Conférence « Archéologies du futur autochtones entre imaginaires apocalyptiques et autonomisation »
Dans le cadre du cycle de conférences « Lectures écopoétiques des littératures autochtones du Québec » organisé par Diana Mistreanu (boursière Jean-Cléo-Godin CRILCQ-AIEQ 2024-2025, Université de Passau) et Marie-Ève Bradette (cochercheuse CRILCQ, Université Laval), Doris Eibl (Université d’Innsbruck) donnera la conférence « Archéologies du futur autochtones entre imaginaires apocalyptiques et autonomisation ». La séance sera animée par Malou Brouwer (University of Alberta) et se déroulera le 11 juin 2025, dès 11h (Québec) / 17h (Autriche), en ligne (Zoom).
Accéder à la réunion Zoom (code secret 474066).
Résumé
Le « futurisme autochtone » est un phénomène culturel (littérature, art, jeux et autres médias) productif et amplement discuté, surtout aux États-Unis et au Canada anglophone. L’expression a été inventée par Grace Dillon qui, au moment de la publication de Hive of Dreams: Contemporary Science Fiction from the Pacific Northwest (2003), s’était inspirée de l’Afrofuturism pour donner un nom aux diverses expressions esthétiques témoignant de la survie des Autochtones et de leur situation post-apocalyptique dans le monde actuel. Toutes les formes de futurisme autochtone, affirme-t-elle, « involve discovering how personally one is affected by colonization, discarding the emotional and psychological baggage carried from its impact, and recovering ancestral traditions in order to adapt in our post-Native Apocalypse world » (Walking the Clouds: An Anthology of Indigenous Science Fiction, 2012, 10). Pour ce qui est des littératures de langue française du Canada, le futurisme autochtone à proprement parler reste un phénomène marginal. Des exceptions comme Aquariums (2019) de J.D. Kurtness ou le recueil de nouvelles Wapke (2021) édité par Michel Jean semblent confirmer la règle. Sa conférence propose d’analyser ces deux publications – se situant, d’ailleurs, entre fiction écologique, dystopie et science-fiction – dans une perspective transnationale. Il s’agira notamment de mettre en évidence comment les prolepses qui y sont élaborées, adressent autant les plis du passé colonial que les enjeux sociétaux et planétaires du présent, de faire ressortir leurs imbrications et de repérer d’éventuelles possibilités d’avenir.
À propos de Doris Eibl
Doris Eibl enseigne les littératures française et québécoise (XXe et XXIe siècles) au Département de langues et littératures romanes de l’Université d’Innsbruck (Autriche). Elle a publié de nombreux articles sur des questions de mémoire, d’identité et de filiation (Chrystine Brouillet, Nicole Brossard, Ying Chen, Dai Sijié, Annie Ernaux, Anne Hébert, Suzanne Jacob, Laurent Mauvignier, Catherine Mavrikakis et Régine Robin, entre autres) ainsi que sur les relations entre texte et images (Leonora Carrington, Valentine Penrose). En 2009, elle a codirigé Space and Gender. Spaces of Difference in Canadian Women’s Writing – Espaces de différence dans l’écriture canadienne au féminin (avec Caroline Rosenthal). Parmi ses plus récentes publications figurent Les relations entre homme et animal dans les cultures, littératures, et médias francophones (avec Christoph Vatter, 2020) et Zukunft/Utopie (avec David Winkler-Ebner, 2020). Depuis janvier 2022, elle dirige le Centre d’études canadiennes de l’Université d’Innsbruck.
Conférence

