10 mai 2004
Université du Québec à Montréal
Dans le cadre de l’ACFAS, colloque organisé par MArie-Andrée Beaudet (Université Laval) et Pierre Nepveu (Université de Montréal).
Jusqu’au printemps dernier, l’œuvre poétique de Gaston Miron tenait à un unique recueil, L’homme rapaillé, recueil plusieurs fois revu et augmenté depuis sa première parution aux Presses de l’Université de Montréal en 1970. Il était cependant de notoriété publique que l’œuvre publiée recelait des marges dont les contours demeuraient cependant imprécis. La publication récente d’un nouvel ensemble de poèmes (Poèmes épars, Hexagone, 2003, édition réalisée par Marie-Andrée Beaudet et Pierre Nepveu) apporte un premier éclairage sur ces marges qui devront un jour être explorées plus à fond par un véritable travail d’édition critique. Plus modestement mais de manière non négligeable, la publication de Poèmes épars invite à aborder l’œuvre mironienne sous l’angle à la fois du travail d’atelier et celui de l’écriture-vie.
Ce colloque vise à montrer ce que la parution récente de ce nouvel ensemble de poèmes apporte à la connaissance de l’œuvre centrale du poète. Sans chercher à réévaluer la portée ou le sens de L’homme rapaillé, la rencontre de spécialistes de l’œuvre et de plus jeunes chercheurs pourra permettre de mettre au jour ce que les thématiques et les formes présentes dans les Poèmes épars révèlent de la présence de celui qui, tout en se disant constamment éloigné de la poésie, n’a cessé de la convoquer comme une espérance absente. Depuis les poèmes de la fin des années 40 jusqu’aux poèmes disséminés dans des revues des années 80 et 90, des lignes de continuité mais aussi de rupture se dessinent comme autant d’inflexions singulières d’une voix portée par la quête amoureuse et l’angoisse de la disparition. Signalons, à titre indicatif, quelques pistes de réflexion qui pourraient faire l’objet d’analyses : la notion d’inachèvement, l’élection des formes brèves, la dimension mémorielle, le récit de soi, l’expérience du temps, le rapport esthétique/politique.
Programme
- 9h00 Catherine MORENCY, Université Laval
« Une architecture temporelle complexe : tension entre prospective et rétrospective dans la genèse de l’œuvre mironnienne »
- 9h30 Gilles MARCOTTE, Université de Montréal
« Débusquer les “mironismes” dans Poèmes épars »
- 10h30 Caroline CHOUINARD, Université de Montréal
« L’avenir est aux sources : Gaston Miron à l’œuvre »
- 11h00 Nathalie WATTEYNE, Université de Sherbrooke
« Figures et récit de soi dans Poèmes épars de Gaston Miron »
- 14h00 Mariloue STE-MARIE, Université Laval
« La lumière de vos yeux : regard et portrait chez Gaston Miron »
- 14h30 Jean-François BOURGEAULT, Université de Montréal
« Au-delà de l’horizon : le paradoxe testamentaire chez Miron »
- 15h00 François DUMONT, Université Laval
« L’inutile »