Colloque « Prendre le taureau par la forme : structures, contraintes et autres explorations formelles dans la littérature québécoise »
9-10 novembre 2017
CRILCQ, Université de Montréal
Dans les années 1970, la littérature québécoise a connu une période particulièrement riche en expérimentations langagières. Ce formalisme des avant-gardes (Roger des Roches, Nicole Brossard) est porté essentiellement par un esprit d’opposition, soit vis-à-vis de la poésie nationaliste, soit vis-à-vis d’un langage patriarcal, duquel il fallait se dissocier. Depuis, les artistes ont proposé des œuvres qui témoignent d’un souci pour la dimension formelle, sans être menées par les mêmes motivations. On pense entre autres à Denis Marleau (Oulipo show, 1988 et 2011), Jean-François Chassay, (Les Ponts, 1995), Alexandre Bourbaki (Traité de balistique, 2006), André Gervais (Quatre-vingt et une reprises, 2005), Nicolas Gilbert (Le Récital, 2008), Raôul Duguay (Entre la lettre et l’esprit, 2001), Nicolas Dickner et Dominique Fortier (Révolutions, 2014), Charles Sagalane (Cabinet de curiosités, 2009), etc. Hybridité générique, nouvelles structures induites par le numérique, travail à contraintes, une bonne frange de la littérature contemporaine québécoise a pris le taureau par la forme ; au tour de la critique d’en faire autant.
Ce colloque donnera l’occasion aux chercheurs généralistes et spécialistes en tout genre (poésie, théâtre, roman, essai) de mettre en relief les stratégies d’écriture privilégiées par les auteurs ; d’identifier des objets singuliers qui répondent à la problématique, pour l’illustrer ou pour en approfondir les termes; d’analyser les œuvres issues de ces pratiques axées sur la technique et le signifiant; de prendre pour objet d’étude la contrainte littéraire afin de cerner sa place et ses résonances dans l’histoire littéraire québécoise.
Les études de cas sont évidemment les bienvenues. On peut d’ores et déjà suggérer quelques pistes pour pousser la réflexion, qui doivent être perçues comme un point de départ et non comme un cadre restrictif :
- Comment les questions de forme, dans toute leur diversité (genre, forme fixe, mise en page, matérialité du texte, support, performance, etc.) influent-elles sur la signification, la fonction ou la lecture d’une œuvre ?
- De quelle façon ces textes rendent-ils compte de leur propre construction ?
- Dans une perspective générique, où et comment situer ces œuvres dans l’histoire du genre ?
- Pourquoi ce hiatus entre les réalisations concrètes et le discours critique, qui semble avoir évacué la question du formalisme ?
Les propositions de communication (titre, résumé de 200 mots, brève notice biographique, affiliation) sont à envoyer, avant le 1er mai 2017, à Dominique Raymond dominique.raymond@umontreal.ca
Organisation :
Dominique Raymond-CRILCQ UdeM
Supervision :
Karim Larose-CRILCQ UdeM
Michel Pierssens, Université de Montréal