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Conférence Mylène Bédard, « Rhétorique et autoreprésentation : la pratique épistolaire des femmes en temps d'insurrection. Le cas du réseau Papineau »

Dans le cadre du Midi-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant, Mylène Bédard, doctorante en études littéraires (CRILCQ – U. Laval), présente une conférence intitulée « Rhétorique et autoreprésentation : la pratique épistolaire des femmes en temps d’insurrection. Le cas du réseau Papineau ».
La conférence aura lieu jeudi le 13 décembre à 12 h, au local 1475 du Pavillon Charles-De Koninck de l’Université Laval.

Résumé : Penser les lettres de femmes de la première moitié du XIXe siècle en terme de monument, selon la distinction établie par Michel Foucault (1969), invite à s’intéresser aux enjeux esthétiques qui s’y déploient, à étudier les variantes et à analyser les interactions avec les modèles ainsi qu’avec les productions qui leur sont contemporaines. L’objectif est de mettre en valeur un corpus permettant de renouveler la perspective ou de rectifier certains préconçus de l’histoire littéraire des femmes au Québec, mais aussi de l’histoire de la littérature québécoise du début du XIXe siècle. Si en cet « âge d’or du privé » qu’est le XIXe siècle, « se dessinent des cercles idéalement concentriques et réellement enchevêtrés » entre le civil, le collectif et l’intime (Ariès et Duby, 1999 : 9), les lettres de femmes liées aux patriotes bas-canadiens se prêtent tout à fait à l’analyse de cet arrimage entre le moi, les écrits intimes et le social. Quels sont les effets du contexte politique sur la pratique épistolaire féminine, sur le style ainsi que sur la figure de l’épistolière ? Comment ces femmes, exclues de la sphère publique, s’approprient et modulent les codes de la lettre de sorte à négocier les conditions d’acceptabilité de leur discours politique ? À partir du cas du réseau Papineau, nous exposerons des résultats préliminaires sur la façon dont la dissémination des individus sur le territoire et l’usage de la presse en temps d’insurrection permettent d’assouplir l’identification des femmes au foyer domestique, contribuant ainsi à l’élargissement de leur champ d’action.