Cahiers de l’Espace de Saint-Denys-Garneau

Cahier VI – Jean-Pierre Issenhuth, Le Petit banc de bois. Lectures libres, 1985-1999

Éditions Nota bene, 2014, 481 p., ISBN : 978-2-89518-481-2.

Rina Lasnier, qui a inspiré le titre de cet ouvrage, avait coutume d’aller s’asseoir sur un petit banc de bois où elle rêvait et méditait devant le paysage qui s’offrait à elle. Il a plu à l’auteur de le lui emprunter pour suggérer moins un système qu’une attitude qui consiste, d’une part, à laisser la rêverie élargir la lecture et, d’autre part, à soumettre les œuvres au test du monde extérieur. Jean-Pierre Issenhuth croit que « la moindre réalité vivante est supérieure à toute littérature » et que celle-ci n’a de valeur que si elle s’efforce de réduire cet écart, tout en sachant qu’elle ne pourra jamais l’abolir puisque la réalité elle-même est tendue entre le visible et l’invisible. « Ça passe ou ça casse », selon que l’œuvre lui parvienne « détachée de la vie ou mêlée aux bruits du monde », dit le critique qui assume totalement son choix de franc-tireur. Nées d’une telle exigence, à une époque où la littérature avait tendance à s’idolâtrer, les « lectures libres » de Jean-Pierre Issenhuth redonnent leur sens aux mots, celui d’être des chemins qui conduisent au plus près des êtres et des choses.

Les textes du Petit banc de bois ont été choisis par l’auteur parmi ceux qu’il a écrits pour LibertéLe Devoir et Le Beffroi, entre 1985-1999. Poète (Entretien d’un autre temps), traducteur (de Hopkins, Carver, Cowan, etc.), il nous a donné une brève autobiographie (Deux Passions), ainsi qu’un recueil de chroniques (Rêveries) qui annoncent les trois carnets (Le cinquième mondeChemins de sableLa géométrie des ombres), que les critiques ont rapprochés , entre autres, de Thoreau.

Cahier V – Hector de Saint-Denys Garneau, Journal (1929-1939)

Édition intégrale préparée par François Dumont
Éditions Nota bene, 2012, 615 p., ISBN : 978-2-89518-423-2.

La présente édition est la première à présenter dans leur succession originale tous les textes retrouvés des cahiers de Saint-Denys Garneau (y compris les brouillons de lettres et les esquisses de poèmes), auxquels ont été intégrées les feuilles volantes où il avait écrit la mention « journal ». La mise en pages vise à s’approcher le plus possible des textes manuscrits, dont quelques exemples ont été reproduits.

Né à Montréal en 1912, Hector de Saint-Denys Garneau est mort à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier en 1943. Outre le recueil de poèmes Regards et jeux dans l’espace (1937), ce journal et un certain nombre de textes découverts après sa mort, il est l’auteur de quelques articles publiés en revues (dont La Relève ), d’une abondante correspondance encore partiellement inédite et de plusieurs dessins et tableaux.

Cette édition a été réalisée par François Dumont, Julie St-Laurent et Isabelle Tousignant, avec la collaboration de François Cloutier et Aude Tousignant, dans le cadre des activités du Centre Hector-De Saint-Denys-Garneau de l’Université Laval.

Cahier IV – Le long poème

Sous la direction de Nicole Brossard
Éditions Nota bene, 2011, 152 p., ISBN : 978-2-89518-358-7.

Alors que le long poème est, dans les littératures de langue anglaise, viable et permet encore de déplacer et de renouveler l’est dans la tradition française, depuis la condamnation mallarméenne de « l’universel reportage », une rupture avec le long poème au profit du poème de concision et de déconstruction? Et cette rupture aurait-elle eu pour conséquence de refouler le long poème dans l’arrière-garde des pratiques poétiques ?

Voici une réflexion sur le long poème qui permet d’entrevoir la richesse du chemin parcouru au Québec par la génération dite formaliste : ses interdits, ses rêves, sa marginalité dans la marginalité, l’immense désir de création et tout un univers de lectures et d’influences dont la critique a peu fait état, le mot modernité ayant monopolisé toutes les tentatives de percer les pratiques formalistes. Somme toute, il fallait peut-être, afin de poursuivre la re-connaissance d’une part importante de la poésie québécoise, se concentrer sur un autre filon pour y détecter une matière riche en leçons d’époque et enjeux de création.

Avec des textes de Lucie Bourassa, Nicole Brossard, Normand de Bellefeuille, Jean-Marc Desgent, Marcel Labine, André Lamarre, Tania L anglais, René Lapierre, Rosalie Lessard et Pierre Ouellet.

Cahier III – Loranger soudain

Sous la direction de Jean-Sébastien Lemieux et Thomas Mainguy
Éditions Nota bene, 2011, 154 p., ISBN : 978-2-89518-340-2.

Bien qu’elle soit de plus en plus reconnue au sein de l’institution littéraire, l’œuvre de Jean-Aubert Loranger (1896-1942) demeure encore aujourd’hui peu étudiée. C’est dans le but de mettre en lumière la profondeur et la complexité de cette œuvre que le collectif Loranger soudain a vu le jour.

Les études ici réunies cherchent toutes à dévoiler en quoi l’écriture de Loranger développe une vision particulière du monde, inscrite dans ce qu’il convient de nommer la modernité, où la prégnance du désir n’a d’égal que l’immensité de l’univers et son imposant silence.

Loranger soudain donne à lire des textes signés par Thierry Bissonnette, Antoine Boisclair, Jean-François Bourgeault, Marc André Brouillette, Pascal Caron, Nelson Charest, Vincent C. Lambert, Thomas Mainguy, Pierre Ouellet et Dominique Robert.

Cahier II – Leçons du poème

Sous la direction de Vincent Charles Lambert
Éditions Nota bene, 2008, 201 p., ISBN : 978-2-89518-280-1.

On conviendra que la première lecture d’un poème se produit généralement en milieu scolaire, quelquefois au hasard des rayons de la bibliothèque, par soi-même, mais le plus souvent dans un cours de français ou de littérature. Pourtant, on enseigne de moins en moins la poésie, à tel point qu’il a paru nécessaire d’interroger certains professeurs – aussi poètes pour la plupart – sur les causes de cette désaffection et sur leur pratique d’enseignement.

Les questions suivantes furent soumises à leur réflexion : l’expérience de la lecture poétique doit-elle faire partie de la « formation de base » des étudiants ? De quelle façon en expliquer la nécessité ? Qu’en est-il des possibilités laissées à l’enseignement de la poésie par le système scolaire actuel ? En dehors des obstacles déjà rencontrés par l’enseignement de la littérature, quels sont ceux que l’on peut associer en propre à l’enseignement de la poésie ? La chanson étant généralement plus familière aux étudiants, l’enseignement de la poésie aurait-il avantage à profiter de cette parenté ? Du reste, peut-on vraiment enseigner la poésie ? En quoi cet enseignement comporte-t-il un « risque », si c’est bien de cela qu’il s’agit ?

Vingt-neuf enseignants et professeurs des niveaux secondaire, collégial et universitaire sont ici rassemblés. Alors que certains se prononcent sur la situation relativement marginale de l’enseignement de la poésie au Québec, d’autres nous laissent entrer dans leur salle de cours ou se livrent simplement à l’analyse d’un poème.

Avec des textes de : Réjean Beaudoin, Étienne Beaulieu, Michel Biron, Michel Bourque, Denise Brassard, Jacques Brault, André Brochu, Marc André Brouillette, Denise Desautels, Jean-François Dowd, Louise Dupré, Anne-Marie Fortier, Christiane Frenette, André Gervais, Philippe Haeck, Jean-Pierre Issenhuth, Marcel Labine, Gabriel Landry, Josée C. Larochelle, Karim Larose, Paul Chanel Malenfant, Lise Martin, Clément Moisan, Pierre Nepveu, Pierre Ouellet, Claude Paradis, François Paré, Pierre Popovic et Bruno Roy.


Cahier I – François-Xavier Garneau, Poèmes

Édition intégrale préparée sous la direction de François Dumont, postface de Robert Melançon
Éditions Nota bene, 2008, 172 p., ISBN : 978-2-89518-271-9.

Avant de faire paraître, à partir de 1845, sa célèbre Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu’à nos jours, François-Xavier Garneau (1809-1866) a publié une trentaine de poèmes dans les journaux. Les voici rassemblés pour la première fois en recueil. Cette oeuvre poétique révèle l’étendue du registre du premier écrivain québécois d’envergure et fait entendre une voix originale et forte.

Les Cahiers du Centre Hector-De Saint-Denys-Garneau prolongent par l’édition la mission du Centre qui est de faire connaître la poésie québécoise, de faciliter l’accès aux études qui s’y rattachent et d’encourager le développement de la recherche dans le domaine.