, Émile, Repérages , Montréal, Leméac, 2001.
  • PARENT, Guy, L’Enfant chinois , Montréal, Québec Amérique, 1998.
  • PARIZEAU, Alice, Côte-des-Neiges , Montréal, Pierre Tisseyre, 1983.
  • PROULX, Monique, Les Aurores montréales , Montréal, Boréal, 1996.
  • ROBIN, Régine, La Québécoite , Montréal, Québec/Amérique, 1983.
  • ROBIN, Régine, L’immense fatigue des pierres , Montréal, XYZ, 1999.
  • ROBIN, Régine, Cybermigrances. Traversées fugitives , Montréal, VLB éditeur, 2004.
  • SAMSON, Pierre, Alibi , Montréal, Leméac, « ici l’Ailleurs », 2000.
  • SAMSON, Pierre, Le Messie de Belém , Montréal, Les Herbes rouges, 1996.
  • SEGURA, Mauricio, Côte-des-Nègres , Montréal, Boréal, 1998.
  • SIMON, Sherry, Hybridité culturelle , Montréal, L’île de la tortue, « Les Élémentaires – Une encyclopédie vivante », 1999.

b) Ouvrages de référence et généraux :

  • ANCTIL, P ierre, Les écrivains juifs de Montréal. Juifs et réalités juives au Québec , Québec, IQRC, 1984.
  • BERNIER, S ilvie, Les héritiers d’Ulysse , Montréal, Lanctôt éditeur, 2002.
  • BISSOONDATH, Neil, Selling   illusions : the cult of multiculturalism in Canada , Toronto, Penguin, 1994 (traduction française, avec une préface de Lise Bissonnette : Le marché aux illusions : la méprise du multiculturalisme , Montréal, Boréal, 1995).
  • Bouillaguet , Annick, L’écriture imitative : pastiche, parodie, collage , Paris, Nathan, 1996.
  • CACCIA, Fulvio, La République mêtis , Montréal, Balzac-Le Griot, 1997.
  • CACCIA, Fulvio, Sous le signe du phénix : entretiens avec quinze créateurs italo-québécois , Montréal, Guernica, 1985.
  • CHARTIER, Daniel, Dictionnaire des écrivains émigrés au Québec 1800-1999 , Québec, Éditions Nota bene, 2003.
  • DE VAUCHER GRAVILI, Anne (sous la direction de), D’autres rêves. Les écritures migrantes au Québec , Actes du Séminaire international du CISQ à Venise (15-16 octobre 1999), Venise, Supernova, 2000.
  • GAUTHIER, Louise, La Mémoire sans frontières : Émile Ollivier, Naïm Kattan et les écrivains migrants au Québec , Montréal, IQRC, 1997.
  • Genette , Gérard, Palimpsestes : la littérature au second degré , Paris, Seuil, 1982.
  • GIGUÈRE, Suzanne, Passeurs culturels. Une littérature en mutation , Québec, IQRC, 2001.
  • HAREL, Simon, Le voleur de parcours. Identité et cosmopolitisme dans la littérature québécoise contemporaine , préface de René Major, Longueuil, le Préambule, 1989.
  • HAREL, Simon (sous la direction de), L’Étranger dans tous ses états : enjeux culturels et littéraires , Montréal, XYZ, 1992.
  • IMBERT, Patrick, Trajectoires culturelles transaméricaines. Médias, publicité, littérature et mondialisation , Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, « Transferts culturels », 2004.
  • JONASSAINT, Jean, Le pouvoir des mots, les maux du pouvoir. Des romanciers haïtiens de l’exil , Montréal, Arcantère-PUM, 1986.
  • KATTAN, Naïm, L’écrivain migrant : essais sur des cités et des hommes , Montréal, Hurtubise HMH, 2001.
  • LEQUIN, Lucie, Multi-écriture, multi-culture. La voix migrante au féminin en France et au Canada , Paris, L’Harmattan, 1996 (en collaboration avec Maïr Verthuy).
  • LEQUIN, Lucie et Maïr VERTHUY, L’écriture des femmes migrantes au Québec , Montréal/Paris, XYZ/PUV, 1998.
  • MACLURE, Jocelyn, Récits identitaires. Le Québec à l’épreuve du pluralisme , Montréal, Québec Amérique, 2000.
  • MOISAN, Clément et HILDEBRAND, Clément, Ces étrangers du dedans. Une histoire de l’écriture migrante au Québec (1937-1997) , Québec, Éditions Nota bene, « Études », 2001.
  • NEPVEU, Pierre, L’écologie du réel. Mort et naissance de la littérature québécoise contemporaine , Montréal, Boréal, 1988.
  • PARÉ, François, Les littératures de l’exiguïté , Ottawa, Le Nordir, 2001.
  • PATERSON, Janet, Figures de l’Autre dans le roman québécois , Québec, Nota bene, 2004.
  • PRUD’HOMME, Nathalie, La problématique identité collective et les littératures (im)migrantes au Québec : Mona Latif Ghattas, Antonio D’Alfonso et Marco Micone,Québec, Éditions Nota bene, 2002.
  • SIMON, Sherry (sous la direction de), Fictions de l’identitaire au Québec , Montréal, XYZ, 1991.
  • TÊTU DE LABSADE, Françoise (sous la direction de), Littérature et dialogue interculturel , Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1997.

c) Articles critiques et théoriques:

  • Berrouët-Oriol, « L’effet d’exil », Vice versa , 17, Déc. 1986/Janv. 1987, p. 20-21.
  • Berrouët-Oriol, Robert et Robert Fournier, « L’émergence des écritures migrantes et métisses au Québec », Québec Studies , 14, 1992, p. 7-22.
  • Chartier Daniel, « Les origines de l’écriture migrante. L’immigration littéraire au Québec au cours des deux derniers siècles », Voix & images , 80, Hiver 2002, p. 303-316.
  • Figueiredo, Euridice, « Représentations du Brésil dans la littérature québécoise contemporaine », Voix et images , 75, printemps 2000, p. 563-575.
  • Forget, Danielle, « Les nouveaux paradigmes de l’identité et la littérature migrante au Québec », dans Le Soi et l’autre. L’énonciation de l’identité dans les contextes interculturels , sous la direction de Pierre Ouellet, Presses de L’Université Laval, 2003, p. 35-50.
  • Garneau, Julie, « Les apories d’une littérature nationale », Possibles , 18/2, printemps 1994, p. 113-125.
  • L’Hérault, Pierre, « L’intervention italo-québécoise dans la reconfiguration de l’espace identitaire québécois », dans Italies imaginaires du Québec , sous la direction de Carla Fratta et Élisabeth Nardout-Lafarge, Montréal, Fides, 2003, p. 179-202.
  • Harel, Simon, « La parole orpheline de l’écrivain migrant », dans Montréal imaginaire. Ville et littérature , sous la direction de Pierre Nepveu et Gilles Marcotte, Montréal, Fides, 1992, p. 373-418.
  • Nepveu, Pierre, « Qu’est-ce que la transculture ? », Paragraphes , 2, 1989, p. 15-31.
  • Nepveu, Pierre, « Désordre et vacuité : figures de la judéité québécoise », Études françaises , 37/3, 2001, p. 69-84.
  • Paterson, Janet, « Quand le je est un(e) Autre : l’écriture migrante au Québec », dansReconfigurations : Canadian Literatures and Postcolonial identities , sous la direction de M. Monford et F. Bellarsi, Peter Lang, 2002, p. 43-59.
  • Robin, Régine, « Un Québec pluriel », dans La recherche littéraire. Objets et méthodes , sous la direction de Claude Duchet et Stéphane Vachon, Paris/Montréal, Presses universitaires de Vincennes, CCIFQ/XYZ, 1993, p. 367-377.