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Atelier « Écrire ensemble : réseaux et pratiques d'écriture dans les revues francophones au 20e siècle »

Jeudi 16 juin 2011
Pavillon Judith-Jasmin, local J-4225
Université du Québec à Montréal

Vecteurs privilégiés des différentes positions esthétiques et idéologiques mises de l’avant au 20e siècle, les revues informent notre compréhension de l’histoire littéraire. Elles peuvent aussi bien être envisagées comme documents historiques – espaces de débats et témoins de luttes particulières entre différents acteurs – qu’en tant que monuments littéraires, c’est-à-dire comme des œuvres à part entière. D’un point de vue poétique, elles donnent à lire des « numéros » ; leur forme générale est celle d’un petit livre mêlant les genres, les thématiques, les tons et les propos. À cette variété de discours et de pratiques, correspond une semblable variété de signatures. Dans le cadre de cet atelier, nous nous intéresserons à l’invention et à la diffusion de pratiques d’écriture et de discours critiques nouveaux dans les revues littéraires francophones d’Europe et d’Amérique, au 20e siècle.

1 ) La revue dans l’histoire, l’histoire des revues :
En premier lieu, il s’agira d’interroger les revues en fonction des champs littéraires retenus. Quels sont, par exemple, les liens entretenus entre les équipes de rédaction d’un périodique et d’une maison d’édition ? Et, surtout, dans quelle mesure ces relations informent-elles le champ ? De quelles valeurs sont investies les revues et quel est le sort réservé à ces valeurs dès lors que les objectifs des agents interpellés sont ou bien atteints ou bien définitivement écartés ?

2 ) Une sociopoétique des revues :
En second lieu, c’est à l’étude des enjeux poétiques portés par certains individus ou certains groupes au sein de réseaux plus vastes que l’atelier Écrire ensemble… convie les chercheurs. Par exemple, on se demandera par quelles postures (Meizoz), ethè et stratégies énonciatives (Maingueneau), variantes génériques, etc., certains auteurs ou groupes d’auteurs se distinguent des autres, dans les revues, et ce qui advient aux tendances concomitantes au sein des revues. Et on cherchera à voir si ces tendances sont les corollaires de relations concrètes entre les acteurs des revues et, par suite, dans quelle mesure ces relations ont pu jouer dans l’histoire des revues francophones du 20e siècle – comme, peut-être, de toute la littérature, en « intégr[ant] la relecture de ce qui fut public et la prise en compte de ce qui est demeuré de l’ordre du privé » (Lacroix).

Programme

9 h 30 Accueil

  • 9 h 45 Mot de bienvenue

Les revues et l’histoire littéraire : enjeux critiques

  • 10 h 00 Thomas LOUÉ (Université Marc Bloch – Strasbourg 2)
    Ensemble, conjointement ou simultanément ? écriture en revue et positions dans le champ littéraire français des années 1890 aux années 1930
  • 10 h 30 Alex GAGNON (Université de Sherbrooke)
    Esquisse d’une épistémologie du littéraire. Institution du savoir et construction de la valeur dans Voix et images

11 h 00 Pause

  • 11 h 15 Chantal SAVOIE (Université Laval)
    Postures littéraires collectives dans les périodiques féminins au tournant du XXe siècle
  • 11 h 45 Michel LACROIX (Université du Québec à Montréal)
    Sociopoétique des revues et l’invention collective des « petits genres » : les cas de La Nouvelle Revue française, de Parti pris et du Quartanier

12 h 15 Dîner

Trajectoires collectives et parcours exemplaires

  • 14 h 15 Alain SCHAFFNER (Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
    L’échec de la Revue juive
  • 14 h 45 Jean-Philippe MARTEL (Université du Québec à Montréal)
    Les Hussards à la revue de La Table Ronde (1948-1954)

15 h 15 Pause

  • 15 h 30 Pascale RYAN (Université du Québec à Montréal)
    Andrée Maillet et la revue de création littéraire Amérique française (1947-1954)
  • 16 h 00 Jean-Philippe WARREN (Université Concordia)
    Main-mise : une expérience contre-culturelle québécoise