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Colloque international « Écrit vs écran : influences cinématographiques dans le roman contemporain »

7 et 8 septembre 2005
Université de Montréal
Pavillon Lionel-Groulx
Local C-9141

Colloque international de jeunes chercheur(e)s organisé par Lise Gauvin (CRILCQ  – U. de Montréal) et Christina Horvath (U. de Montréal).

Ce colloque international de jeunes chercheur(e)s s’intéresse aux interférences de l’écriture romanesque avec le septième art et cherche à susciter une réflexion théorique sur les spécificités du roman contemporain de langue française.
Les sociologues du contemporain, tels Jean Baudrillard et Paul Virilio, ont démontré l’importance accrue du rôle que les images, cinématographiques ou télévisuelles, jouent dans notre culture. Le cinéma fait partie de l’univers de l’homme contemporain : que celui-ci soit auteur, lecteur ou personnage, son imaginaire est nécessairement nourri de souvenirs et de références filmiques. Les rapports que le roman contemporain entretient avec le cinéma sont empreints d’une grande complexité : il s’agit d’un mélange d’influences réciproques, de références culturelles communes et de relations intertextuelles de divers types. Basés l’un sur les mots, l’autre sur les images, les deux systèmes d’expression partagent une ressemblance avec le monde qu’ils cherchent tous les deux à représenter. Si la proximité des modes narratifs filmique et scriptural explique en partie l’attraction que le cinéma exerce sur les écrivains, le septième art véhicule également une idée de l’air du temps que le roman contemporain cherche à capter.
Les études comparées abordant les interrelations du roman et du cinéma semblent privilégier les catégories de la collaboration entre écrivains et cinéastes, des adaptations (cinématographiques de livres et romancées de films), de la présence de la thématique cinématographique dans le roman, des scénarios fictifs et du modèle scriptural du cinéma dans le roman. L’approche que nous proposons ici, diffère de l’abondante littérature consacrée aux liens de l’écrit et de l’écran, dans la mesure où elle cherche à limiter les investigations au champ du récit contemporain et ne s’intéresse au cinéma que sous l’angle de son apport, imaginaire ou technique, à l’écriture romanesque. Que devient le roman à l’ère du cinéma ? Comment l’engouement de la culture contemporaine pour l’image contribue-t-il à marquer, modifier, transformer le genre romanesque ? Partant de l’hypothèse que, aujourd’hui, le filmique participe à la mise en oeuvre d’une écriture nouvelle, nous invitons à une réflexion au sujet du cinéma comme source d’inspiration ou thème principal du récit romanesque, mais également en tant que référence culturelle et modèle de construction. Les axes prioritaires que nous proposons exploitent les thèmes suivants :
1. Le cinéma comme système de référence
Pour dresser un panorama de la présence du filmique dans le roman contemporain, on se propose d’interroger les diverses pratiques et démarches des auteurs français et québécois qui évoquent le cinéma dans leurs oeuvres. Même si nous privilégions une approche synchronique focalisée sur l’ère contemporaine, il importe également de faire le point sur les mutations survenues dans les pratiques d’écriture lors des dernières décennies. Quels sont les genres cinématographiques qui exercent le plus d’attrait sur l’imaginaire des romanciers contemporains ? Le cinéma, est-t-il une source d’inspiration parmi d’autres, ou un système de référence plus complexe?
2. Les rapports intertextuels entre roman et cinéma
Peut-on considérer les rapports du roman et du cinéma comme des rapports d’intertextualité, d’interdiscursivité ou d’intermédialité ? Quels sont les traits caractéristiques et les principales formes de cette interaction ? En quoi ce phénomène est-il spécifique à notre culture ou à notre époque ?
3. Les nouvelles techniques d’écriture inspirée par le cinéma
Quelles sont les principales modifications du genre romanesque dues à l’influence du cinéma ? Quelles sont les possibilités et les limites de la transposition des techniques cinématographiques dans l’écriture ? S’agit-il d’une pratique courante dans la littérature francophone contemporaine, ou, au contraire, de tentatives individuelles de quelques écrivains ? Parmi les techniques qu’il convient de rattacher au cinéma, on évoque souvent le monologue intérieur, ou «film de conscience», l’écriture béhavioriste, la tentative des romanciers de «donner à voir», l’imitation des mouvements de la caméra ou du style haché des dialogues des films américains. Ses rapprochements sont-ils justifiés ou relèvent-t-ils au contraire des analogies superficielles ?

Programme

Mercredi 7 septembre 2005

  • 9h15 Mot d’accueil
    Lise Gauvin (U. de Montréal)

Ouverture

  • 9h30 Marie-France Briselance (U. de Bordeaux III)
  • Cinéma et littérature face au temps et à l’espace

10h30 Pause

Première séance

Présidente : Lise Gauvin (U. de Montréal)

  • 11h00 Alexis Lussier (UQAM)
    « Un chant d’amour » ou l’hypothèse de l’écran chez Jean Genet
  • 11h30 Nicolina Katinakis (U. McGill)
    L’influence du cinéma sur l’écriture romanesque de Marguerite Duras
  • 12h00 Neila Manai (U. de Paris XII)
    L’œil-caméra de Mathias dans Le voyeur d’Alain Robbe-Grillet

12h30 Dîner

Deuxième séance

Présidente: Marie-France Briselance (U. de Bordeaux III)

  • 14h30 Étienne Beaulieu (U. de Montréal)
    L’instant cinématographique dans Le siècle de Jeanne d’Yvon Rivard
  • 15h00 Julie Hétu (UQAM)
    Les nouvelles techniques d’écriture inspirées par le cinéma

15h30 Pause

  • 16h00 Mylène Nantel (U. de Montréal)
    Le « rien-montrer » littéraire. De l’ut cinema literaria au roman cinématographique
  • 16h30 Christophe Gauthier (U. de Montréal)
    L’aventure littéraire dans le faux scénario de Neige noire

17h00 Pause 

17h30 Table ronde

avec Monique Proulx, Marie-France Briselance et Dany Laferrière 
18h30 Vin d’honneur

Jeudi 8 septembre 2005

  • 9h00 Silvestra Mariniello (U. de Montréal)
    L’écriture du silence

Troisième séance

Présidente : Silvestra Mariniello (U. de Montréal)

  • 10h00 Michael Eberle-Sinatra (U. de Montréal)
    « Pourquoi pas un porno? » : Sexe et cinéma chez Philippe Djian
  • 10h30 Christina Horvath (U. de Montréal)
    Métissage intermédiatique et écriture cinématographique dans l’oeuvre de Virginie Despentes

11h00 Pause

  • 11h30 Annick Bergeron (U. de Lyon III)
    Le dictateur, le hamac, le romancier et le cinéaste
  • 12h00 Charlotte Thimonnier (U. de Paris VII)
    Cadrages et caméras dans les romans de Jean Échenoz

12h30 Dîner

Quatrième séance

Président : Michael Eberle-Sinatra (U. de Montréal) 

  • 14h00 Amélie Paquet (UQAM)
    D’une dissémination sans images : Nombres de Philippe Sollers
  • 14h30 Lucia Manea (UQAM)
    Découpage et montage dans On ferme de Philippe Muray et dans Drôle de temps de Benoît Duteurtre : techniques ciné-matographiques à l’usage du roman

15h00 Pause 

  • 15h30 Neli Dobreva (EHESS, Paris)
    Être dans le rythme de l’éternel retour. Réflexion sur la figure maternelle d’une œuvre à l’autr
  • 16h00 Jean-Marc Limoges (U. Laval)
    Mises en abyme littéraire et cinémato-graphique: le vertige de la fiction 
  • 16h30 Alexandre Jacques (U. Sorbonne Nouvelle)
    Transcrire l’invisible : la reprise du concept de hors-champ cinémato-graphique dans l’écriture romanesque

Pour toute information :
Patrick Poirier
Coordonnateur scientifique
CRILCQ-site Université de Montréal
C.P. 6128, succ. Centre-Ville
Montréal (Québec) H3C-3J7
Tél.: 514-343-7369
Télécopieur: 514.343.2256

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