Activités

Séance « Intelligence artificielle, littérature et puissances du faux »

Dans le cadre du cycle de conférences « Intelligence artificielle et puissances du faux dans les pratiques artistiques et la médiation culturelle de l'écosystème socionumérique » du Séminaire Arcanes de l'automne 2024, la séance « Intelligence artificielle, littérature et puissances du faux » accueillera Serge Bouchardon (Université de technologie de Compiègne) et Renée Bourassa (cochercheuse CRILCQ, Université Laval). Cette séance aura lieu le 4 octobre 2024, dès 10h (heure de Montréal), en ligne (Zoom).

Le séminaire est sous la responsabilité de Renée Bourassa (cochercheuse CRILCQ, Université Laval), Jean-Marc Larrue (cochercheur CRILCQ, Université de Montréal), Fabien Richert (cochercheur CRILCQ, UQAM) et Samuel Szoniecky (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis).

Retrouver l'ensemble des informations et des captations des Séminaires Arcanes sur la plateforme EdiSem.

Conférence 1

« Récits numériques et intelligence artificielle »

Dans cette présentation, Serge Bouchardon replace les récits générés avec des IA plus largement dans le cadre des récits numériques, notamment interactifs (hypertextuels, cinétiques, participatifs). Il s’appuie ensuite sur des exemples de récits co-écrits avec des IA et pointe certaines questions que ces récits posent.

Serge Bouchardon est professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université de technologie de Compiègne, où il enseigne l’écriture interactive et multimédia. Au sein du laboratoire COSTECH (Connaissance, Organisation et Systèmes TECHniques), son travail de recherche porte sur les écritures numériques, en particulier sur la littérature numérique.

En tant qu’auteur de littérature numérique, il s’intéresse notamment à la mise en scène de l’interactivité et au rôle du geste dans l’écriture interactive. Ses créations ont été présentées en diverses occasions en Europe, en Amérique, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Elles ont fait l’objet de publications dans des revues en ligne (bleuOrange, Hyperrhiz, SpringGun, The New River…). La création Déprise a obtenu le New Media Writing Prize en 2011 et figure dans l’anthologie Electronic Literature Collection 2022.

Conférence 2

« Dimensions narratives de l’IA générative : entre créativité, auctorialité et nouveaux matérialisme »

Cette intervention se penche sur les dispositifs narratifs issus de l’IA générative, qui investissent les pratiques créatives et l’écosystème socionumérique. La communication traite des relations existantes entre les puissances du faux et les dispositifs mis en œuvres par l’IA. En s’appuyant sur des exemples issus de la littérature et du cinéma, comprenant les figures de l’automate, des images générées par Dall-E ou encore, des Deepfakes, la réflexion pose un regard critique sur les pratiques narratives de l’intelligence artificielle générative. Elle problématise les concepts de créativité, d’auctorialité et d’authenticité, tout en relevant les changements opérés dans les processus de création artistique. Sont abordées les dynamiques relationnelles entre les humains et les non-humains, vus comme des assemblages, qui posent les questions centrales suivantes : Qu’est-ce que la créativité? La machine est-elle capable d’invention , d’innovation et d’originalité, en dépassant les jeux de l’imitation des créations humaines? Quel est le statut de l’auteur à l’ère de l’IA générative? Comment penser l’authenticité en relation avec les produits de l’IA générative? Des perspectives s’ouvrent au prisme des courants de pensée philosophique des nouveaux matérialismes et du transhumanisme, portant l’attention sur la matérialité du monde. De plus, l’IA générative pose des enjeux sociaux, légaux, éthiques et environnementaux considérables, qui seront discutés.

Renée Bourassa (Ph. D.) est professeure titulaire à l’École de design (Université Laval). Elle dirige le projet Arcanes avec Jean-Marc Larrue (Université de Montréal) et elle est membre du CRILCQ. Ses recherches actuelles portent sur les stratégies de tromperie et d’illusion dans les arts trompeurs et dans l’écosystème socionumérique liées notamment à la désinformation. Ses travaux de recherche portent sur les fictions, les médiations et les cultures numériques, ainsi que sur les systèmes d’éditorialisation numériques. Elle a dirigé l’ouvrage en ligne Le livre en contexte numérique : défi de design (2021) et co-dirigé, avec Lucille Haute et Gilles Ruffineau, Éditions numériques (Revue Sciences du design # 8, 2018) avec Bertrand Gervais, Figures de l’immersion (2014) et avec Louise Poissant de Personnage virtuel, corps performatif : effets de présence (2013) et Avatars, personnages et acteurs virtuels (2013). Elle a signé l’ouvrage Fictions hypermédiatiques : mondes fictionnels et espaces ludiques (2010) ainsi que de nombreux articles et chapitres de livres.