Jeudi, 6 novembre 2008
Université de Montréal
Pavillon Lionel-Groulx
3150, rue Jean-Brillant
8e étage, local C-8141
Avec la publication de son article fondateur « Le pacte autobiographique » (1975), Philippe Lejeune inaugure une discipline de la critique littéraire toutes fins pratiques inexistante à l’époque. Il prend alors soin d’évoquer promptement la tâche capitale qui incombe au lecteur d’une oeuvre autobiographique en remarquant que «[p]our un autobiographe, il est naturel de se demander tout simplement : « Qui suis-je ? ». Mais puisque je suis lecteur, il est non moins naturel que je pose d’abord la question autrement : qui est « je » ? Aussi est-il encore aujourd’hui impératif pour le critique de sonder cette figure trouble qu’est le sujet autobiographique, cette construction discursive aux multiples incarnations, cet être qui est à la fois tangible et fictif, universel et singulier, privé et public, « je » et un autre. Cherche-t-il à contrefaire sa signature, se parjure-t-il ? Est-il un sujet qui n’aspire qu’à devenir un objet, celui de son propre discours ? Qui donc besogne sous le couvert de ce « je » que je cherche à connaître ?
Nombre d’écrivains ont ainsi éprouvé les limites du « je » en s’adonnant à diverses pratiques autobiographiques parmi lesquelles on compte le carnet, le journal, la correspondance, le roman autobiographique et l’autofiction. Il n’en va pas autrement au Québec où, de Laure Conan à Denise Desautels et de Hector de Saint-Denys Garneau à Maxime-Olivier Moutier, les praticiens de l’écriture autobiographique se sont tour à tour approprié ce titre infidèle, sans véritable maître parce que sans référent stable, pour se raconter, parfois aussi pour s’inventer. C’est à l’examen de quelques-uns des avatars de ce « je » volage qu’est consacré cet atelier sur le sujet autobiographique au Québec.
Programme
9 h 30 Accueil
- 9 h 40 Mot d’accueil et enjeux de l’atelier
Première séance
Présidente : Nicoletta DOLCE (Université de Montréal)
- 10 h 00 Mariloue SAINTE-MARIE (Bibliothèque et archives nationales du Québec)
Les lettres de Gaston Miron. Une autobiographie collective
- 10 h 30 Sophie MARCOTTE (Université Concordia)
La mise à distance par la fiction dans la lettre et l’autobiographie. Le cas de Gabrielle Roy
- 11 h 00 Sandrina JOSEPH (Université de Montréal)
« Je note. » Marie Uguay, diariste
- 11 h 30 Discussion plénière
12 h 00 Dîner
Deuxième séance
Présidente : Marie-Pascale HUGLO (Université de Montréal)
- 14 h 00 Louise DUPRÉ (Université du Québec à Montréal)
À l’écoute du bios : la fiction québécoise au féminin
- 14 h 30 Lori SAINT-MARTIN (Université du Québec à Montréal)
Construction de soi et rapport au féminin : l’Autobiographie américaine de Dany Laferrière
- 15 h 00 Discussion plénière
15 h 20 Pause
- 15 h 30 Rencontre avec André MAJOR (écrivain), animée par Élisabeth Nardout-Lafarge (Université de Montréal)