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Université de Montréal
Journée d'étude

Journée d'étude « La dramaturgie québécoise actuelle au risque de la polyphonie hétéromorphe »

1er mai 2009
CRILCQ
Université de Montréal
3150, rue Jean-Brillant
Pavillon Lionel-Groulx
8e étage, salle C-8141

Programme

8 h 45 Accueil des participants et des observateurs

Séance I Polyphonie

Présidence de séance : Stéphanie NUTTING (Université de Guelph)

  • 9 h 00 Les mille mots de l’image : arranger les nouvelles partitions théâtrales
    Sylvain DUGUAY (Université Concordia)
  • 9 h 30 Le traitement réservé au texte dramatique dans les productions polyphoniques de Provincetown, Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans et de Bob
  • Roxanne MARTIN (Université de Montréal)
  • 10 h 00 Jeux d’adresse et chambres à écho : scénarios performatifs de Marie Brassard
    Gilbert DAVID (Université de Montréal)

10 h 30 Pause-café

Séance II Hétéromorphie

Présidence de séance : Jeanne BOVET (Université de Montréal)

  • 11 h 00 Interaction avec le public et méta-théâtralité dans En français comme en anglais, it’s easy to criticize
    Hervé GUAY (Université de Montréal)
  • 11 h 30 Quand le théâtre joue à se prendre pour du tourisme : les déambulatoires audioguidés d’Olivier Choinière
    Francis DUCHARME (Université du Québec à Montréal)
  • 12 h 00 Redessiner les contours de la représentation spectaculaire : la rencontre des épidermes hétéromorphes de La Démence des anges d’Isabelle Choinière
    Élizabeth PLOURDE (Université Laval)

12 h 30 Dîner

Séance III La part du moi

Présidence de séance : Lucie ROBERT (Université du Québec à Montréal)

  • 14 h 00 Joie ou quand le corps se fait voix chez Pol Pelletier
    Edwidge PERROT (Université du Québec à Montréal et Paris III)
  • 14 h 30 Qui tient la plume ? La création collective au Québec du Grand Cirque Ordinaire aux spectacles d’éric Jean
    Alexandre CADIEUX (Université du Québec à Montréal)
  • 15 h 00 L’autofiction et moi
    Louis Patrick LEROUX (Université Concordia)

15 h 30 Pause-café

Séance IV Table ronde avec des artistes de la scène

Modératrice : Pauline BOUCHET (école Normale Supérieure de Lyon)

  • 16 h 00 Polyphonie hétéromorphe et texte dramatique : qu’est ce que ça change pour les créateurs ?
    Marie BRASSARD, actrice, auteure et metteure en scène
    Sylvie LACHANCE, directrice artistique
    Gaétan NADEAU, acteur et auteur
    Thea PATTERSON, auteure, danseuse, chorégraphe et pédagogue
    Paula DE VASCONCELOS, metteure en scène

Séance V Bilan de la journée

  • 17 h 30 Auteurs de la synthèse :
    Yves JUBINVILLE (Université du Québec à Montréal)
    Sylvain SCHRYBURT (Université d’Ottawa)

Résumé des communications

Alexandre Cadieux
Qui tient la plume ? La création collective au Québec du Grand Cirque Ordinaire aux spectacles d’éric Jean
« J’ai fait de l’animation, j’ai participé à des créations collectives o๠j’ai découvert que mon rôle consistait à faire semblant de ne pas écrire la pièce » disait l’auteur Michel Garneau en 1975. De ses premières présences sur nos scènes en 1969 aux dernières créations d’éric Jean en passant par le Théâtre Repère, la création collective a vécu plusieurs transformations, notamment dans ses techniques de création et dans ses orientations politiques et esthétiques. Mais qui tient réellement la plume dans ce genre d’écriture ? L’acteur, le metteur en scène, le conseiller dramaturgique ? Nous tenterons de répondre à cette question à l’aide d’exemples de productions et de protocoles de création.
Gilbert David
Jeux d’adresse et chambres à écho : scénarios performatifs de Marie Brassard

Le spectacle en solo contemporain au Québec ne constitue-t-il pas le lieu par excellence pour observer jusqu’à quel point un « corps parlant » échappe à l’univocité monologique ? Dès lors qu’un créateur soliste assume solidairement les fonctions d’auteur-acteur-agenceur scénique (AAA), la question se pose aussitôt de son investissement performatif – par exemple, ce qui fait qu’il serait et ne serait pas un personnage -, dans la mesure oà¹, pour s’adresser au public, pour le prendre à témoin, voire pour l’interpeller en tant que présence réelle, il ne saurait masquer son altérité constitutive. Or, que devient ce dialogisme matriciel lorsque d’autres émetteurs – du musicien-sonorisateur au vidéaste, en passant par les concepteurs de la scénographie – font irruption dans l’espace imaginaire du soliste ? Pour explorer les figures et les configurations que libère un tel théâtre hétéromorphe- ou, si l’on veut, « postdramatique » –, nous nous appuierons sur une série de quatre créations de Marie Brassard, de Jimmy, créature de rêve (2001) à L’invisible (2008).
Sylvain Duguay
Les mille mots de l’image : arranger les nouvelles partitions théâtrales

L’utilisation des images en mouvement dans les espaces scéniques contemporains est en train de devenir pratique courante dans l’univers de la performance. Depuis Grand Hôtel des étrangers, leur premier spectacle virtuel créé en 1994, Michel Lemieux et Victor Pilon développent un langage qui démontre un souci d’intégration fluide des images au reste de la partition théâtrale. Un travail d’archivage complexe permet de documenter le travail de création des quinze dernières années et de reconstituer la trame narrative de ces spectacles, mais plusieurs questions méthodologiques surgissent quant à la manière d’archiver les images en mouvements. Comment faire en sorte que leur utilisation originale soit clairement expliquée ? Comment rendre compte de leur nature, de leur émergence et de leur effet sans clore les possibilités de signification ? Cette présentation soulignera les défis posés par les images projetées sur notre (re)construction de la fable et proposera quelques pistes pour définir les nouvelles dramaturgies qui y sont liées.
Francis Ducharme
Quand le théâtre joue à se prendre pour du tourisme : les déambulatoires audioguidés d’Olivier Choinière

Plusieurs pièces de la production de l’auteur dramatique Olivier Choinière appartiennent à une forme récente et marginale de performance théâtrale, les « déambulatoires audioguidés », notamment Bienvenue à (une ville dont vous êtes le touriste) (2004-2007) et Ascension : pèlerinage sonore sur le mont Royal (2006). Cette communication décrira et expliquera cette forme de performance de rue que Choinière tente de faire reconnaître comme une forme légitime de performance théâtrale, bien qu’elle joue fortement avec les limites institutionnelles qui séparent les formes d’art entre elles, mais aussi avec celles qui les distinguent d’une autre activité culturelle : le tourisme. Nous montrerons que le jeu transgressif avec les conventions théâtrales brouille la frontière entre la réalité et la fiction, ainsi mises à proximité, mais aussi en décalage, ce qui provoque de puissants effets esthétiques et politiques. Nous nous interrogerons ultimement sur le sens de l’inscription de cette dramaturgie dans l’espace urbain réel, c’est-à -dire sa fonction de fabrication, de problématisation et de mise en valeur de l’imaginaire urbain.
Hervé Guay
Interaction avec le public et méta-théâtralité dans En français comme en anglais, it’s easy to criticize

Le nouveau dialogisme scénique qui caractérise plusieurs spectacles contemporains passe notamment par une interaction renouvelée avec le public, souvent fondée sur une remise en question des données de la représentation théâtrale. Il en résulte une critique du théâtre lui-même et de ses conventions qui s’élabore avec la complicité du spectateur. De plus, l’hétéromorphie de certaines œuvres apporte une dimension supplémentaire à la méta-théâtralité en faisant se frotter des codes représentationnels parfois fort divergents. En français comme en anglais, it’s easy to criticize appartient à cette mouvance qui interroge les conventions spectaculaires tout en cultivant l’interaction avec les spectateurs. Nous analyserons ici les formes dramatiques auxquelles recourent ses artisans pour instaurer une telle dynamique et nous essaierons de mettre en lumière la fonction de la méta-théâtralité tant dans l’approfondissement de la relation avec le public que dans la cohabitation d’artistes issus de divers disciplines. Pour finir, nous discuterons de l’incidence d’une telle approche sur le texte dramatique ou ce qui en tient lieu.
Louis Patrick Leroux
L’autofiction et moi

Après avoir étudié de près l’incidence de l’impulsion et du geste autobiographique sur la dramaturgie québécoise dans le cadre d’une thèse de doctorat et dans de nombreux articles, chapitres et communications au cours des dernières années, j’ai été tenté par l’expérience de l’autoreprésentation théâtrale impudique. J’ai évité de circonscrire l’exercice par sa théorisation, choisissant plutôt d’aborder l’écriture et, surtout, sa mise en scène comme des exercices tenant de l’esthétique de la sincérité plutôt que de son inscription morale. La réflexion théorique se fait a posteriori, dans le cadre de cette communication. L’autoreprésentation, lorsqu’elle n’est pas conçue comme célébration de soi ou comme apologie, appelle l’autocritique. L’inconfort devant l’impudeur de la proposition a d’abord été celle des proches, puis celle des comédiens et de leur crainte de trahir la vérité, màªme si aucune « vérité » ne leur était proposée. Le projet donnera lieu à de nombreuses piécettes liées, une exploration hétéromorphe s’imposant au metteur en scène pour éviter le pathos, les lourdeurs d’un récit de soi itératif et pour mieux traduire le trop plein d’expériences condensées en quelques brefs instants. La surenchère esthétisante aura servi à l’auteur-metteur en scène pour masquer l’essentiel, tout en autorisant ses personnages à dénoncer la tactique. Le jeu de l’autofiction peut-il être geste autobiographique de la même manière que le jeu du flirt produise à l’occasion des fragments d’un discours amoureux ?
Roxanne Martin
Le traitement réservé au texte dramatique dans les productions polyphoniques de Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans et de Bob

L’hétéromorphie théâtrale multiplie les langages créant une polyphonie qui détourne l’attention du spectateur, traditionnellement tournée vers le texte et le jeu des acteurs, vers d’autres aspects de la production. Ainsi, Carole Nadeau conçoit la production d’un spectacle comme un collage où les aspects visuels et sonores – scénographie, éclairage, environnement sonore, vidéo, effets spéciaux – sont considérés au même titre que le texte, la mise en scène et le jeu des acteurs. Pourtant, Nadeau a, en 2003, fixé pour la première fois son choix sur un texte dramatique connu, soit Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans de Normand Chaurette. Quelle place a-t-elle alors accordée au texte du dramaturge québécois dans sa production ? Pour répondre à cette question, nous comparerons cette production de Nadeau avec une autre production hétéromorphe, c’est-à-dire Bob de René-Daniel Dubois. Créé en 2008, le spectacle utilise divers procédés polyphoniques, mais cette fois, afin de concentrer l’attention du spectateur sur le texte. Le metteur en scène René Richard Cyr met ainsi différents dispositifs théâtraux et divers procédés techniques tels que la vidéo au service de la parole de Dubois. Nous nous interrogerons donc sur l’importance du texte dans ces deux productions hétéromorphes et la manière dont l’hybridation des langages opère dans ces deux cas de polyphonie qui semblent, au premier abord, très différents.
Edwige Perrot
Joie ou quand le corps se fait voix chez Pol Pelletier

L’un des aspects les plus frappants des solos de Pol Pelletier est l’accent mis sur la matérialité physique du corps en scène, une densité corporelle telle que chaque solo relève d’une performance d’actrice, au sens sportif du terme. Il y est non seulement question de mettre ce corps à l’épreuve – la durée des spectacles oscille entre 1h30 et 2h30 –, mais aussi et surtout de le « laisser parler », comme dit l’artiste. Il n’est pas étonnant, alors, de la voir s’inscrire corporellement dans l’espace scénique, depuis ses courses effrénées jusqu’aux « bruits de ce corps » qu’elle s’efforce de faire entendre. à€ travers l’exemple de Joie, nous tenterons de montrer comment le corps de l’artiste se fait voix et transgresse les limites du discours.
Élizabeth Plourde
Redessiner les contours de la représentation spectaculaire : la rencontre des épidermes
hétéromorphes de La Démence des anges d’Isabelle Choinière
Pour Isabelle Choinière, égérie de la compagnie Le Corps Indice et maître d’oeuvre de la chorégraphie performative La Démence des anges, le traditionnel duo de danse appelle un renouvellement formel qui s’appuie sur la mise en relation électronique – par l’entremise d’une chorégraphie unique – de deux danseuses évoluant dans des espaces distincts, voire distants. Ici, la théâtralité s’inscrit à même l’épiderme partagé des performeuses dont les corps, munis de capteurs-senseurs, évoluent dans des environnements technologiques sophistiqués : grâce à son enveloppe charnelle ainsi qu’à diverses interfaces médiatiques, chacune produit à l’intention de l’autre un «corps projeté», une trace numérique sonore et visuelle avec laquelle l’autre en question est appelée à interagir pour construire la dynamique chorégraphique. Dans le cas de La Démence des anges, l’hétéromorphie sur laquelle repose la cohabitation scénique des corps physiques et des corps synthétiques semble destinée à gauchir les paramètres traditionnels de la représentation (absence de dramaturgie au sens littéraire du terme, impression d’ubiquité, jeu entre temps réel et temps différé, réception spectaculaire dédoublée, etc.). Elle contribue par ailleurs à redéfinir le rôle habituellement dévolu à l’image sur scène, cependant qu’elle instaure les prémisses d’une forme originale d’art vivant et, partant, de nouvelles modalités de réception spectaculaire. Dans le cadre de mon intervention, je m’efforcerai d’exposer en quoi la représentation scénique réagit à l’hétéromorphie corporelle mise de l’avant par Isabelle Choinière.

Invités de la table ronde

Marie Brassard
Comédienne, dramaturge et metteure en scène, Marie Brassard est une artiste au parcours singulier. Formée au Conservatoire d’art dramatique de Québec, elle prend part à l’aventure du Théâtre Repère suivie de celle d’Ex Machina à titre de conceptrice, auteure et comédienne. Elle y travaille auprès de Robert Lepage dans des spectacles marquants tels que La Trilogie des dragons (1985), Le Polygraphe (1988) et Les sept branches de la rivière Ota (1994). Elle décide ensuite de voler de ses propres ailes et fonde sa propre compagnie, Infrarouge Théâtre, grâce au succès que rencontre son premier spectacle solo, Jimmy, créature de rêve (2001). Viennent ensuite La Noirceur (2003), Peepshow (2005) etL’Invisible (2008) qui confirment sa réputation de créatrice audacieuse oeuvrant dans une perspective interdisciplinaire.
Sylvie Lachance
Diplômée en théâtre de l’UQAM, Sylvie Lachance fonde Les 20 jours du théâtre à risque en 1987 et en garde les rennes jusqu’à la dernière édition en 1998. En parallèle, elle met sur pied en compagnie de Richard Ducharme la compagnie PME qui mènera vingt ans plus tard à la création du groupe pluridisciplinaire PME-ART. De 2001 à 2006, elle est directrice générale et artistique du MAI (Montréal, arts interculturels), centre de création et de production auquel elle donne une nouvelle impulsion. Aujourd’hui, Sylvie Lachance se consacre à PME-ART dont elle est, avec Jacob Wren, la codirectrice artistique. Auteure et metteure en scène, elle a notamment dirigé La vie d’éva (1990), opéra pataphysique de Richard Ducharme. Elle est à la tête de PME-ART quand sont produites plusieurs créations mémorables de Jacob Wren : En français comme en anglais, it’s easy to criticize (1998), Unrehearsed Beauty / Le Génie des autres (2002), La famille se crée en copulant (2005) et Hospitalité 3 : l’individualisme est une erreur (2008). Les spectacles de PME-ART se fondent sur une approche pluridisciplinaire de la représentation, conjuguent plusieurs langues et réservent un rôle important à l’interaction avec le public.
Gaétan Nadeau
Acteur et auteur, Gaétan Nadeau travaille tant au théâtre qu’au cinéma. Après des études en art dramatique à l’UQà€M, il participe à la fondation de la troupe Mécanique Générale en 1990. De 1993 à 1994, il étudie à l’école nationale de l’humour. En 1999, à Tangente, il signe et interprète Sur tes hanches comme montagnes, spectacle-happening qui màªle danse-théâtre et poésie. En 2002, il participe à la création d’Hippocampe au Théâtre de Quat’sous. Récipiendaire d’une bourse de recherche et de création du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2003, il crée Zap! Le réel (2005) à l’Espace libre en compagnie de la performeuse Nathalie Derome. Au fil des ans, il joue dans des pièces de Ingeborg Bachmann, Heiner Müller, Eugène Ionesco, Danil Harms, Robert Pinget, Marina Tsvetaïeva et Georg Büchner et sous la direction de Brigitte Haentjens, Oleg Kisseliov, Jean-Marie Papapietro, Jacob Wren et Denis Marleau. Artiste inclassable, il flirte aussi bien avec le répertoire qu’avec le théâtre expérimental.
Thea Patterson
Née en Colombie-Britannique, Thea Patterson est danseuse, chorégraphe et pédagogue. Formée à l’Université Concordia (Montréal), elle devient ensuite membre du collectif TESS au sein duquel elle crée Viene Volande, pièce de danse-théâtre qu’elle réalise en 2003 au cours d’une résidence effectuée au Teatro Escambray de Cuba. Comme interprète, elle a dansé dans plusieurs villes canadiennes et proposé des spectacles solos comme armourSamour. Elle s’intéresse vivement aux expérimentations où se mêlent danse, musique, vidéo, théâtre, performance et arts visuels. Pédagogue, elle a enseigné à Moncton, Montréal, Toronto, Victoria et Cuba. Comme chorégraphe et comme auteure, elle a récemment pris part à Norman (2007), hommage interdisciplinaire rendu au cinéaste d’animation canadien Norman McLaren par le tandem Pilon-Lemieux.
Paula de Vasconcelos
Metteure en scène, chorégraphe et directrice artistique, Paula de Vasconcelos fonde Pigeons International en compagnie de Paul-Antoine Taillefer en 1987. Depuis ses débuts, cette compagnie vouée à la danse-théâtre se consacre à l’exploration des relations entre l’art dramatique et les autres arts. De sa première mise en scène, Du sang sur le cou du chat (1987), à la reprise de Kiss Bill (2009), Paula de Vasconcelos accorde une grande importance au corps, au mouvement et aux images. Ses mises en scène ont été vues dans divers pays, dont les états-Unis, le Portugal, l’Autriche et la Colombie. En 1997, elle est invitée à Tangente pour y créer Lettre d’amour à Quentin Tarantino. En 1999, c’est au tour du Festival de théâtre des Amériques de lui commander une œuvre : elle monte ses propres Bacchantes lointainement inspirées de celles d’Euripide. Plus récemment, elle a proposé au public montréalais sa Trilogie de la terre, composée de Babylone (2004), Cinq heures du matin (2005) et de Demain (2006). Elle poursuit actuellement ses recherches en vue d’instaurer sur scène une véritable interdisciplinarité dans l’interculturalité.

Notices des participantes et des participants

Pauline Bouchet
Détentrice d’une maîtrise en Lettres Classiques sur le personnage de « femme forte » dans le théâtre de Racine, L’Hermite et Scudéry (2006), d’un Capes (2006) et d’une Agrégation de Lettres Classiques (2008), Pauline Bouchet est étudiante à la maîtrise d’études Théâtrales à l’école Normale Supérieure de Lyon. Ses recherches actuelles portent sur « la radiographie du personnage dans la dramaturgie de Larry Tremblay ». Chargée de cours à l’Université de Montréal, elle collabore en outre à Rappels, à la revue Paragraphes, à titre de correctrice, en plus de signer des textes dans Agôn. Parallèlement à la théorie, elle fait du théâtre depuis une quinzaine d’années. Au Théâtre Kantor, elle a récemment cosigné la mise en scène de La Mort de Tintagiles de Maeterlinck (avec Florent Siaud) et participé à une adaptation de la pièce Art de Yasmina Reza.
Jeanne Bovet
Professeure au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, Jeanne Bovet s’intéresse aux usages dramaturgiques et scéniques de la voix, à l’écriture sonore ainsi qu’au plurilinguisme en littérature et au théâtre. Elle mène actuellement une recherche subventionnée sur l’inscription oratoire de la déclamation dans la dramaturgie classique. Elle s’intéresse aussi au théâtre québécois, notamment celui de Robert Lepage, et a dirigé récemment un numéro de la revue études françaises sur les langues de la dramaturgie québécoise contemporaine.
Alexandre Cadieux
Alexandre Cadieux est critique théâtral au quotidien Le Devoir depuis 2006. Il collabore également à la revue Jeu – Les Cahiers de théâtre à titre de stagiaire à la rédaction. Il vient de compléter son mémoire de maîtrise, intitulé L’improvisation dans la création collective : trois troupes québécoises « par elles-mêmes » qui porte sur le Grand Cirque Ordinaire, le Théâtre Euh ! et le Théâtre Expérimental de Montréal.
Gilbert David
Gilbert David enseigne au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal depuis 1998. Ses recherches portent sur la dramaturgie québécoise, l’histoire et l’esthétique théâtrales au XXe siècle, tant au Québec qu’en Europe et aux états-Unis. Il est membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ/site UdeM). En tant que spécialiste du théâtre québécois, il a collaboré à plusieurs ouvrages de référence et il a publié, depuis 1975, de nombreux articles dans divers périodiques spécialisés, au Québec et à l’étranger. Parmi ses publications récentes, mentionnons la réédition, revue et augmentée, de l’ouvrage collectif Le monde de Michel Tremblay [1983] (avec Pierre Lavoie, éditions Lansman, 2003 et 2005) et Théâtres québécois et canadiens-français au XXe siècle (Presses de l’Université du Québec, 2003), un ouvrage collectif qu’il a codirigé avec Hélène Beauchamp et dans lequel il signe une étude sur « La critique dramatique au Québec ». Ses recherches des dernières années ont porté sur les écrits québécois sur le théâtre dans la première moitié du XXe siècle et sur la dramaturgie québécoise au féminin. Il dirige, depuis 2005, une équipe de jeunes chercheurs qui réalisent un bilan annuel d’une saison théâtrale au Québec, dont la première livraison est parue sous le titre de Rappels 05-06 (Québec, éditions Nota bene, 2006), et la deuxième, Rappels 06-07, en avril 2008, chez le même éditeur. Ces dernières années, il a organisé trois ateliers sur autant de dramaturges québécois : Carole Fréchette (2006) ; Larry Tremblay (2007) ; Daniel Danis (2008). Il vient d’entreprendre un projet de recherche sur les dramaturgies de l’acteur en solo au Québec, de 1980 à 2005 (CRSH, 2008-2011).
Francis Ducharme
Francis Ducharme est étudiant au doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il a complété en décembre dernier un mémoire de maîtrise intitulé « L’imaginaire de l’espace urbain montréalais dans Bienvenue à et Ascension, deux déambulatoires audioguidés d’Olivier Choinière  » sous la direction de Lucie Robert. La présente communication est en grande partie basée sur les résultats de recherche et d’analyse de ce mémoire. La réflexion de Francis s’alimente également de ses recherches pour des communications précédentes présentées lors des colloques étudiants : « Le théâtre de participation engagé de la pièce à domicile Le Responsable chez vous de Joseph Hillel : la posture ambivalente du spectateur et du chercheur » (Colloque Jeunes chercheur-e-s de la Société québécoise d’études théâtrales, UQAM, 2 juin 2007),  « Théâtre d’intervention et théâtre engagé » (Colloque « L’engagement. Imaginaires et pratiques », Association étudiante des cycles supérieurs en études littéraires de l’UQAM, Usine Grover, 14 mars 2008, actes à paraître en 2009 dans la revue Postures) et « Pour une théorie du kitsch théâtral : l’œuvre dramatique d’Olivier Choinière » (Colloque Interuniversitaire étudiant de Littérature, UdeM, 28 mars 2008). En tant qu’adjoint de recherche de 2007 à 2008, il a contribué à répertorier le théâtre de rue et de squat québécois pour le groupe de recherche de Shawn Huffman « En marge de la scène : espaces de l’inconfort ». Il est aussi un membre actif de l’organisme de recherche et de création littéraire La Traversée – Atelier québécois de géopoétique.
Sylvain Duguay
Après avoir complété un doctorat sur l’adaptation du théâtre au cinéma, Sylvain Duguay inverse l’équation et entreprend des recherches postdoctorales (FQRSC 2009-2011) sur les utilisations des images en mouvement dans l’espace scénique, plus spécifiquement dans les créations de Michel Lemieux et Victor Pilon. En plus d’enseigner à l’UQAM et à Concordia, il est membre des comités éditoriaux de Nouvelles « vues » sur le cinéma québécois et del’Annuaire théâtral.
Hervé Guay
Stagiaire postdoctoral au CRILCQ/site Université de Montréal, Hervé Guay poursuit des recherches sur le dialogisme hétéromorphe dans la dramaturgie québécoise actuelle. Il enseigne aussi à l’UQAM et à l’Université de Montréal depuis plusieurs années. Longtemps critique littéraire et dramatique au quotidien Le Devoir et à Radio-Canada, il a présidé l’Association québécoise des critiques de théâtre de 1999 à 2006 et supervisé la publication Franchir le mur des langues/Breaking the Language Barrier, actes du 20e Congrès de l’Association internationale de critiques de théâtre tenu à Montréal en 2001. Membre de la rédaction de la revue électronique Scènes critiques/Critical Stages, il signe régulièrement des études dans des revues et des ouvrages collectifs. Sa thèse porte sur les discours sur le théâtre à Montréal au début du XXe siècle et sera publiée sous peu chez Fides.
Yves Jubinville
Professeur à l’école supérieure de théâtre (UQAM) et chercheur au CRILCQ, Yves Jubinville se spécialise dans les domaines de la dramaturgie contemporaine et de l’histoire du théâtre au Québec. Ses recherches actuelles portent sur le répertoire international dans le théâtre québécois de 1975 à 2000. Il prépare aussi une édition critique et génétique des Belles-Soeurs pour la bibliothèque du Nouveau Monde. Directeur de L’Annuaire théâtral, il a publié plusieurs articles dans des revues et des ouvrages collectifs au Québec et à l’étranger.
Louis Patrick Leroux
Louis Patrick Leroux est professeur adjoint de littérature et de création littéraire à l’Université Concordia aux départements d’études françaises et d’English. Auteur et metteur en scène, il a fondé à Ottawa le Théâtre la Catapulte, compagnie qu’il a dirigée au cours des années 1990. Il est diplômé en lettres françaises, en gestion des arts et en théâtre de l’Université d’Ottawa, HEC-Montréal et de la Sorbonne nouvelle. Il a créé Dialogues fantasques pour causeurs éperdus dans le cadre d’une résidence d’artiste à Matralab, centre de recherche-création de l’Université Concordia affilié à la Chaire de recherche du Canada en arts inter-X. Sa prochaine pièce impudique, Paris Play, sera présentée à Ottawa à la fin mai, dans le cadre d’un laboratoire au Congrès pour les humanités.
Roxanne Martin
Roxanne Martin a complété une maîtrise au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal en 2007. Son mémoire de recherche, dirigé par Gilbert David et Joyce Boro, porte sur l’étude de trois traductions de Normand Chaurette de pièces de William Shakespeare et s’intitule Chaurette devant Shakespeare : la traduction comme processus de création. Elle est actuellement doctorante à l’Université Laval dans le programme de Littérature et arts de la scène et de l’écran, sous la direction de Chantal Hébert et de Véronique Borboà«n. Sa thèse traite de la carrière et de l’oeuvre du costumier François Barbeau. Roxanne siège au conseil d’administration de la Société québécoise d’études théâtrales à titre de secrétaire et participe à l’ouvrage Rappels : Répertoire et bilan de la saison théâtrale au Québec depuis quatre ans et agit à titre de rédactrice en chef depuis 2006.
Stéphanie Nutting
Stéphanie Nutting a obtenu son doctorat en études françaises de Queen’s University (Kingston) en 1996. Professeure agrégée à l’Université de Guelph où elle enseigne des cours de littérature québécoise et canadienne-française, elle a écrit plusieurs articles sur l’esthétique théâtrale et sur la dramaturgie d’expression française au Canada. Auteure d’une monographie intitulée Le tragique dans le théâtre québécois et canadien-français (1950-1989 (Edwin Mellen, 2000)), elle a aussi dirigé, avec François Paré, un collectif qui porte sur l’oeuvre de Jean Marc Dalpé, Jean Marc Dalpé. Ouvrier d’un dire (Prise de Parole, 2007). De 2006 à 2008, elle a été présidente de l’Association des professeur-e-s de français des universités et collèges canadiens.
Edwige Perrot
Étudiante au doctorat en études et Pratiques des Arts à l’Université du Québec à Montréal et en études théâtrales à l’Université Paris III – Sorbonne nouvelle, Edwige Perrot prépare une thèse en cotutelle sur l’acteur et son double virtuel. Son mémoire de maîtrise portait sur la construction identitaire et le rôle de l’altérité dans les spectacles solos de Pol Pelletier et de Robert Lepage. Elle a publié quelques articles dans la revue Jeu – Les Cahiers de théâtre et la revue Théâtre – Les Cahiers de la maîtrise, dont elle a dirigé la publication du dernier numéro « D’ici / D’ailleurs » (septembre 2008).
Élizabeth Plourde
Boursière du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC), Elizabeth Plourde poursuit actuellement des études de 3e cycle à l’Université Laval en arts de la scène. Sa thèse, consacrée aux écritures scéniques québécoises contemporaines dans la perspective de l’hybridation des arts médiatiques aux arts vivants, porte sur la problématique des corps projetés. Membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ/Université Laval), elle participe en tant qu’auxiliaire de recherche au projet « Mise au point d’une nouvelle approche méthodologique pour l’étude du théâtre actuel », sous la direction de Chantal Hébert et Irène Perelli-Contos. Elle est rattachée au Département des littératures de l’Université Laval où elle oeuvre à titre de chargée de cours depuis l’hiver 2001.
Lucie Robert
Membre du CRILCQ, Lucie Robert enseigne la littérature au Département d’études littéraires de l’UQAM. Titulaire de la chronique « Dramaturgie » à la revue Voix et Images, elle est membre de l’équipe de rédaction duDictionnaire du littéraire (Paris, PUF, troisième édition prévue en 2008), de La vie littéraire au Québec (Québec, PUL, cinq volumes parus depuis 1991) et elle dirige une équipe de recherche sur l’«Histoire de la vie artistique au Québec depuis la fin du XIXe siècle à la Deuxième Guerre mondiale ». Son dernier ouvrage Apprivoiser la modernité : la pièce en un acte au Québec paraîtra sous peu aux éditions Nota bene.
Sylvain Schryburt
Professeur au Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, Sylvain Schryburt vient de terminer une thèse de doctorat sur l’histoire de la mise en scène à Montréal de 1940 à 1980. Rédacteur en chef de L’Annuaire théâtral, il est également collaborateur à la revue Jeu – Les Cahiers de théâtre, où il exerce les fonctions de critique de théâtre. Ses champs d’intérêt sont l’archive théâtrale et l’histoire de la mise en scène et du théâtre au Québec. On lui doit notamment des études sur le programme de théâtre à Montréal (en collaboration avec Gilbert David), sur l’américanité du théâtre québécois et sur les écrits des praticiens au Canada français.