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Atelier « Flou artistique. Les enjeux de la représentation de l’art et de l’artiste dans le roman contemporain »

Vendredi le 8 avril
13 h 30
Université Laval
Local DKN-7160
Figure récurrente dans les littératures française et québécoise, jusqu’à être dominante dans la production récente, l’artiste semble occuper un statut particulier parmi les personnages de notre imaginaire. En effet, qu’il soit peintre, cinéaste, sculpteur, photographe, musicien, danseur, comédien, etc., l’artiste est au centre du processus créateur et sa présence dans le roman, en confrontant la littérature aux autres arts, débouche inévitablement sur une mise en relation de différents systèmes de signification. L’objectif de cet atelier, qui s’inscrit dans les travaux menés par l’équipe « Poétiques et esthétiques du contemporain », sera donc de réfléchir aux rôles et aux fonctions de la représentation de l’art et des artistes dans le roman contemporain québécois et français.
L’idée d’un atelier sur le roman de l’artiste a notamment été inspirée par Jacques Allard, qui observe la présence insistante de cette figure dans la production littéraire québécoise entre 1992 et 1996 : « Le roman de l’écrivain ferait-il progressivement place au roman de l’artiste ? D’un personnage à l’autre, parfois aussi photographe ou même vidéographe comme dans La vraie vie de France Daigle, c’est bien la figure du créateur qui émerge comme personnage déterminant de l’espace du roman » (Allard, 1997 : 203). Se fait ainsi entendre un discours sur l’art, dont la fonction serait moins descriptive que contemplative, le regard – de l’artiste, du spectateur, du critique… – étant apparemment privilégié. Même son de cloche du côté de la littérature française où, toutefois, la question se pose autrement en raison d’une tradition du « roman de l’artiste » qui se développe depuis le XIXe siècle. Selon Marie-Laurence Noël, qui s’intéresse plus particulièrement à la représentation littéraire de la peinture, le lecteur s’est ainsi familiarisé avec un certain nombre de topoï, « tels que la description de l’atelier du peintre, l’évocation de ses relations avec son modèle, avec le public ; tandis que l’orientation générale de la narration dans le sens de l’échec le conduit à réfléchir sur les difficultés que l’artiste rencontre, tant dans le domaine de la création que sur le plan de son intégration à la société » (Noël, 2009 : 287).
Les participants présenteront des interventions d’environ dix minutes, à la suite desquelles ils pourront, sous forme de table ronde, échanger entre eux et avec le public autour de la question. Nous souhaitons écarter la problématique de la vie imaginaire, déjà largement étudiée, pour privilégier les usages et les fonctions de la représentation de l’art et de la figure du créateur – tout en excluant celle de l’écrivain, elle aussi abondamment documentée. Les participants seront invités à réfléchir aux questions suivantes :

  • Quelles caractéristiques artistiques sont privilégiées ?
  • Quels rôles joue l’art dans le texte littéraire ?
  • Quels rapports entretient l’art avec le langage ou la pratique littéraire ?
  • À quoi sert de mobiliser l’art au sein de la littérature ?
  • Quels sont les enjeux intermédiaux reliés à cette pratique ?

Toutes des pistes de réflexion qui permettront, lors de l’atelier, d’échanger sinon de répondre à une interrogation plus fondamentale : qu’est-ce que le recours à une autre forme d’art suggère de la littérature contemporaine ?
Intervenants :
Marie-Pascale Huglo (professeure, Université de Montréal)
Karine Bissonnette (doctorante, Université de Montréal)
Brigitte Fontille (doctorante, Université d’Ottawa)
Gilles Pellerin (écrivain / L’Instant même)
Responsables : Viviane Asselin et Stéphane Larrivée