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Appel : Colloque international « Presse, identités nationales et transferts culturels »

Colloque international
Presse, identités nationales et transferts culturels au XIXe siècle
Montpellier, 17-19 mai 2006
Appel de communication
Le XIXe siècle vit s’opérer, aussi bien en Europe que sur le continent américain, une transformation politique et culturelle profonde, qui bouleversa les histoires nationales considérées individuellement ainsi que les modes de relation entre les nations et entre les États. Jusqu’alors, les peuples paraissaient spectateurs d’un théâtre de l’Histoire dont les   familles dynastiques ou les aristocraties étaient les protagonistes et où le dialogue entre les cultures se limitait au cosmopolitisme des élites ou aux arcanes de la diplomatie officielle. Désormais, le mouvement vient de la conscience que le « public » – notion désignant significativement aussi bien le peuple des citoyens que l’ensemble indifférencié des récepteurs-consommateurs de la production culturelle – prend de sa propre identité ainsi que des autres cultures nationales.
Ce mouvement, aux multiples implications politiques, économiques et culturelles, amorce la civilisation mondialisée qui est désormais la nôtre. Il a des causes profondes qui sont bien connues : d’une part la Révolution française et ses conséquences européennes, d’autre part et surtout la révolution industrielle qui, faisant partout émerger de nouvelles classes moyennes liées à la nouvelle prospérité économique, est un très puissant vecteur d’homogénéisation. Hors des limites européennes, l’émancipation politique et sociale des colonies a accéléré et généralisé cette transformation. On a beaucoup moins mesuré, en revanche, le rôle central joué par les médias – en l’occurrence, par la presse – dans cette révolution culturelle tranquille et continue : selon des rythmes et une chronologie qu’il reste à comparer d’un pays à l’autre ou d’un monde à l’autre – l’ancien et le nouveau -, le journal évolue et, en s’adaptant et en se modernisant, s’installe au coeur des espaces publics nationaux et d’un espace public international en cours de constitution. Une nouvelle hypothèse se fait ainsi jour. Ce serait dès le XIXe siècle que, à la sortie des crises et des révolutions politiques qui scandent le premier tiers du siècle, en Europe et en Amérique, s’édifierait ce pouvoir médiatique dont on parle aujourd’hui – mais un pouvoir qu’il ne faut pas tant penser comme moyen d’influence et d’action politique immédiat, suivant le modèle traditionnel de l’histoire politique, que comme instrument culturel de construction identitaire et d’échange intellectuel, artistique et littéraire.
Cette perspective, réunissant les questions de l’identité nationale et des transferts culturels, invite à aborder l’étude de la presse du double point de vue de l’histoire culturelle et de l’histoire littéraire. Elle doit conduire à étudier, par exemple, l’émergence ou le transfert grâce au périodique de formes et de genres littéraires nouveaux, le développement de pratiques culturelles originales, la constitution des identités culturelles ou leur diffusion, à l’intérieur ou à l’extérieur des espaces nationaux, les journaux apparaissant comme des passeurs privilégiés de culture, de littérature ou de savoir. Il sera parfois utile, surtout pour l’espace latino-américain, de pendre en compte la concurrence persistante de l’imprimé non périodique (brochures, libelles…), ainsi que les interférences, presque constantes au cours du XIXe siècle, entre la culture de l’imprimé et une actualité politique toujours brûlante et mouvementée.
C’est sur cette problématique, résolument internationale, que portera le Colloque international qui se tiendra à Montpellier, les 17-20 mai 2006, à la suite d’un premier colloque consacré au domaine français, dont les Actes viennent d’être publiés ( Presse et plumes. Journalisme et littérature au XIXe siècle , Paris, Nouveau Monde éditions, 2005). Trois ères géographiques seront en particulier privilégiées (l’Europe et le monde méditerranéen ; les États-Unis et le Canada ; l’Amérique latine), et le colloque sera donc organisé sous la responsabilité scientifique conjointe d’institutions représentant chacune de ces trois ères : le Centre d’études romantiques et dix-neuviémistes de Montpellier pour l’Europe et le monde méditerranéen ; les universités de Sherbrooke et de Montréal pour les États-Unis et le Canada ; l’institut Mora de Mexico pour l’Amérique latine. Les chercheurs intéressés sont donc invités à adresser leurs propositions (un titre et un bref texte programmatique) à l’une des adresses électroniques mentionnées ci-dessous en fonction de leur spécialité, ainsi qu’une copie au CERD de Montpellier, chargé de l’organisation matérielle du colloque.
Amérique du nord (Canada et États-Unis)
CRILCQ – site université de Montréal : Micheline CAMBRON (cambronm@etfra.umontreal.ca)
GRELQ, université de Sherbrooke : Jacques MICHON (Jacques.Michon@Usherbrooke.ca)
Amérique latine
Institut Mora, université de Mexico : Laura Suarez de la Torre (lsuarezt@hotmail.com)
Europe et monde méditerranéen
CERD, université Paul-Valéry (Montpellier II) : Marie-Ève Thérenty (met@club-internet.fr) et Alain Vaillant (alain.vaillant@univ-montp3.fr)
Secrétariat du colloque  :
CERD, université Paul-Valéry (Montpellier III)
route de Mende
34199 Montpellier cedex 5
cerd@univ-montp3.fr