Activités

Journée d'étude « Imaginaire et création au prisme des écoféminismes contemporains : littérature, théâtre, arts visuels »

Organisée par Lori Saint-Martin (CRILCQ, IREF, RéQEF, UQAM) et Catherine Cyr (Figura, IREF, UQAM), une journée d'étude intitulée « Imaginaire et création au prisme des écoféminismes contemporains : littérature, théâtre, arts visuels » se tiendra à la Salle des Boiseries de l'UQAM (J-2805, Pavillon Judith-Jasmin, 405 rue Ste-Catherine E.) le jeudi 2 décembre de 9 h à 17 h.

L'entrée est libre, mais les places sont limitées. Le passeport vaccinal pourra être demandé. L'événement est organisé grâce au soutien de Figura, de l'IREF, du CRILCQ et de la Faculté des arts de l'UQAM.

Crédit de l'image : Élise Warren (CRILCQ, UQAM)

Présentation

Les écoféminismes, qui se déclinent en différentes mouvances – théoriques, politiques, militantes –, ont pour terreau commun la prise en compte critique de la double oppression exercée sur les femmes et sur la nature par le patriarcat capitaliste. En agissant de façon croisée sur différents territoires de lutte, les écoféminismes « mettent au jour les liens entre le vivant et les différentes formes de domination ».1  

La littérature et la création artistique, notamment la poésie, diverses formes de prose, le théâtre et l’art de performance, entretiennent historiquement des liens importants avec les écoféminismes. Comme le remarque Émilie Hache, l’écriture constitue « un des lieux d’élaboration »2 de cette posture particulière et de ses diverses ramifications, les écoféminismes se dépliant dans le geste d’écrire, dans la création de textes – et, ajoutons-nous, d’images et de représentations. Fondamentale, cette dimension créative est pourtant peu prise en compte par la recherche, laquelle s’attache souvent d’abord à la portée politique ou militante des œuvres et des démarches. 

Aujourd’hui, alors que les écoféminismes connaissent une reviviscence marquée, il nous apparaît pertinent de mettre la création à l’avant-plan, de déplacer la focale sur l’imaginaire, avec ses poétiques, ses iconographies, ses dispositifs performatifs et sensibles.

Objectifs

Cette journée d’étude vise à réfléchir à la littérature, au théâtre et aux arts visuels à travers les écoféminismes contemporains. Nous les appréhenderons en nous intéressant en particulier aux nouveaux maillages (et aux frictions) établis avec des approches contigües – éthique du care, perspectives décoloniales, philosophie environnementale, féminismes des Suds, Queer Ecology, savoirs autochtones – et à leurs résonances ou articulations dans la fiction. Les conduites créatrices, les œuvres et les cadres d’analyse permettant de les aborder, feront l’objet des échanges. Des questions liées au territoire, aux liens avec l’autre-qu’humain et à la crise climatique, entre autres, orienteront la réflexion.

Cette activité, qui réunira dans une structure déhiérarchisée des écrivaines, des artistes, des chercheuses et des étudiantes de 2e et 3e cycles, présente également un objectif pédagogique, celui de permettre aux étudiantes de former une éphémère mais féconde communauté d’apprentissage, un milieu où partager et nourrir les réflexions qui habitent leurs projets de recherche et de recherche-création. Ménageant un espace pour la discussion, cette journée favorisera aussi les échanges avec les membres de la communauté universitaire, le milieu artistique et le grand public.

Déroulement

Deux tables rondes réunissant des chercheuses, des artistes et des écrivaines autour de questions communes occuperont la matinée. L’après-midi sera consacré à deux ateliers-discussions menés avec des étudiantes en études littéraires, en théâtre, en arts visuels et en études et pratiques des arts. Une lecture-performance d’extraits de la pièce Notcimik (là d’où vient notre sang), par la doctorante et artiste atikamekw Véronique Hébert, sera également présentée et suivie d’une discussion. Une activité de synthèse, animée par les coorganisatrices et réunissant l’ensemble des participantes, viendra clore la journée. 

Organisation

Lori Saint-Martin (CRILCQ, IREF, RéQEF, UQAM) et Catherine Cyr (Figura, IREF, UQAM).

Sources

1Marie-Anne Casselot et Valérie Lefebvre-Faucher, « Nos amitiés écoféministes », dans Faire partie du monde : réflexions écoféministes, sous la dir. De M.-A. Casselot et V. Lefebvre-Faucher, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2017, p. 18.

2Émilie Hache, Reclaim. Recueil de textes écoféministes, Paris, Éditions Cambourakis, p. 16.

Programme

8 h 30-9 h : Accueil 

9 h-9 h 05 : Mot de bienvenue par Catherine Cyr (Figura, IREF, UQAM) et Lori Saint-Martin (CRILCQ, IREF, RéQEF UQAM)

9 h 05-9 h 15 : Préambule : « Les écoféminismes comme espaces de subversion et de création », par Laurie Gagnon-Bouchard (IREF, UQTR)

9 h 15-10 h 30 : Table ronde des créatrices #1 : Karine Rosso (CRILCQ, IREF, UQAM), Émilie Martz-Kuhn (La Serre, UQAM), Mélanie Binette, Annick Lefebvre et Rébecca Déraspe (animation : Laurie Gagnon-Bouchard [IREF, UQTR])

10 h 30-10 h 50 : Pause

10 h 50-12 h 10 : Table ronde des créatices #2 : Martine Delvaux (IREF, Figura, UQAM), Gabrielle Lessard, Eve Tagny et Émilie Bélanger (UQAM) (animation : Thérèse St-Gelais [IREF, UQAM])

12 h 10-13 h 30 : Dîner

13 h 30-14 h : Lecture-performance d’un extrait de Notcimik (là d’où vient notre sang) de Véronique Basile Hébert, avec la participation de Jasmyne Hébert, et entretien par Geneviève Bélisle (CRILCQ, UQAM)

14 h-15 h 20 : Atelier-discussion #1 : Corps et porosité(s)

  • Manon Huberland (CRILCQ, UQAM) : « (trans)corporalités endolories : chronicité et survivance »
  • Jennifer Bélanger : « "Jamais auparavant je n'ai été aussi près de l'existence d'une fleur sauvage1" : vers la pensée d'un devenir-végétal pour les corps féminins malades »
  • Pénélope Ouellet (CRILCQ, UQAM) : « Comment penser Bear : la subversion comme moteur d'un écoféminisme »

15 h 20-15 h 40 : Pause

15 h 40-17 h : Atelier-discussion #2 : Sibylles, sorcières et réécriture du monde

  • Esther Laforce (Figura, UQAM) : « Témoigner contre le "déshantement" du monde : une lecture du roman Les Sorcières de la République de Chloé Delaume »
  • Élise Warren (CRILCQ, UQAM) : « Écriture et rencontres contaminatoires : Comment (re)tisser notre lien au monde? »
  • Noémie Dubé (Figura, UQAM) : « Sortilèges littéraires : la Sorcière et ses langages »

17 h-17 h 10 : Mot de la fin par Catherine Cyr (IREF, Figura, UQAM) et Lori Saint-Martin (CRILCQ, IREF, RéQEF, UQAM)

*1 Verena Stefan, D’ailleurs, Montréal, Héliotrope, 2008, p. 141.

Journée d'étude

Icône de calendrier
jeudi 02 décembre 2021, 08:30 - 17:15
Icône de lieu
Université du Québec à Montréal (UQAM) - Salle des Boiseries (J-2805), Pavillon Judith-Jasmin