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Colloque

Colloque « Famille(s) maudite(s), maudite(s) famille(s) »

Dans le cadre du 91e congrès de l’Acfas, Isabelle Boisclair (cochercheuse CRILCQ, Université de Sherbrooke) et Mélanie Landreville (membre étudiante CRILCQ, Université de Sherbrooke) organisent le colloque « Famille(s) maudite(s), maudite(s) famille(s) : formes politiques et poétiques ». L’évènement se déroulera les 15 et 16 mai 2024, à l’Université d’Ottawa, pavillon Vanier (local VRN-1075).

Description

On l’a dite morte (Cooper), on a considéré qu’elle pouvait nous rendre fous ou folles (Laing). Plusieurs ont essayé d’y échapper, de la maudire ou d’en guérir, d’André Gide à Marie-Pier Lafontaine en passant par des auteur·trice·s aussi divers·e·s que Marie Cardinal, Dorothy Allison, Michaël Delisle et Maël Maréchal. Néanmoins, elle demeure un microcosme obligé, le berceau où se tisse l’appartenance à une communauté, où les rapports affectifs et émotionnels produisent des liens intersubjectifs tantôt mortifères, tantôt émancipateurs — d’une libération timide ou fracassante. Mais même si elle est parfois lieu de douleur, elle reste fantasmatiquement lieu de chaleur et de douceur. On peut difficilement s’en tirer tant elle s’impose partout, jusque dans l’entrepreneuriat, qui n’hésite pas à se qualifier de « grande famille » auprès de ses employé·e·s, pendant que les gestionnaires se vantent d’agir en « bons pères de famille ». Ailleurs, dans les communautés queers, on dira que le groupe auquel on appartient est une « famille choisie ». Comment expliquer cette propension à vouloir recréer une structure que l’on a peut-être quittée parce qu’elle ne laissait pas de place pour sa voix ? Quelle est cette foi qui nous fait avoir envie d’embrasser à nouveau cette entité qui abrite pourtant tant de secrets « honteux », de manipulations, et qui impose l’omerta ? Comment, dans les œuvres littéraires contemporaines, dessine-t-on la famille ? Alors qu’elle se présente aujourd’hui sous diverses configurations, en principe plus ouvertes, et qu’elle se dit souvent « choisie », lui arrive-t-il encore de rendre ses membres fous ? La figure du père tyrannique est-elle toujours visible dans la littérature contemporaine ? Quelles figures monstrueuses de mères hantent les récits ? Qu’en est-il des frères et des sœurs : inspirent-iels rivalités ou complicités ? Enfin, quelle(s) politique(s), quelle(s) poétique(s) la famille fait-elle émerger sur la scène contemporaine ?

Programme

MERCREDI 15 MAI 2024

Université d’Ottawa, pavillon Vanier, local VNR 1075

Rejet et renouvellement des fictions familiales

9 h 15 – Accueil des participants

09 h 30 – Marek Wasniewski (Université Bordeaux-Montaigne), « Le rejet du cadre familial dans La conspiration de Paul Nizan »

10 h – Charlotte Comtois (CRILCQ, Université de Sherbrooke), « [R]ien que la répétition de “l’ordinaire” : dynamique familiale et chronotope de la petite ville de province dans Les remparts de Québec d’Andrée Maillet »

10 h 30 – Clothilde Cazamajor (CRILCQ, UQAM), « Écritures de l’esprit de famille dans les oeuvres de Marguerite Andersen et Annie Ernaux »

11 h – Pause

Hantises familiales, affects, douloureux

11 h 15 – Kelley Baptista Duarte (Université Fédérale du Rio Grande), « Violence, absence et abandon affectif : l’inventaire familial des émotions dans l’œuvre de Corinne Hoex »

11 h 45 – Annie Gupta (Post Graduate Government College for Girls-11, Chandigarh), « Famille(s) maudite(s) dans les œuvres québécoises : Une exploration littéraire profonde »

12h15 à 13h30 – Dîner

La famille du point de vue de la fille

13 h 30 – Francesca Caiazzo (CRILCQ, Université de Sherbrooke), « La sexualisation de la cellule familiale dans l’œuvre de Nelly Arcan »

14 h – Catherine Morency (UQAC) et Clara Dupuis-Morency (Université de Montréal), « La bonne fille : paroles de soeurs sur la création »

14 h 30 – Mélanie Landreville (CRILCQ, Université de Sherbrooke), « Sortir de la raison du Père par la déraison apprivoisée »

15 h – Pause

Familles racisées

15 h 15 – Magalie Lefebvre (Cégep de Rivière-du-Loup), « L’amour d’une famille ne protège pas du racisme »

15 h 45 – Oumy Sow (CRILCQ, Université de Sherbrooke), « Étranger en sa demeure : le complexe du métis »

16 h 15 – Catherine Sardi (Université de Montréal), « Les mots et les maux des autres : pour une identité composite par l’écriture du care chez Nina Bouraoui »

JEUDI 16 MAI 2024

Université d’Ottawa, pavillon Vanier, local VNR 1075

Détruire la famille

09 h 30 – Florian Pichon (Université de Montréal), « La famille comme gibier ou comment survivre au crépuscule dans The Night of the Hunter de Davis Grubb »

10 h -Abir Homri-Briquet (Université Laval), « Souriez car vous venez de conclure votre « deal reproductif » : Le procès d’une filiation maudite dans Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Tolédo »

10 h 30 – Isabelle Boisclair (CRILCQ, Université de Sherbrooke), « Abolir la famille avec Constance Debré »

11 h – Pause

Quitter la famille, y revenir

11 h 15 – Aline Kornienko (Paris-8), « « Revenir sur ses propres traces » : le paradigme du « fils prodigue » dans l’œuvre de Jean-Luc Lagarce »

11 h 45 – Debora Sciolla (Università degli Studi di Udine), « Retour au milieu d’origine : de l’attrait à l’impossibilité »

12 h 15 – Mot de clôture

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Icône de calendrier
mercredi 15 mai 2024 au jeudi 16 mai 2024
Icône de lieu
Université d'Ottawa