Séance « Architecture, créativité et IA »
Dans le cadre du cycle de conférences « Intelligence artificielle et puissances du faux dans les pratiques artistiques et la médiation culturelle de l'écosystème socionumérique » du Séminaire Arcanes de l'automne 2024, la séance « Architecture, créativité et IA » accueillera Sébastien Bourbonnais (Université Laval) et Micheal R. Doyle (Université Laval). Cette séance aura lieu le 18 octobre 2024, dès 10h (heure de Montréal), en ligne (Zoom).
Le séminaire Arcanes est sous la responsabilité de Renée Bourassa (cochercheuse CRILCQ, Université Laval), Jean-Marc Larrue (cochercheur CRILCQ, Université de Montréal), Fabien Richert (cochercheur CRILCQ, UQAM) et Samuel Szoniecky (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis).
Retrouver l'ensemble des informations et des captations des Séminaires Arcanes sur la plateforme EdiSem.
Conférence 1
« Quelques intuitions autour des I.A. en architecture. Ce que nous disent les images générées »
Les pratiques architecturales ont connu depuis quelques décennies plusieurs modifications, réajustements, transformations, plus ou moins tributaires des avancées technologiques. Les développements récents des réseaux antagonistes génératifs (GAN) ou encore plus récemment, ceux des modèles de diffusion (Midjourney, Dall-E2, Stable Diffusion 2), ont une fois de plus amené certains architectes à repenser leurs manières de faire ; encouragent à imaginer le projet différemment. Les capacités de ces moteurs à générer des images ont amené plusieurs architectes à explorer ces nouveaux procédés.
Pour cette intervention, j’analyserai deux technologies récentes (GAN et Modèles de diffusion) que plusieurs architectes ont employé de manière exploratoire. L’attention se portera ensuite sur la manière dont ces architectes ont développé leurs investigations, afin d’obtenir des résultats en accord avec leurs attentes qui, comme nous le verrons, se modifient au fur et à mesure des expérimentations. La priorité ici n’est pas tant d’insister sur l’aspect inédit de ces modes de création, mais de mettre en lumière les choix instinctifs qui sont effectués dans ces processus employant l’intelligence artificielle.
Sébastien Bourbonnais est docteur en architecture (2014) de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais en cotutelle avec l’Université Laval, Québec. Il possède un master en philosophie à l’Université Paris 8 et il a participé activement à l’atelier Simondon de l’ENS Paris. Il a enseigné aux ENSA de Grenoble et de Paris-La Villette, ainsi qu’à l’École d’architecture de Paris-Est. Il est chercheur associé à l’EVCAU (ENSA Paris Val de Seine) et au MAP-MAACC (ENSA Paris La Villette). Il a été consultant de recherche pour la compagnie de logiciel Asynth.
Ses recherches portent sur l’observation des pratiques architecturales expérimentales réalisées à partir des technologies numériques. Afin de bien saisir les reconfigurations que ces technologies entraînent sur les pratiques des architectes, Sébastien s’appuie sur différents penseurs de la technique, sur l’histoire des logiciels, leur fonctionnement, ainsi que sur les discussions et débats qui ont émergé chez les architectes intéressés par ces technologies. C’est au travers de cette intrication complexe qu’il aborde les nouveaux milieux de l’architecture. (Source : Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, U. Laval)
Il a écrit récemment « La rétroaction dans les processus de conception » (revue NETCOM, 2021) et « Évolution des milieux de la fabrication numérique » (Anti-crise architecturale, 2021). Il a coordonné le numéro de l’encyclopédie des sciences ISTE : Les instruments de la conception architecturale (sortie prévue en 2023), où il a réalisé une étude historique sur les conditions d’apparition des logiciels dédiés à l’architecture.
Conférence 2
« IA et IA : intelligence artificielle et invention architectonique »
Cet exposé abordera la créativité à travers l’invention et l’imitation en architecture. Il s’interrogera notamment sur la façon dont l’intelligence artificielle articule un monde existant et sur les aspects de l’architecture qui solliciteront davantage l’intelligence humaine. L’IA permet de découvrir des stabilités et des récurrences d’un monde déjà en communication, en devinant le code de son recouvrement. Si l’architecture est l’art de jointer, de joindre, de réunir des choses disparates sans nécessairement de communes mesures, en quoi demeure-t-elle une manière d’inverser — avec grâce — la pesanteur ?
Michael R. Doyle est professeur agrégé à l’École d’architecture de l’Université Laval, au sein de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design. Ses intérêts de recherche portent sur une reconsidération de la personne et du milieu à travers les technologies de l’information contemporaines, du code et de l’incarnation (embodiment). Avec le soutien du FRQSC, il a lancé à l’été 2023 le projet Masques du génie du lieu, qui vise à développer un instrument algorithmique pour caractériser les rues à l’échelle de la province du Québec. Avant de rejoindre l’École d’architecture de l’Université Laval en 2019, Michael a travaillé comme chercheur et chargé de cours au Département de la théorie de l’architecture et de la philosophie de la technique (ATTP) de la TU Wien en Autriche. Ses travaux de doctorat, qui conjuguaient philosophie, géologie, architecture, urbanisme et économétrie spatiale, ont été réalisés dans le cadre du projet Deep City au Laboratoire d’économie urbain et de l’environnement (LEURE) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse.