Vient de paraître le numéro 126 de la revue Voix et Images, dossier « Les genres médiatiques (1860-1900) », dirigé par Micheline Cambron (CRILCQ – U. de Montréal) et Mylène Bédard (CRILCQ – U. Laval).
« L’écriture et le support médiatiques sont […] devenus objets d’étude à part entière. S’y consacrent de nombreux chercheurs, rassemblés notamment autour de la plateforme scientifique Médias 19 et du projet interdisciplinaire Penser l’histoire de la vie culturelle. Malgré les avancées considérables qu’ont permises ces recherches dans notre compréhension de l’histoire littéraire, elles ont principalement porté sur des journaux de la première moitié du XIXe siècle ou du tournant du XXe siècle. Les années 1850 ont certes fait l’objet de quelques travaux, mais c’est surtout l’apparition des revues littéraires des décennies d’après 1860 qui a retenu l’attention des critiques et des historiens, laissant dans l’ombre les nombreux journaux qui ont participé au développement de la vie littéraire et culturelle.
Nous souhaitons, dans le présent dossier, mettre en lumière cette période qui, entre 1850 et 1900, voit le passage du journal d’opinion au média de masse ; celle-ci est ponctuée de transformations majeures, entre autres sur le plan technologique, qui modifient significativement la facture des périodiques, les modalités de lecture, les tirages et les aspects concrets de la diffusion. C’est aussi durant ces décennies que s’installent véritablement les genres proprement médiatiques, comme la chronique et le reportage, lesquels entretiennent des liens étroits avec la littérature.
Ce dossier propose donc une première exploration de ce demi-siècle de l’histoire de la presse, menée dans la perspective de l’étude littéraire des corpus médiatiques. Nous avons choisi de nous attacher plus particulièrement […] à l’étude des genres médiatiques qui émergent ou s’installent durant cette période. Notre visée n’est pas historique. Notre intention était moins de faire une histoire des formes abordées que d’amasser les premiers matériaux qui pourront en permettre l’élaboration. Les études rassemblées adoptent donc tantôt une perspective synchronique appuyée sur une durée plus ou moins longue, tantôt une perspective diachronique qui invite à penser des seuils rhétoriques, une succession de modèles formels ou encore une transformation des horizons d’attente. »Extrait du site web de Voix et Images.