En s’appuyant plus spécifiquement sur le cas des lettres féminines en Belgique francophone, la conférence de Vanessa Gemis se propose de dresser un premier bilan des bénéfices de l’approche réticulaire dans une sociologie des femmes écrivains. La question des réseaux nationaux et internationaux de femmes de lettres ouvre en effet un champ de recherche extrêmement riche, tant sur le plan patrimonial, que par les démarches heuristiques qu’elle renouvelle. Sous cet angle, le rapport de l’individu au collectif peut en effet se lire autrement qu’en terme de stigmatisation : s’y dévoilent à la fois les stratégies sous-jacentes au développement de certaines relations interpersonnelles et l’existence d’un ordre symbolique mettant en évidence une autorégulation de la production littéraire des femmes par les femmes. En intégrant à l’analyse des trajectoires littéraires féminines, une dynamique mise en exergue par la sociologie des intellectuels, la question du « réseau » permet ainsi d’offrir un éclairage neuf sur la pratique littéraire des femmes. Elle dévoile l’existence d’une dynamique nationale et internationale de circulation des œuvres et des auteurs féminins et, partant, contribue aux réflexions amorcées par les études de genre sur l’élaboration du canon et la sexuation des catégories de l’histoire littéraire.
La conférence aura lieu le mercredi 23 mars 2011, de 11 h 30 à 12 h 30, au Pavillon Charles-De Koninck, local 7160. Voir la page des midis-rencontres.
