Vendredi 2 mars 2007 de 13 h à 17 h
CRILCQ / UQAM
Pavillon Judith-Jasmin, J-4845
(Centre de documentation du Département d’études littéraires)
On ne discute à peu près jamais, dans les études littéraires, de la dimension affective de la critique. Ce silence trouve sans doute ses raisons dans le fait qu’il s’agit en grande partie d’une autocritique. Pudiques : on n’ose pas mettre ses passions sur la table; sérieux : on hésite à avouer sa sensibilité; rationnels : on ne voit de l’intérêt que dans la dimension intelligible de la critique. Somme toute, on ne veut pas exposer les affects des autres puisqu’on sait très bien que cela nous affecte d’une manière ou d’une autre, comme si le dévoilement de l’impatience d’un critique allait tôt ou tard, comme une dénonciation, se retourner contre soi. Or, il y a toujours quelque chose de gênant à se mettre à nu, même si on le fait indirectement. Pourtant, on aime ou on haït les objets que l’on critique, on les admire ou les jalouse, on s’y complaît ou s’y ennuie… et tout cela paraît de manière plus ou moins évidente. Mais comment peut-on parler des affects de la critique ? Je vous convie à venir discuter avec les invités autour de cette question.
Programme
- Sylvano Santini
« Présentation : affects et critique ? »
- Guillaume Asselin
« Traverser les frontières de l’affectivité »
- Sandrina Joseph
« “Mais non, critique, tu n’as rien à craindre” : Louky Bersianik, critique de la critique masculine »
- Mathieu Arsenault
« L’investissement affectif dans la lecture de poésie »
- Jean-François Bourgeault
« “Imagine-t-on Mandelstam présidant un colloque sur lui-même ?” : irritations de Jean-Pierre Issenhuth »
- Sylvano Santini
« Robert Richard, l’"illustre vulgaire" »
- Gilles Dupuis
« Passion et imposture: André Beaudet, entre Barthes et Pasolini »