Activités

Série de conférences de Gisèle Sapiro

Gisèle Sapiro (directrice d’études à l’EHESS, directrice de recherche au CNRS et coordonnatrice scientifique du volet français de la chaire COLIBEX) dispensera une série de conférences autour de la parution du livre Qu’est-ce qu’un auteur mondial? Le champ littéraire transnational :

et de la réédition du livre Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur? :

La série est sous la responsabilité de Mathilde Barraband (cochercheuse CRILCQ, UQTR) et Chantal Savoie (cochercheuse CRILCQ, UQAM), avec la collaboration de Anthony Glinoer (Université de Sherbrooke) et Rafaël Schögler (Université de Sherbrooke).

Accéder à la réunion Zoom.

Pour assister à l’activité en personne, merci de communiquer avec Mathilde Barraband (les places sont limitées).

À propos de Gisèle Sapiro

Gisèle Sapiro est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), directrice de recherche au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et coordonnatrice scientifique du volet français de la chaire de recherche France-Québec sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression COLIBEX. Elle est membre de l’Academia Europaea, médaille d’argent du CNRS 2021 et lauréate du prix Gay Lussac-Humboldt 2023.

Auteure de La Guerre des écrivains, 1940-1953 (Fayard 1999, trad. en anglais Duke UP 2014), La Responsabilité de l’écrivain. Littérature, droit et morale en France, XIXe-XXIe siècle (Seuil 2011), La Sociologie de la littérature (La Découverte 2014, nouvelle éd. 2024; trad. en espagnol, portugais, japonais, turc, bulgare, anglais Stanford UP, croate), Los Intelectuales : profesionalizacion, politizacion, internationalizacion (Eduvim 2017), Les Ecrivains et la politique en France (Seuil 2018, trad. brésilien), Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? (Seuil 2020 ; trad. en espagnol, portugais, suédois, coréen, à paraître en anglais et en japonais), Des mots qui tuent. La responsabilité de l’intellectuel en temps de crise, 1944-1953 (Points Seuil 2020, à paraître en Farsi), Qu’est-ce qu’un auteur mondial ? Le champ littéraire transnational (Gallimard/Seuil/EHESS, 2024 ; trad. en cours en anglais Polity, espagnol Fondo de Cultura Económica, croate, russe, bengali et hindi), Os Intelectuais (Edusp, Brésil, 2024).

Source : Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP)

À propos du livre Qu’est-ce qu’un auteur mondial? Le champ littéraire transnational

Longtemps, la notion de classique universel fut admise comme une évidence. Ce canon de la littérature mondiale est désormais contesté, en raison de la prédominance en son sein d’hommes blancs occidentaux. Mais par quels mécanismes s’est formée la « littérature mondiale » ? Comment se fabrique la gloire internationale ?

À partir d’archives, d’entretiens, d’observations et d’études quantitatives, ce livre analyse les conditions d’accès à la consécration littéraire par-delà les frontières nationales : les facteurs qui la favorisent ou l’entravent, et les acteurices qui y contribuent. Trois moments socio-historiques sont abordés : l’entre-deux-guerres, marqué par une internationalisation des échanges, d’abord en Europe puis avec les États-Unis ; l’ouverture géoculturelle après 1945, sur fond de guerre froide, avec une lente progression de la diversité linguistique, parallèlement à la féminisation ; et enfin leur intensification à l’heure de la mondialisation. Foires et festivals de livres se multiplient, mais la domination accrue de l’anglais et les concentrations éditoriales suscitent des résistances.

Gisèle Sapiro renouvelle les récits habituels de la fabrication des notoriétés littéraires et dévoile les coulisses d’un monde fait d’intermédiaires, éditeurices, médiateurices, traducteurices ou institutions de consécration (Unesco, Nobel).

Source : Éditions du Seuil

À propos du livre Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur?

Depuis quelques années, la question resurgit avec force peut-on séparer l’œuvre de son auteur ? Du Nobel attribué à Peter Handke aux César à Roman Polanski, sans parler du prix Renaudot à Gabriel Matzneff, le débat fait rage. De même, le passé nazi de grands penseurs du XXe siècle, à commencer par Heidegger, trouble notre appréciation de leur legs, tandis que l’inscription d’un Céline ou d’un Maurras au livre des commémorations nationales a suscité une âpre querelle.

Faut-il considérer que la morale des œuvres est inextricablement liée à celle de leurs auteurs ? Et bannir les œuvres lorsque leur auteur a fauté ? Loin de l’invective, ce court essai entend mettre en perspective, historique, philosophique et sociologique, cette question, en analysant les prises de position dans ces « affaires ». Mais loin du « tout se vaut », il tranche, offrant à chacun les moyens de cheminer intellectuellement sur un terrain semé d’embûches.

Source : Éditions du Seuil