Dans ce midi-conférence, je me limiterai à éclairer la dimension théorique de mon sujet de recherche : soit la dimension affective de la critique littéraire sérieuse au Québec au tournant des années 1980. Inspiré d’abord par la relecture de la vie affective chez Spinoza en vogue dans le post-marxisme (Deleuze, Negri, Macherey…), je présenterai le concept d’affect dans une perspective philosophique : contrairement à une manifestation de l’intériorité, de la psyché, de l’état intime d’un individu, l’affect est le produit de la rencontre d’un sujet avec le monde. Cette manière de concevoir l’affect nous dévoile l’une des modalités de son apparition qui convient bien avec l’acte de lecture qui est la première étape du travail critique : l’événement à la manière d’un choc plutôt que la révélation de soi ou des autres. Ensuite, dans une perspective d’une théorie du discours développée par la sémiotique des passions, j’aimerais trouver des manières de faire apparaître concrètement la dimension affective dans un discours critique. Conscient que ces deux points de vue ont leur limite, je les critiquerai tour à tour en espérant révéler leur complémentarité, car c’est là que j’entends situer mon propre point de vue critique sur la dimension affective de la critique au Québec.
Pour éviter le caractère rebutant d’une conférence consacrée uniquement à des principes théoriques, j’agrémenterai ma présentation d’exemples tirés de la réception critique de l’œuvre d’Hubert Aquin dans les années 1970.
La rencontre aura lieu le mercredi 29 novembre 2006 à 11 h 30, à l’Université Laval, Pavillon De Koninck, local 7160.
