Séance « Arts trompeurs : arts vivants, cinéma et intelligence artificielle »
Dans le cadre du cycle de conférences « Intelligence artificielle et puissances du faux dans les pratiques artistiques et la médiation culturelle de l'écosystème socionumérique » du Séminaire Arcanes de l'automne 2024, la séance « Arts trompeurs : arts vivants, cinéma et intelligence artificielle » accueillera Jean-Marc Larrue (cochercheur CRILCQ, Université de Montréal) avec Dominique Leclerc (Compagnie Posthumains), et Rémy Besson (Université de Montréal). Cette séance aura lieu le 8 novembre 2024, dès 10h (heure de Montréal), en ligne (Zoom).
Le séminaire Arcanes est sous la responsabilité de Renée Bourassa (cochercheuse CRILCQ, Université Laval), Jean-Marc Larrue (cochercheur CRILCQ, Université de Montréal), Fabien Richert (cochercheur CRILCQ, UQAM) et Samuel Szoniecky (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis).
Retrouver l'ensemble des informations et des captations des Séminaires Arcanes sur la plateforme EdiSem.
Conférence 1
« Une vie intelligente : les défis d’une création qui explore l’IA » (dialogue-entrevue)
« Une vie intelligente » est aussi le titre du spectacle qui sera présenté en mars chez Duceppe à Montréal.
La présentation porte sur la Déclaration de Montréal, adoptée en 2018, qui propose 10 règles pour une IA responsable. Le groupe, issu du milieu universitaire, du milieu de l’industrie numérique et de la société civile à la base de cette déclaration a choisi d’en diffuser le contenu sous forme de pièce de théâtre pour sensibiliser le public le plus large possible aux risques que posent certains usages de l’IA.
Après avoir présenté la Déclaration, Jean-Marc Larrue et Dominique Leclerc discuteront des défis que pose la création d’une oeuvre théâtrale sur ce sujet complexe.
Jean-Marc Larrue est professeur de théâtre à l’Université de Montréal. Ses recherches portent principalement sur le théâtre du Long Siècle (1880 à aujourd’hui) et plus précisément sur les médias et l’intermédialité. Il a rédigé ou dirigé divers ouvrages sur ces questions dont, plus récemment, Théâtre et intermédialité (direction, PUS, 2015) ; Le son du théâtre (XIXe-XXIe siècles). Histoire intermédiale d’un lieu d’écoute moderne (co-direction avec Marie-Madeleine Mervant-Roux, CNRS Éditions, 2016) ; Le triomphe de la scène intermédiale. Théâtre et médias à l’ère électrique (co-direction avec Giusy Pisano, Presses de l’Université de Montréal, 2017) ; Machines. Magie. Médias (co-direction avec Frank Kessler et Giusy Pisanor, PUS, 2018) ; Dispositifs sonores. Corps, scènes, atmosphères (co-direction avec Giusy Pisano et Jean-Paul Quéinnec, Presses de l’Université de Montréal, 2019) et Media Do Not Exist (co-auteur avec Marcello Vitali Rosati, Institute of Network Culture, 2019).
Dominique Leclerc est metteuse en scène, dramaturge et co-directrice et co-fondatrice avec Patrice Charbonneau-Brunelle, de la compagnie Posthumains qui s’intéresse aux impacts du développement des technologies NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives) sur le vivant.
Les projets de la compagnie explorent la forme documentaire au théâtre en incluant autofiction, performance et engagement du spectateur. À l’heure où la pensée humaine et l’État peinent à rattraper la vitesse exponentielle de l’évolution technologique, ses pièces de théâtre, performances et installations créent un lieu de rencontre et de dialogue entre les créateurs de ces nouvelles technologies, leurs utilisateurs, et les néophytes.
Conférence 2
« Du cinéma de réemploi à l’intelligence artificielle : enjeux éthiques des usages des archives »
Cette communication repose sur la comparaison des gestes créatifs posés par Harun Farocki sur un corpus de photographies aériennes du complexe d’Auschwitz (1944-45) lors de la réalisation d’Images du monde et inscription de la guerre (1989) et ceux effectués par Sandra Rodriguez à partir des archives textuelles, sonores et audiovisuelles de Noam Chomsky au MIT lors de la conception deCHOM5KY vs CHOMSKY (2023). Une telle comparaison conduit à formuler l’hypothèse d’une actualité des gestes créatifs et des choix éthiques de Farocki à l’heure où l’IA générative est de plus en plus régulièrement utilisée dans les écritures documentaires numériques. En effet, si les solutions techniques sur lesquelles reposent ces deux créations documentaires basées sur des corpus d’archives sont très éloignées – bricolage analogique d’un côté et Microsoft QnA Maker, GPT-2 et GPT-3 de l’autre -, un certain nombre de questions éthiques sont communes. À travers ces études de cas, c’est tout l’intérêt d’une approche d’ordre génétique des processus créatifs – basée sur l’accès aux sources documentaires utilisées et aux procédés techniques mobilisés – qui sera démontrée.
Rémy Besson (Ph. D.) est chargé de cours et professionnel de recherche à l’Université de Montréal. Ses recherches se situent à l’articulation entre le cinéma et l’écriture de l’histoire à l’ère du numérique. Il est associé à plusieurs groupes de recherche dont Arcanes, le laboratoire Cinémédias et le CRIalt (UdeM) ainsi que le labdoc (UQAM). Il est aussi membre des comités de rédaction des revues Sonorités, Entre-temps et Intermédialités. Il a été chercheur postdoctoral du CRIalt (2012-14) où il a assuré la coordination scientifique du projet international Archiver à l’époque du numérique, puis du LLA-CREATIS (Toulouse II, 2014-15) où il a poursuivi ses travaux sur l’intermédialité et, enfin, du partenariat TECHNÈS (2016- ).