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Exposition « Images de marque (1975-2006) »

Lieu

Foyer du Studio-Théâtre Alfred-Laliberté, pavillon Judith-Jasmin, UQAM

Dates

4 au 16 décembre 2006

Commissaire d’exposition

Yves Jubinville (CRILCQ à l’UQAM)
Cette exposition s’inscrit dans le cadre du projet de recherche Pratiques et discours du répertoire international dans le théâtre québécois depuis 1975 (FQRSC). Elle est rendue possible grâce au soutien de l’École supérieure de théâtre (EST), du Centre interuniversitaire de recherche sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) et du Centre de recherches théâtrales (CERT).

Qu’est-ce que le répertoire ? La notion échappe à toute définition trop stricte. Globalement, celle-ci renvoie à un ensemble d’œuvres constituant une mémoire du théâtre. Mémoire qui, selon les époques, inspire un dialogue plus ou moins fertile avec l’activité théâtrale et la vie sociale contemporaines.
Qu’en est-il au Québec ? La présente exposition veut montrer d’abord et avant tout la vivacité du répertoire sur nos scènes, hier et aujourd’hui. Cette évidence s’impose quand on regarde le nombre de productions présentées dans une diversité de lieux et reflétant des propositions artistiques aussi variées qui n’ont rien à envier à celles associées au théâtre de création.
L’affiche de théâtre témoigne de cette réalité à sa façon qui est celle de l’image médiatisée sur la place publique. L’affiche fait partie intégrante de notre environnement urbain autant que de notre paysage théâtral. Peu de compagnies, encore aujourd’hui, arrivent à se passer de ce véhicule publicitaire qui, hors du bâtiment théâtral, appelle le passant à devenir spectateur.
Un regard historique, déployé sur une période de plus de trente années pendant laquelle l’activité théâtrale n’a cessé de s’intensifier, permet de mesurer les transformations de ce médium comme outil de communication mais également dans sa relation à l’objet de la représentation.
Voilà qui pose ouvertement la question du répertoire en termes d’« images ». Par le biais de l’affiche, notre regard est ainsi amené à considérer Molière, Shakespeare et Büchner non seulement comme des références culturelles ou des « lieux de mémoire » mais comme ce que les publicitaires appellent une « image de marque ».
L’idée apparaît intimement liée à l’existence d’un marché, celui dans lequel évolue l’art du théâtre. Or qui dit marché dit lois que l’affiche parvient, mais pas toujours, à transgresser pour se situer davantage à l’échelle de l’œuvre scénique (et dramatique) et participer ainsi à son projet esthétique.
Cette exposition présente un parcours à plusieurs entrées, à l’image de l’affiche elle-même qui se prête à une multitude d’usages et d’interprétations. Sans nier l’intérêt d’un ordre dicté par le passage du temps, l’accrochage répond davantage à une logique misant sur les jeux de miroirs et de contrastes que rend possible la diversité thématique et formelle des vingt-et-un itemps présentés.
Au fil de ce parcours, l’exposition propose en outre une incursion en accéléré dans la mémoire de l’École supérieure de théâtre où le répertoire constitué un passage obligé (par la formation) que l’on aborde, le plus souvent, de manière irrévérencieuse. La sélection, présentée sous la forme d’un diaporama, couvre près de vingt ans d’activité théâtrale à l’UQAM.
Yves Jubinville