Conférence d'Émile Morin : « Pour un art engageant, définir l'espace singulier de l'œuvre »
Dans le cadre du séminaire du CRILCQ de l'automne 2023, « De la littérature au cinéma élargi : pratiques immersives et/ou interactives », Carole Nadeau (cochercheuse CRILCQ, Université Laval) reçoit Émile Morin qui donnera la conférence « Pour un art engageant, définir l'espace singulier de l'œuvre », suivie d'une période de questions. L'événement se déroulera le 22 septembre 2023, à 10 h, à l'Université Laval, Pavillon Louis-Jacques-Casault, local 0728.
Résumé de la conférence
En prenant en exemple des projets de création exemplaires, Émile Morin s’intéresse à quelques-unes des stratégies de création employées par des artistes remarquables afin de créer les conditions d’écoute (de réception) uniques par lesquelles se définit l’espace unique de leurs œuvres. Cet espace, qu’il soit visuel ou sonore, social ou rituel, hybride et complexe, est la clé de la rencontre de l’œuvre. Cet espace est immersif, non pas issu d’un artifice hypervisuel enveloppant (devenu si commun), mais plutôt conçu comme un lieu de rencontre nécessitant de la part spectateur/visiteur un engagement physique, mais aussi intellectuel, une implication directe et volontaire, qui répond très souvent de modalités sensorielles précises. Par la création de cet espace singulier, l’artiste cherche à réduire (et parfois même annuler) la distance entre l’œuvre et celle/celui qui la reçoit.
À propos d'Émile Morin
Émile Morin est artiste, commissaire, chercheur et conférencier. Basé à Québec, ses nombreuses installations et œuvres scéniques furent présentées en Europe, en Australie, aux États-Unis et au Canada - parmi d’autres, au Châtelet de Paris (France), au Tesla de Berlin (Allemagne), au festival BEAP à Perth (Australie), au Banff Center et au Musée d’art contemporain de Montréal (Canada).
Basée sur ce qu’il nomme une « esthétique de la complexité », sa création utilise et juxtapose plusieurs disciplines afin d’élaborer des installations, des espaces scénographiques, des œuvres immersives et des constructions « dramatiques ». L’interdisciplinarité qui caractérise ses œuvres révèle sa singularité dans l’utilisation systématique d’une multitude de mécaniques qui reproduisent et détournent des effets, des phénomènes et des mouvements de la nature ou encore les fonctions premières des objets eux-mêmes. L’élaboration de ses dispositifs sonores et visuels cherche à provoquer et à modifier les modes de perception du spectateur, la compréhension de l’espace qu’il habite et qui l’entoure. Ses œuvres sont à la fois des dispositifs, des environnements et des systèmes complexes. Depuis plusieurs années, Émile Morin fait usage intensif, mais critique, des nouveaux outils technologiques. Il a complété en 2020 un doctorat en études et pratiques des arts à l’UQAM.