« Un essai d’histoire littéraire du contemporain français, à propos de P. Bergounioux, F. Bon et des éditions Verdier »
Résumé : Une histoire littéraire du contemporain peut sembler à tout le moins paradoxale, certainement ardue, peut-être encore douteuse. Comme l’histoire du temps présent, elle s’expose à la myopie : quel recul peut-on avoir sur ce qui appartient encore à notre champ familier ? Comment mettre à distance ce qui encore nous constitue ? Quant aux méthodes de l’histoire littéraire, pourront-elles être réactualisées ? L’exercice n’est en fait pas nouveau. En France, tout au long du vingtième siècle, les histoires littéraires qui se sont écrites ont bien souvent eu la tentation de prolonger leurs efforts de catégorisations et de définitions jusqu’au « contemporain ». Cette curiosité n’a pas empêché l’histoire littéraire de devenir, pour la Nouvelle Critique, le symbole de l’enseignement le plus rétrograde, celui qui se faisait notamment la serve de la construction d’une identité nationale. À partir de l’étude de deux œuvres littéraires contemporaines, celles de P. Bergounioux (né en 1949) et de François Bon (né en 1953), et en gardant à l’esprit la trajectoire singulière qui fut celle de l’histoire littéraire, nous tenterons d’évaluer ce que des outils traditionnels de l’histoire littéraire, tels que la périodisation, la génération, la biographie, le groupe littéraire, peuvent encore apporter à la compréhension du champ littéraire contemporain.