Activités

L'aventure au "pays de Québec". Extension médiatique et conflit des codes dans Les pays d'en haut

Aux côtés de celles de Robert Choquette et de Germaine Guèvremont, l’œuvre de Claude-Henri Grignon se démarque par sa facilité à investir l’univers médiatique canadien-français et québécois. En travaillant aussi bien pour la radio, la télévision, le théâtre, le cinéma que la bande dessinée, Grignon consacra l’essentiel de ses énergies à alimenter les variantes et les extensions à son seul roman, Un homme et son péché (1933). Cette communication s’intéressera au plus récent avatar médiatique issu de cet univers : Les pays d’en haut, série diffusée à la télévision de Radio-Canada depuis 2016. Comme l’ont mentionné les créateurs de la série et répété les journalistes, le but explicite des Pays d’en haut est d’offrir un nouvel horizon générique et de nouveaux codes esthétiques à l’œuvre de Grignon : ceux du western. À première vue, le monde idyllique des Belles histoires des pays d’en haut semble en effet se transformer en la rude conquête du Nord et en la recherche d’une aventure héroïque. Sur le plan formel, cette volonté de moderniser l’œuvre originelle se cristallise aussi dans le passage du téléroman à la série-télé, soit – pour reprendre la distinction proposée par Yves Picard – dans le passage d’un régime de la télé-oralité à celui de la télé-visualité. Toutefois, comme nous tenterons de le défendre, il est aussi possible de soutenir que ces changements, pour ostensibles qu’ils soient, ne concernent précisément que les apparences. Malgré un apparent désir de renouvellement, serait-il possible que Les belles histoires des pays d’en haut et les Les pays d’en haut racontent encore et toujours le même récit, celui d’un passé qui ne veut pas mourir ?

Conférence

Icône de calendrier
jeudi 29 novembre 2018, 11:30 - 12:30
Icône de lieu
Université Laval - Pavillon Louis-Jacques-Casault, Espace de Saint-Denys-Garneau, local 4433B