APPEL À PROPOSITION DE COMMUNICATIONS
Théorie et pratique de la trahison : l’original en question dans la traduction intersémiotique
26 et 27 mai 2016
Montréal
Depuis sa définition par Jakobson, le champ de la traduction intersémiotique est encore parsemé de d’embûches épistémologiques et de no man’s land théoriques. Pourtant, cette discipline, interdisciplinaire par excellence, est riche en outils de critique et d’observation qui permettent de jeter un regard sur la sémiotique et sur la traduction, en faisant un usage croisé des dynamiques permises et portées par l’une et par l’autre.
La trahison est l’une des notions qui revient le plus souvent dans les discours entourant la traduction, aussi bien au niveau théorique des traductologues que dans les réflexions des traducteurs, et même dans la conception populaire de l’activité de traduction.
Au cœur de cette thématique siège la notion même d’original. Umberto Eco et Antoine Berman ont tous deux souligné l’importance de la traduction pour enrichir le texte d’origine. La traduction intersémiotique remet constamment en question la notion d’original, notamment en la situant par rapport à la dynamique sémiosique. Ainsi, si l’on traduitune œuvre d’un système de représentation à un autre de manière à recréer l’original dans d’autres langages ou systèmes, comment circonscrit-on cet original? Si par contre l’opération traduisante s’inscrit comme acte de participation à un processus sémiosique, quelles sont les contraintes qui s’imposent, et les possibilités interprétatives qui en découlent? Dans un cas comme dans l’autre, la notion de trahison s’impose, soit à titre de comparaison, soit comme point de référence, et apporte un cortège de concepts satellites : visibilité, équivalence, priorité de la source ou de la cible, rôle du contexte, interprétations multiples…
Nous souhaitons engager une discussion qui permettra de prolonger de manière transdisciplinaire la réflexion sur des concepts comme l’intertextualité, les contraintes et l’intermodalité, ainsi que les dialogues entre langages verbaux et non-verbaux et entre systèmes non-textuels. Nous invitons les contributions provenant des domaines de la sémiotique, de la sémiologie,de la traductologie, de la littérature et de tout autre domaine artistique et traitant notamment des questions suivantes :
- l’« impératif de fidélité » (A. Malena) et sa pertinence en traduction intersémiotique;
- les changements de traduisibilité d’une œuvre selon les niveaux comparatifs de développement des langages source et cible;
- les usages délibérés de la trahison en traduction;
- les interprétations diverses de traductions multimodales par des publics avec et sans déficiences;
- les relations entre éléments de sens et leurs rôles par rapport au texte;
- la trace et l’intertexte;
- les notions de pouvoir telles qu’illustrées par la traduction intersémiotique;
- les rôles de la traduction comme condensateur de texte ou de sens;
- l’influence sur la traduisibilité de l’expression des possibilités par les langues ou langages cible…
Afin de créer des liens supplémentaires entre divers modes de représentation, cette conférence sera assortie d’un volet artistique qui mettra en scène des œuvres visuelles illustrant le thème de l’événement.
Le colloque sera en français et en anglais. Les communication en espagnol et en portugais accompagnées d’une version écrite en français ou en anglais seront aussi acceptées.
Une publication dans une revue à comité de lecture est prévue pour les textes retenus.
Veuillez faire parvenir vos propositions de 300 à 400 mots à Caroline Mangerel et Licia Soares de Souza, cmangerel@yahoo.ca, liciasos@hotmail.com, au plus tard le 4 décembre 2015.