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Journée d'étude

Journée d'étude « Le roman au futur antérieur »

Journée d’étude « Le roman au futur antérieur »
Filiations et continuités du roman québécois (1945-1970)
6 décembre 2016
Maison Thomson
3650 McTavish
Local 404

Peut-on établir des parallèles entre le roman de l’après-guerre et celui de la Révolution tranquille ? D’après l’Histoire de la littérature québécoise, le passage à la décennie 1960, placée sous le signe de la rupture, ne supposerait aucune ἀliation romanesque déterminante : « Le vieux roman de la terre et le roman psychologique des années 1950 ne pèsent pas lourd dans la mémoire des jeunes romanciers de 1960. » Ce constat était déjà celui de Gilles Marcotte, dans Le roman à l’imparfait, qui opposait littéralement deux époques de l’écriture : d’un côté, une impulsion réaliste, des personnages centrés sur une intériorité défaillante, l’espoir d’un grand roman de la maturité ; de l’autre, un roman informe, d’une inventivité passionnelle, la conscience claire d’une collectivité névrosée, des narrateurs-enfants… Tout laisse croire à une interruption, à un détournement profond, que vient confirmer en quelque sorte le silence romanesque d’Anne Hébert et d’André Langevin pendant la Révolution tranquille. Sans contredire l’évidence d’une révolution des formes romanesques, cette journée d’étude voudrait examiner l’évolution du roman des années 1945 à 1970 sous l’angle de la continuité. Alors que les historiens ont depuis longtemps remis en question la cassure de 1960, en études littéraires, si l’on s’entend assez pour faire commencer la modernité bien avant la Révolution tranquille, ce constat ne semble pas s’accompagner d’une réévaluation des rapports entre la littérature d’avant 1960 et celle d’après 1960. Dans L’écologie du réel, Pierre Nepveu a montré la persistance de la négativité associée à l’œuvre de Saint-Denys Garneau pendant la Révolution tranquille, mais qu’en est-il du roman ? Pourrait-on lier, pour s’en tenir à des exemples bien connus, la détresse des personnages de Robert Élie et d’André Langevin à celle de Bérénice ou du narrateur de Prochain épisode, la révolte de Mathieu à celle de David Sterne, le Thériault de La fille laide au Thériault de Les temps du carcajou, François Hertel à Jacques Ferron, la communauté désœuvrée de Bonheur d’occasion à celle de Race de monde ?  Si les formes changent assurément, on pourra interroger ce qui persiste, s’amenuise ou s’ampliἀe au-delà de l’année 1960, ce qui en ferait une frontière moins étanche qu’on l’aurait cru dans l’histoire littéraire du Québec.

Programme

9 h  Accueil
9 h 15 Mot de bienvenue

 1 – Recadrages

Présidente de séance : Isabelle Daunais (U. McGill)

  • 9 h 30 Martine-Emmanuelle Lapointe (U. de Montréal)
    À partir d’une intuition de Pierre Nepveu… Figures de l’urbanité et de  l’imaginaire culturel dans Alexandre Chenevert de G. Roy et  The Street de M. Richler
  • 10 h Caroline Loranger (U. de Montréal)
    La Révolution tranquille et son roman canadien-français :  survol du discours métacritique

10 h 30 – Pause

 2 – Les vies antérieures du Libraire

Présidente de séance : Élisabeth Nardout-Lafarge (U. de Montréal)

  • 10 h 50 David Bélanger (U. du Québec à Montréal)
    À la barbe du maître. Anatole Plante rencontre Hervé Jodoin
  • 11 h 20 Julien-Bernard Chabot (U. McGill)
    Hervé Jodoin, fils illégitime d’Alain Dubois. Le Libraire de Bessette comme parodie du roman psychologique québécois

11 h 50 – Dîner

 3 – Esthétiques de la répugnance

Président de séance : Michel Biron (U. McGill)

  • 13 h 30 Pierre Hébert (U. de Sherbrooke)
    Retour du refoulé ? Le meurtre dans le roman québécois (1945-1960)
  • 14 h 00 Myriam Vien (U. McGill)
    Métamorphoses du laideron dans le roman québécois (1945-1966)

14 h 30 – Pause

 4 – Possession et dépossession

Président de séance : François Dumont (U. Laval)

  • 14 h 50 Alex Noël (U. Laval)
    « J’étais un enfant dépossédé du monde » : la dépossession comme indice de continuité et de transformation entre le roman  canadien-français et le roman québécois
  • 15 h 20 Vincent Lambert (U. McGill)
    Le mal en soi. Le roman québécois comme exorcisme

15 h 50 – Mot de clôture