Colloque universitaire « Créatures et conquêtes »
Dans le cadre du Congrès Boréal
Monastère des Augustines de Québec
Comité scientifique
Philippe St-Germain, professeur au collège Ahunstic et membre régulier Figura
Mathieu Villeneuve, étudiant à la maîtrise en études littéraires, Université du Québec à Montréal
Damien Blass-Bouchard, étudiant à la maîtrise en études littéraires, Université du Québec à Montréal
Paul Kawczak, chargé de cours, Université du Québec à Chicoutimi
Samuel Archibald, professeur de littérature, Université du Québec à Montréal
Date de tombée : 1er mars 2017
Les plus anciennes histoires commencent lorsqu’une créature enfreint les limites qui lui ont été assignées et part à la conquête de sa liberté. Dès l’Ancien Testament, Adam et Ève inaugurent une longue lignée des conquêtes humaines avortées, tentées en outrepassant l’interdit divin. Mary Shelley, en faisant de Victor Frankenstein un « Prométhée moderne » ne s’y est pas trompée : l’idée de créature, dans l’imaginaire occidental, est indissociablement liée à celle de la transgression et du vol de l’étincelle divine. Alors que les références au post-humain et au trans-humanisme se font de plus en plus courantes dans le discours social, la question de cette transgression est plus pertinente que jamais. Il devient également possible de voir la créature imaginaire comme une mise en abyme de l’acte d’imagination lui-même, qui donne vie pour transgresser des limites assignées, fussent-elles physiques, psychiques ou encore métaphysiques. Ce colloque aimerait interroger, au sein d’un large spectre d’œuvres artistiques et fictionnelles, ce rapport de la créature à la conquête d’une liberté subversive.
Il y sera bien sûr question des représentations de la créature, de ses rapports au créateur ou à la créatrice. Est-elle son double, son miroir ? L’incarnation de ses peurs ou celle de ses espoirs ? La créature est-elle forcément vivante ? À partir de quand une création devient-elle créature ? Le monde accueillant la créature pourra également être interrogé. Quelles sont les limites de ces mondes qui accueillent la création d’une nouvelle entité ? Quelles conquêtes celle-ci y a-t-elle effectuées ? Lesquelles lui reste-t-il encore à faire ? Il sera possible également d’interroger les fondements de cette subversion qu’implique la créature et l’acte même de sa création, tout contre-exemple – les cas de créatures soumises ou ontologiquement bienveillantes (tels les robots d’Asimov) – étant le bienvenu. Ce colloque souhaite aborder un éventail de situations des plus larges, des créatures traditionnelles (statues ramenées à la vie, cadavres ressuscités, Golem, etc.) à leurs avatars contemporains (intelligences artificielles, humains et bêtes modifiés génétiquement, greffés extrêmes, etc.).
Les communicant-e-s sont invité-e-s à décliner ces questionnements sous autant d’angles qu’ils-elles le désirent. Les communications seront d’une durée de vingt minutes et suivies d’une période de questions de dix minutes. Veuillez nous faire parvenir une proposition d’environ 250 mots, accompagnée d’un titre, d’une bibliographie indicative et d’une courte notice biobibliographique (avec votre institution d’attache et vos coordonnées), d’ici le 1er mars 2017, à l’adresse électronique suivante : villeneuve.mathieu.3@courrier.uqam.ca.
* Veuillez noter que le colloque ne peut s’engager à rembourser les dépenses des participants.