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Lancement et conférences de Daniel Chartier à Mumbai pour la « Fête des études québécoises en Inde »

Daniel Chartier (CRILCQ, UQAM) prononcera trois conférences à Mumbai, à l’occasion de la Fête des études québécoises en Inde, un évènement sous la direction de Vidya Vencatesan (Université de Mumbai).
Cette fête, qui aura lieu à l’Université de Mumbai Vidyanagari, du 27 février au 2 mars 2019, est une invitation du Centre d’études européennes, du département de français de l’Université de Mumbai, et du Bureau du Québec à Mumbai.

« De nouveaux écrivains du Québec parlent de l’origine, de la mémoire et de l’espace : Lise Tremblay, Naomi Fontaine et Joséphine Bacon » – Daniel Chartier (CRILCQ, UQAM)

  • Cette première conférence aura lieu le mercredi 27 février 2019, de 12 h 30 à 14 h 30, à l’Université de Mumbai Vidyanagari.

Résumé : La littérature contemporaine du Québec est traversée par les thèmes de l’origine, de la mémoire et de l’espace. La pluralité des groupes qui forment la population du Québec, d’un peu plus de 8 millions de personnes, se traduit dans ses œuvres littéraires. Depuis ses origines, l’identité personnelle a été une question importante : vis-à-vis la France, dans le maillage des populations de différentes origines (immigrantes, autochtones), par les mouvements migratoires à l’intérieur même du territoire. L’œuvre romanesque de Lise Tremblay, née dans le Nord du Québec au Saguenay traduit une reconfiguration de l’imaginaire géographique du Québec, entre Montréal, la métropole; sa banlieue; et le Nord, lieu de l’origine. Depuis les années 2000, une nouvelle génération de femmes, toutes d’origine innue (autochtones de la Côte-Nord), forment un nouveau courant littéraire, dont on se demande s’il fait partie de la littérature québécoise ou s’il se développe comme un corpus indépendant, de langue française mais rattaché à la nation innue. Les romans de la jeune Naomi Fontaine permettent au lecteur de comprendre, de l’intérieur, la vie dans une réserve autochtone; les poésies de Joséphine Bacon font revivre par l’écriture le savoir ancestral du territoire et de la culture autochtone.

« Le froid est aujourd’hui devenu le symbole de la survie de l’humanité: aspects culturels et politiques » – Daniel Chartier (CRILCQ, UQAM)

  • Cette seconde conférence aura lieu, le jeudi 28 février 2019, à l’Université Vidyanagari, de 12 h 30 à 14 h 30

Résumé : Le célèbre dictionnaire Littré définit le froid comme une absence de chaleur. Cette définition en creux dit beaucoup de notre méconnaissance du monde froid, défini par un regard du Sud, et à partir d’un point de vue tempéré. Elle révèle aussi la complexité que revêt une réflexion sur «le froid» – que l’on souhaiterait ici auto-définitoire –, réflexion qui doit de plus tenir compte de champs de savoir variés et divergents : la linguistique, la littérature, le cinéma, l’histoire, l’architecture, l’urbanisme, la médecine, la physique, le génie technique, les sciences humaines, les sciences naturelles, la biologie, la géographie, la climatologie, voire la philosophie, la politique et l’imaginaire. En réfléchissant aux effets, aux représentations et à l’adaptation au froid, on atteint une composante fondamentale, non seulement du climat (en hiver, la température glisse facilement sous les -20c, voire les -30c, même au Sud du Québec), mais aussi de la culture et de l’identité du Québec, mais aussi du peuple inuit. Récemment, la prise de conscience des changements climatiques et de leurs répercussions sur les activités humaines a fait glisser la sémiologie de l’écologie, y introduisant le froid comme paradigme de représentation. Pendant des siècles, le froid était honni : dangereux, menaçant, on devait à tout prix lutter contre lui pour survivre et prospérer. Aujourd’hui, comme en témoignent les hausses fulgurantes du tourisme dans les régions polaires, le froid est devenu objet d’intérêt, d’inquiétude… et de rareté. Les scientifiques insistent sur le rôle des températures froides comme gage de l’équilibre terrestre. Pour les populations arctiques, le maintien d’un climat froid est devenu un enjeu humain, culturel et politique. Pour l’humanité, le froid est devenu un symbole de la survie.
Daniel Chartier is full professor at the Université du Québec à Montréal, Research Chair on Images of the North, Winter and the Arctic and director of the International Laboratory for Comparative Multidisciplinary Study of Representations of the North. In recent years, he has published some twenty books and a hundred articles on the representation of the North, the Arctic and Winter, Québec, Inuit and Nordic cultures, cultural pluralism, including The End of Iceland’s Innocence (2010), Le lieu du Nord(2015) and a multilingual essay in 8 editions (French, Norwegian, English, Swedish, Russian, Danish, Yakut and Northern Sámi) on What is the ‘Imagined North’? Ethical principles. Over the course of his career, he has led 26 peer-reviewed projects which led to more than 500 public interventions (books, articles, chapters, interviews, conferences, communications, conference organizations). He has lectured in many universities, including Lund, Paris 3, Paris Sorbonne, Helsinki, Stockholm, Iceland, Greenland, Buenos Aires, Fribourg, Groningen and Yale.

Lancement de l’ouvrage Taamusi QUMAQ. Je veux que les Inuits soient libres de nouveau. Traduit en marathi, suivi d’une conférence de Daniel Chartier sur la littérature inuit 

Le lancement et la conférence auront lieu, le jeudi 28 février 2019, à  compter de 17 h30 au Durbar Hall, Asiatic society of Mumbai, Town Hall. 
Un mot de bienvenue sera prononcé par Vidya Vancatesan (Université de Mumbai). L’ouvrage comprend une préface de Daniel Chartier (UQAM), une introduction de Louis-Jacques Dorais (Université Laval) et des photographies de Robert Fréchette. Celui-ci est publié en collaboration avec l’Institut culturel Avataq et la Chaire de recherche sur l’Imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique.
 

La deuxième partie des célébrations de la « Fête des études québecoises en Inde » continuera avec un stage d’études québécoises conçues par Prof Vijaya Rao, JNU, New Delhi. 

 PROGRAMME

  • Le vendredi 1er mars 2019

8 h 00 – 9 h 30 : Les grands moments historiques du Québec et les premiers écrits
9 h 45 – 11 h 45 : Romans du terroir et début du roman urbain
12 h 45 – 14 h 15 : Projection d’un film québécois suivie d’une discussion

  • Le samedi 2 mars 2019

8 h – 9 h 30 : La littérature québécoise des années 60 et 70
9 h 45 – 12 h : La littérature migrante  
Vijaya RAO est professeure au Centre for French & Francophone Studies, Jawaharlal Nehru University. Elle a obtenu son doctorat en 1995 sur l’oeuvre de l’auteur québécois, Michel Tremblay.  Elle enseigne la littérature québécoise, la littérature francophone de l’Océan Indien et l’image de l’Inde dans la littérature française. Elle a été membre du Conseil d’administration de l’Association internationale d’études québécoises (AIEQ) de 2005 à 2012. Quelques unes de ses publications importantes sont: Ecriture d’indienne d’expression française (2008) et Reaching the Great Moghul : Francophone Travel Writing on India of the 17 th and 18th centuries (2010). Elle a co-édité un numéro spécial “Inde-Québec: regards croisés et rencontres francophones” pour la revue Synergies-Inde. En février 2018, le gouvernement du Québec lui a conféré la Médaille du 50e anniversaire du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie pour sa contribution aux études québécoises. Elle dirige actuellement un projet intitulé Traces of the Global: Memory, Displacement, Cultural Citizenship au sein de son université.

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mercredi 27 février 2019, 12:30
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Mumbai - Université de Mumbai Vidyanagari