L’Association des littératures canadiennes et québécoise (ALCQ) est heureuse d’annoncer qu’elle décerne le Prix Gabrielle-Roy 2007 (section francophone), qui récompense chaque année le meilleur ouvrage de critique littéraire publié en français, à Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge pour leur Histoire de la littérature québécoise, publiée chez Boréal. Actualisant le regard critique sur la littérature québécoise, le livre a été désigné à l’unanimité par le jury composé de Johanne Melançon (Université Laurentienne), Anthony Wall (Université de Calgary) et Isabelle Boisclair (Université de Sherbrooke) parmi les dix-neuf ouvrages de critique littéraire soumis cette année.
Il s’agit d’un ouvrage de référence rigoureux, d’une très belle présentation, qui couvre près de 500 ans de littérature et dans lequel sont mis en contexte des centaines d’auteur·e·s dont les oeuvres ont marqué la littérature québécoise. L’ouvrage remplit ses promesses de proposer une nouvelle façon, hautement critique, de présenter l’histoire de la littérature québécoise et ce, en mettant les oeuvres au centre de son propos. Les auteur·e·s situent ces oeuvres sur un horizon leur permettant de tenir compte de l’institution littéraire et de son évolution. La mise en parallèle de certaines oeuvres et les articulations du découpage historique suscitent ainsi une réflexion stimulante. Notamment, la forme adoptée est une des qualités marquantes de cet ouvrage. En optant pour une forme fragmentée plutôt que linéaire, l’équipe renouvelle la perspective, donnant ainsi à voir la multiplicité des phénomènes qui composent l’histoire de la littérature québécoise plutôt que d’en offrir un nouveau récit monolithique. Il en ressort un portrait nuancé, en phase avec la complexité du fait littéraire, rendant enfin compte de la diversité des phénomènes et mouvements qui le façonnent.
Le jury tient à accorder une mention à Monique LaRue pour son recueil d’essais De fil en aiguille, également paru chez Boréal. Il s’agit d’un recueil de textes d’opinion, pour la plupart assez courts mais toujours percutants, la plupart ayant déjà été publiés auparavant, sauf pour trois d’entre eux. On salue notamment la réédition du texte « L’arpenteur et le navigateur », texte qui, publié d’abord en 1996, en soulevant bien des passions, avait marqué un moment fort dans les débats sur la littérature nationale.
Le jury souligne l’intelligence et la finesse du propos, ainsi que leur franchise presque intime. La qualité de l’écriture de ces textes fait de ce livre un véritable essai littéraire, agréable à lire; la lucidité avec laquelle sont présentés les avis et impressions forme un panorama des idées marquantes que seul un témoin fort engagé peut brosser.
Renseignements :
Isabelle Boisclair
Présidente du jury (section francophone), ALCQ/ACQL
Département des lettres et communications,
Université de Sherbrooke
isabelle.boisclair@usherbrooke.ca