Mémoires du livre/Studies in Book Culture
Volume 9, numéro 2, printemps 2018
« L’écrivaine, l’écrivain en recherche : perceptions et approches »
Sous la direction de Nadine Desrochers (U. de Montréal) et Marcello Vitali-Rosati (U. de Montréal)
Le 8 mai dernier, lors du 85e congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas), avait lieu un colloque intitulé « L’écrivaine, l’écrivain : sujet, objet, facettes, profils ». Dans ce colloque, les écrivains ont été présentés comme autant de personnes, professionnels et personnalités publiques qui se retrouvent décrits, perçus et étudiés sous une multitude d’angles. Cette panoplie de facettes et approches possibles fait de l’écrivaine, de l’écrivain une figure complexe et fascinante, mais aussi élusive et parfois illusoire. Artiste, sujet et objet, concepteur d’objets numériques, utilisateur d’outils numériques, collectionneur de livres, témoin d’influences, source d’inspiration, défenseur de formes traditionnelles dont il repousse aussi les limites, acteur du champ littéraire… l’écrivain est, dans la société comme dans l’imaginaire collectif, une figure difficile à saisir, mais qui continue de susciter des interrogations et des recherches qui contribuent à donner du sens à l’acte d’écriture.
Ce numéro thématique se situe en continuité du dialogue entamé lors de ce colloque, afin de poursuivre l’exploration et la mise en relation des différentes perceptions des écrivains comme sujets et objets de recherche. Ouvert à des études menées dans diverses disciplines telles que les études littéraires, la sociologie, les sciences de l’information, les humanités numériques ou d’autres encore, ce numéro thématique regroupera des articles proposant une variété de questions de recherche reflétant l’éventail de préoccupations animant les recherches autour de l’écrivain. Se voulant composé tout autant d’études empiriques que de réflexions théoriques, cet ensemble réunira des approches qui ne se côtoient pas forcément dans les canaux de diffusion de la communication savante malgré leurs intérêts communs. Ce faisant, nous espérons susciter des discussions sur les recoupements possibles entre les méthodes grâce auxquelles ces études se construisent et sur les enjeux disciplinaires que des complémentarités potentielles pourraient faire émerger.
Nous proposons d’emblée quelques thématiques, dans une liste non exhaustive :
- L’écrivain d’aujourd’hui : qui est-il ? Qu’étudie-t-on de lui ? Que cherche-t-on à comprendre chez lui ? Quelles sont les perceptions qu’on en a et comment se construisent-elles ? La thématique ici est celle de la figure, de la personne, voire du personnage public de l’écrivain et des instruments qui le façonnent dans le contexte actuel.
- Écrivains d’hier, recherches d’aujourd’hui : comment étudie-t-on aujourd’hui des écrivains éloignés de notre époque ? Quelles approches le recul favorise-t-il ? Cette thématique appelle des textes qui mettent en relief l’emploi des outils du présent, numériques bien sûr, mais aussi théoriques ou méthodologiques, employés pour parler du passé de l’écriture, que ce soit dans ses pratiques ou sa diffusion.
- Pratiques et outils d’écritures numériques : dans un monde où les plateformes renseignent, guident et orientent, quels sont les outils dont se servent les écrivains ? Quelles influences ces outils ont-ils sur la présence numérique des auteurs et, plus largement, sur les pratiques d’écriture ? Quelle part du processus demeure écriture et quelle part devient éditorialisation ? Ici, nous proposons de nous pencher sur l’influence du numérique sur les écrivains et vice-versa.
- Diffusion et partage : quoi diffuser librement, si tout est possible ? Alors que des quantités phénoménales d’information semblent être disponibles partout et pour tous, cette thématique ouvre la discussion sur les questions d’emprunt et de réemploi dans la création, ainsi que de la diffusion des œuvres et du libre accès.
- Écrivains professionnels : quels sont les critères qui établissent l’écrivain en tant que professionnel, dans son milieu comme dans la société ? Comment cette profession s’inscrit-t-elle dans le contexte socio-économique d’aujourd’hui ? Cette thématique porte sur les perceptions et enjeux du métier d’écrivain, à la fois ici et maintenant et dans son évolution à travers le temps et les frontières.
Les propositions d’articles, en français ou en anglais, comprenant un résumé d’environ 250 mots ainsi qu’une courte notice biographique, devront parvenir par courriel d’ici le 1er juillet 2017 à Geneviève Gareau (genevieve.gareau@umontreal.ca). Après évaluation par le comité de rédaction, une réponse sera donnée vers la fin juillet. Les textes complets des articles dont la proposition aura été acceptée devront être envoyés au plus tard le 15 octobre 2017. Ils seront alors soumis, à l’aveugle, à l’évaluation par les pairs. La version définitive devra être envoyée au plus tard le 30 janvier 2018. Le numéro paraîtra au printemps 2018.