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Cinquième table ronde internationale de la création, de la diffusion et de la recherche sur le Nord et l'Arctique

Organisée par la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique de l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec la Place des Arts dans le cadre de son Printemps nordique 2018, avec le soutien de l’Université de Bergen, du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ), du Senter for internasjonalisering av utdanning norvégien (SIU), ainsi que du Conseil nordique des ministres (« The Nordics ») et du Nordisk Kulturfond. Dans la programmation des Présences nordiques 2018. La Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique est dirigée par Daniel Chartier.  

Programme

5 avril 2018

Salle Claude-Léveillée (Place des Arts)
175, rue Sainte-Catherine Ouest (Montréal)

8 h 45 Inscription/Registration
9 h 10 Mot de bienvenue/Welcoming Address
Daniel CHARTIER (Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, Université du Québec à Montréal) et Margery VIBE SKAGEN (Université de Bergen)

9 h 20 LE NORD MULTIDISCIPLINAIRE/THE MULTIDISCIPLINARY NORTH

Président de séance/Chairperson : Daniel Chartier
Clothilde CARDINAL (directrice de la programmation, Place des Arts)
« Le printemps nordique à la Place des Arts » [The Printemps nordique at Place des Arts]
Du 4 au 29 avril 2018, la Place des Arts propose au grand public un « Printemps nordique », manifestation artistique et culturelle d’envergure destinée à faire découvrir la grande vivacité créative des pays nordiques et à mettre en lumière leurs valeurs de coopération, d’humanisme et de conscience environnementale. Produit en partenariat par la Place des Arts et à son initiative, le Printemps nordique est également une invitation à réfléchir à ce qui est commun à la culture nordique, dont le Québec fait partie.
Clothilde Cardinal est directrice de la programmation de la Place des Arts (Montréal, Québec). Elle est active depuis plus de trente ans dans le domaine des arts vivants, dont la moitié dans des fonctions de direction, de gestion et de diffusion nationale et internationale. Très impliquée dans son milieu, Clothilde Cardinal a siégé sur de nombreux conseils d’administration du monde de la culture et de l’économie sociale, et a participé à une multitude de comités consultatifs, comités de sélection, jurys et conférences. Elle a reçu l’insigne de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de France en 2017. 
Christel DURAND (fondatrice et programmatrice, Festival FIKA(S))
« Les défis de programmation d’un festival sur les pays nordiques européens à Montréal »
[The challenges of developing a program for a festival on European Northern countries in Montréal]
FIKA(S) souhaite être un pont entre les cultures québécoise et scandinave, c’est pourquoi il est important pour nous de mettre en lumière, dans notre programmation, des artistes et/ou organismes montréalais qui se passionnent pour la culture scandinave et qui sont, pour certains, de véritables experts dans leur domaine. Malgré deux prometteuses premières éditions en 2016 et en 2017, le festival FIKA(S) doit encore relever des défis qui lui permettront de s’inscrire définitivement dans le paysage évènementiel montréalais, que l’on sait déjà très riche en propositions artistiques. Ainsi, pour se distinguer des nombreux festivals existants, nous avons développé plusieurs critères de programmation qui définissent les critères aidant la direction artistique du festival à proposer sa programmation, critères qui seront exposés lors de la Table ronde.
FIKA(S) est le premier festival à Montréal et au Québec dédié à la culture et à l’art de vivre des pays nordiques européens (Danemark, Finlande, Norvège, Suède, Islande). Rendez-vous annuel multidisciplinaire, FIKA(S) réunit son public autour de l’art de vivre scandinave au travers de la musique, du cinéma, de la littérature, de la gastronomie, de conférences économiques et écologiques. 
José BABIN (directrice artistique, Théâtre Incliné)
« NORDICITÉ, MEETING POINT » [Nordicity, Meeting Point]
En 2015, le Théâtre Incliné a entrepris Nordicité, des pas sur le cercle, un vaste projet de recherche, de création et d’échanges entre des artistes des huit pays circumpolaires. Nous en sommes à l’an 3 du projet, et après la création d’un premier spectacle interdisciplinaire en Norvège et la réalisation de deux courts-métrages, nous organisons un évènement qui aura lieu à Montréal les 13, 14 et 15 novembre 2018. En effet, NORDICITÉ, MEETING POINT est la prochaine étape majeure de notre cycle nordique. À la maison de la culture Maisonneuve, nous proposerons au public une expérience théâtrale qui dépasse les frontières de la salle de spectacle. Nous envahirons les espaces de la maison de la culture pour les transformer en lieux de dialogues culturels et artistiques autour du thème de la nordicité. Cette présentation portera sur cet évènement, des collaborations que recherche le Théâtre Incliné et des prochaines étapes de leur cycle nordique.
José Babin est la directrice artistique du Théâtre Incliné, où elle a développé son théâtre de la matière. Metteure en scène, auteure, comédienne et marionnettiste, elle se concentre sur une écriture scénique faite d’espaces morcelés où la matière inanimée, les corps, le texte, la lumière et la musique incarnent un détail de la toile complète. Grande voyageuse, elle s’inspire de territoires et de cultures multiples pour créer des œuvres in situ en compagnie d’artistes de divers horizons : Italie, France, Japon, Acadie, Norvège, Finlande, Gaspésie et Nunavik. www.theatreincline.ca
Marie-Andrée LAMONTAGNE (directrice déléguée à la programmation, Festival littéraire international de Montréal Metropolis Bleu)
« Le festival littéraire international de Montréal Métropolis Bleu : commissaire littéraire du Printemps nordique » [The Blue Metropolis International Literary Festival: literary curator for the Printemps nordique]
La manifestation culturelle Printemps nordique qui se déroule à la Place des Arts pendant le mois d’avril connaîtra un point d’orgue littéraire du 26 au 29 avril 2018, pendant le Festival littéraire international de Montréal Metropolis Bleu. Le Festival, qui en est maintenant à sa 20e édition, est en effet le commissaire du volet Littérature du Printemps nordique, volet placé sous la responsabilité, tant éditoriale que logistique, de la directrice déléguée à la programmation. Six écrivains en provenance de quatre pays nordiques seront ainsi présents à Montréal : Morten Strøksnes (Norvège), Jonas Hassen Khemiri (Suède), Torkil Damhaug (Norvège), Ragnar Jónasson (Islande), Ulrikka S. Gernes (Danemark) et Viveca Sten (Suède). Ces écrivains, choisis pour la qualité de leur œuvre et de manière à assurer un équilibre entre différents genres et registres, forment un échantillon éclairant des littératures de ces pays, sans viser à une illusoire représentativité ou exhaustivité. Pendant quatre jours, ils participeront à diverses activités (entrevues, débats, lectures) inscrites au programme du Festival, produites pour deux d’entre elles à la Place des Arts, pour les autres à l’HOTEL 10, quartier général du Festival. Multilingue (français, anglais, espagnol, italien — onze langues au cours de l’édition 2017), le Festival littéraire international de Montréal Metropolis Bleu réunit pendant quatre jours plus d’une trentaine d’écrivains en provenance du Québec, du Canada et de divers autres pays, et fait se succéder entretiens publics, tables rondes, lectures, débats, classes de maître, ateliers d’écriture. Les écrivains du volet nordique y discuteront de sujets spécifiquement nordiques, mais tout aussi bien plus généralement littéraires, en se mêlant aux écrivains locaux et internationaux.
Marie-Andrée Lamontagne est écrivaine, éditrice, journaliste et directrice déléguée à la programmation du Festival littéraire international de Montréal Metropolis Bleu. Ses derniers ouvrages parus sont L’homme au traîneau (Leméac, 2012) et Montréal, la créative (éd. Autrement, coll. « Mook »/Héliotrope, 2011). Elle anime l’émission littéraire Parking Nomade à l’antenne de Radio VM (91,3 FM Montréal). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Argument et tient la rubrique de littérature étrangère à la revue L’Inconvénient. Elle est aussi éditrice responsable du développement du catalogue en sciences humaines aux éditions Médiaspaul. Elle prépare actuellement une biographie de la romancière et poète Anne Hébert (à paraître aux éditions du Boréal).

10 h 20  PERFORMING THE NORTH/LE NORD EN PERFORMANCE

Président de séance/Chairperson : Nauja Bianco
Ása RICHARDSDÓTTIR (director, Ice Hot Nordic Dance Platform 2018)
« Ice Hot Nordic Dance at 64˚8 »
ICE HOT Nordic dance platform is the largest dance showcase event hosted jointly, biannually, by the five Nordic countries, Denmark, Finland, Iceland, Norway and Sweden. Known for its playfulness with the Nordic images and identity and unique five-country partnership, the event will take place, for the fifth time, in Reykjavík, Iceland, on December 12th–16th 2018. ICE HOT always attracts hundreds of professionals from all over the world, to see Nordic dance at its best. The Reykjavik organizers are busy preparing all aspects, including how to use every facet of the city of Reykjavík, in December, at a latitude of 64°8.
Ása Richardsdóttir is the project leader of Ice Hot Reykjavík 2018, the biannual Nordic Dance Platform and ambassador for the Nordic Culture Fund. Ása has led a versatile career in arts, culture, academia, banking, politics and media. She was a television reporter at RÚV Iceland, founder of theatre, Kaffileikhusid, executive director of Iceland Dance Company, president of Performing Arts Iceland and creative producer for various artistic projects. After the collapse of the Icelandic bank system in 2008 she was appointed one of five directors of the board of the New Landsbankinn, the largest resurrected bank in Iceland. Ása has been a catalyst in bringing international attention to Icelandic performing arts and Nordic dance. She is active in politics and was elected as city councillor in 2014.
Kirsti ULVESTAD (general manager, Zero Visibility Corp)
« 78˚N — Seeds of Hope »
Deep within the cold and dark Global Seed Vault on the island Svalbard, close to the North pole, the origin of life is being stored. Approximately 1 million seed samples, representing 13 000 years of agricultural history, are preserved in the vault at -18 °C. Here, the world is storing its future. This scenario forms the backdrop of the dance performance Frozen Songs by celebrated Norwegian choreographer Ina Christel Johannessen and Zero Visibility Corp, Arctic Theatre and Ibsen International. The creation took two years to finalize – a long journey filled with adventures, insights and hard work. We will be sharing some of our experiences while working with this topic, the most important of our times: survival of the species.
Ina Christel Johannessen is one of Norway’s most renowned choreographers – a true pioneer. With her company Zero Visibility Corp (established in 1996) she thrills audiences world-wide. Ina explains her artistic vision in the following way: “For me, dancing is in the mind, that is to say, it is felt, moved. It is the thinking body that I am trying to express, or get the dancers to express. Kirsti Ulvestad is the general manager of Zero Visibility Corp and she works as artistic and stage director, mainly within the contemporary circus field.
Samona KURILOVA (senior researcher, Department of Northern Philology, Institute for Humanities Research and Indigenous Studies of the North, Yakutia, Russia) and Natalia DANILOVA (senior researcher, Department of Archeology and Ethnography, Institute for Humanities Research and Indigenous Studies of the North, Yakutia, Russia),
« Nomads of the Northern Latitudes. Landscape Thinking of Northern Artists »
[Nomades des latitudes nordiques. Pensée-paysage chez les artistes du Nord]
The paper is devoted to ethnosemiotic and cultural-linguistic analysis of the landscape thinking by the well-known artists of the North (Nikolaj Kurilov, Mikhail Starostin, Yurij Spiridonov), expressed through the dominant spatial symbols (mountains and water). One of the mechanisms of adaptation to the realities of modern life is “landscape thinking” – an individual worldview and conception on the object-sensory world of nature (“author landscape”) through the perspective of the myth-ritual tradition. There are original models of imagination that shape representations of nature, promoting original local myths (both traditional, and neo-myth-making), developing perception of space on the basis of deep-laid geographic image-archetypes. This is all expressed through “landscape thinking” in the geopoetic space. Various combinations of landscape representations, local mythologies, territorial identities and geographic images develop a foundation of the “author landscape”. The reference to “author landscape”, reflected in the artistic heritage of the Northern peoples, makes it possible to identify a basis of the world outlook that has formed mythological, ethnic, symbolic and linguistic images of spaces, a mechanism of perception and development of the territories to be specific for each single ethnocultural group of the Northern nomads.
Samona Kurilova is a senior researcher at the Department of Northern Philology at the Institute for Humanities Research and Indigenous Studies of the North. Natalia Danilova is a senior researcher at the Department of Archeology and Ethnography at the Institute for Humanities Research and Indigenous Studies of the North.
Åsa EDGREN (owner and director, Loco World)
« Loco World »
Loco World is a production office working with international development and touring. Artists associated with Loco World over the 2014-2015 season are Gunilla Heilborn, Pontus Lidberg Dance, ccap/Cristina Caprioli and Stockholms Musikteater. Loco World’s aim is to strengthen the role of Sweden and the Nordic countries as an attractive region known for performing arts of high artistic integrity and competitive quality. Projects initiated by the office include the MADE IN catalogue, Nordics Combined, Nordic Countries on Stage in New York and the 2015 ISPA Congress in Malmö.
Åsa Edgren is the owner and director of Loco World. As a lecturer, she is also an expert in internationalization issues and the Nordic performing arts scene. She is a member of the International Society for the Performing Arts.

11 h 20 LE MONDE INUIT/THE INUIT WORLD 

Président de séance/Chairperson : Kjersti Fløttum
Simon PROULX (candidat à la double maîtrise en architecture, Université Laval)
« Pratiques de l’habiter dans la représentation picturale inuite au Québec. Vers une architecture culturellement significative »
[Living practices in inuit pictorial representation in Québec. Towards a culturally significant architecture]
L’objectif du projet de recherche est de prendre part au processus de découverte d’une architecture culturellement significative chez les peuples inuits au Québec, avec pour intermédiaire la représentation picturale comme source d’interprétation des pratiques de l’habiter. Concrètement, la recherche prend en considération toutes les formes d’art pictural issues d’un processus créatif inuit du Nunavik et du Nunavut témoignant de pratiques culturelles de l’habiter depuis le début de la sédentarisation, vers 1950, à aujourd’hui. Le projet Habiter le Nord québécois prône la collaboration, misant sur la participation active des membres de communautés autochtones. Le projet de recherche prend part à ce mouvement déjà entamé, considérant la vision inuite d’un point de vue artistique en interrogeant la participation d’œuvres picturales dans le processus de transmission des pratiques culturelles de l’habiter. Les œuvres agissent comme une extension de la parole, un substrat de la perspective inuite. Elles dépeignent des manières, des actions ainsi que des pratiques culturelles de l’habiter, confrontées à diverses situations auxquelles les communautés inuites ont fait face au cours des dernières décennies. Une interprétation du dialogue entre pratiques et habitations, sous-jacent dans l’œuvre d’art, permet d’en saisir l’évolution et de mettre de l’avant la manière dont celles-ci se façonnent mutuellement. Un tel tracé, représentant l’aspect évolutif du dialogue habiter/habitation, où l’habitation se veut un repère temporel dans un processus continu d’adaptation à la sédentarisation, est démonstratif des altérations, des évolutions ou des créations de pratiques de l’habiter inuit. L’objectif est l’obtention d’une vision globale des pratiques de l’habiter dégagées à travers une sélection d’œuvres picturales inuites porteuses de solutions spatiales et constructives culturellement adaptées.
Étudiant en architecture à l’Université Laval depuis 2012, Simon Proulx a obtenu son baccalauréat en 2015 à la suite d’un échange étudiant au Vietnam. Au cours de sa maîtrise, il a eu la chance de visiter deux communautés du Nunavik, Salluit et Kuujjuaq, ainsi que la communauté innue de Uashat Mal Maliotenam. Après un atelier en architecture qui portait sur l’habitation et la solidarité chez les communautés inuites et innues du Québec, il a entrepris une maîtrise en sciences de l’architecture avec le groupe Habitats + Cultures dans l’optique de parfaire ses connaissances et de contribuer à la recherche sur le Nord québécois avec et pour les communautés autochtones.
Jacques DES ROCHERS (conservateur de l’art québécois et canadien (avant 1945), Musée des beaux-arts de Montréal)
« TAKUMINARTUT revisité » [TAKUMINARTUT revisited]
Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a été l’un des pionniers du collectionnement de l’art inuit grâce à l’engouement de F. Cleveland Morgan, qui s’est engagé en faveur de la promotion, du développement et de la reconnaissance de l’art inuit dès sa mise en marché à Montréal à la fin des années 1940. Il a collectionné des œuvres inuit contemporaines de la renommée Canadian Guild of Crafts, à partir de 1953. Depuis, la collection du MBAM n’a cessé de croître en termes de cohérence et de qualité. Dynamique et transversale, elle compte plus de 700 œuvres datant de la période préhistorique à nos jours, créées par plus de 300 artistes et artisans reconnus, mais aussi anonymes, des débuts de l’art inuit. En 2011, un lieu d’exposition permanent, intitulé Takuminartut, lui était dédié au sein du nouveau pavillon Bourgie d’art québécois et canadien. Pour 2020, un projet de redéploiement de cette collection enrichie dans de nouveaux espaces proposera une relecture du continuum des expressions artistiques inuit qui émergent, évoluent et renaissent au gré des profonds bouleversements culturels qui jalonnent l’histoire du pays.
Jacques Des Rochers est conservateur de l’art québécois et canadien (avant 1945), et responsable des collections d’art inuit et des Premières Nations, au Musée des beaux-arts de Montréal. Pour ces corpus – dans le cadre du 150e anniversaire du musée – il a développé le concept d’exposition et dirigé le redéploiement des œuvres au nouveau pavillon Claire et Marc Bourgie d’art québécois et canadien, inauguré en 2011 (projet qui a reçu entre autres les prix d’excellence de l’Association des musées canadiens et de la Société des musées québécois).
Mathieu AVARELLO, (candidat aux maîtrises en architecture et en design urbain, Université Laval)
« Regards sur le patrimoine territorial inuit. Composition d’un atlas identitaire pour les communautés » [Outlooks on territorial inuit heritage. Forming an identity atlas for the communities]
L’atlas identitaire est un recueil imagé des représentations territoriales et historiques, qui vise une adéquation plus riche entre l’aménagement des communautés inuites et les pratiques et valeurs qui les animent. En s’inscrivant dans une approche territorialiste de l’aménagement, il est élaboré avec l’hypothèse qu’une appréhension perceptive du patrimoine territorial, par la photographie, peut révéler des éléments symboliques, significatifs d’un paysage, et qui évoquent une conscience du lieu. Ceux-ci témoignent d’une identité inuite et, une fois intelligés et assemblés, forment la pierre angulaire d’une architecture et d’un aménagement culturellement significatifs. C’est cet assemblage qui est proposé ici : une constellation de « constances territoriales » révélées et démontrées par un travail de relevé, d’analyse et de représentation structurée des espaces et des choses qui caractérisent les lieux, pour plusieurs villages inuits. Les photographies originales seront issues de séjours de recherche, dans un processus collaboratif entre professionnels de l’aménagement et populations locales, avec la conviction qu’une approche inclusive et ouverte à la pluralité des regards – artistiques, experts et vernaculaires – puisse bénéficier à une situation culturelle et territoriale en mutation.
Mathieu Avarello, B. Sc. Arch, est candidat aux maîtrises en architecture et en design urbain (M. Arch, M. Sc.) à l’Université Laval, et boursier de la Chaire Louis-Edmond Hamelin de recherche nordique en sciences sociales et de l’ADUQ. Il s’intéresse aux fondements territoriaux et paysagers qui portent le milieu de vie des communautés. Membre-étudiant d’Habiter le Nord québécois, il a présenté ses travaux dans des colloques sur l’aménagement nordique (CRAD, Nordicité) et a dirigé une exposition en contexte universitaire (ÉAUL, Arctic Change). Il a aussi co-écrit un article scientifique dans la revue Recherches amérindiennes au Québec.
Louis-Jacques DORAIS (professeur émérite et professeur associé d’anthropologie, Université Laval)
« Quaqtaq 1960-1990. Un essai ethno-historique en images et en mots »
[Quaqtaq 1960-1990. An ethno-historical essay in images and words]
Cette communication présentera la genèse et l’aboutissement du projet de publication d’un livre comprenant plus de 200 photos prises en presque totalité par l’auteur dans la région de Quaqtaq (Nunavik) entre 1965 et 1993. Ces images commentées, précédées d’une introduction sur l’histoire de cette région, constituent un essai ethno-historique puisqu’elles illustrent l’existence quotidienne et le contexte de vie d’une petite communauté inuit alors en voie d’accéder à la modernisation. Dès le départ, le projet a été conçu comme un moyen de rendre accessibles aux gens de Quaqtaq, et d’ailleurs au Nunavik, des données concernant la vie de leurs aînés dans un passé récent mais en partie révolu, tout en diffusant ces données auprès du public francophone. D’où la publication de l’ouvrage en français et en inuktitut, et son envoi en plusieurs exemplaires à l’école de Quaqtaq.
Spécialiste de la langue et de la société inuit, Louis-Jacques Dorais a enseigné l’anthropologie à l’Université Laval de 1972 à 2011. Il est l’auteur, entre autres, de : Être huron, inuit, francophone, vietnamien… Propos sur la langue et sur l’identité (Liber, 2010), The Language of the Inuit. Syntax, Semantics, and Society in the Arctic (McGill-Queen’s University Press, 2010) et Quaqtaq, terre de la grande banquise (Éditions GID, 2017).
12 h 10 LUNCH

13 h 40 HABITER LE NORD/INHABITING THE NORTH  

Président de séance/Chairperson : Eang-Nay Theam
Marie-Hélène ROCH (candidate à la maîtrise en études urbaines, Institut national de la recherche scientifique)
« Représentations et perceptions de l’hiver vécu à Montréal en relation avec la pratique du vélo à l’année »
[Representations and perceptions of winter spent in Montréal in relation to year-long cycling practices]
Dans l’idée d’aborder la nordicité saisonnière, soit l’hivernité comme une valeur ajoutée pour l’identité, le vivre-ensemble et l’appartenance en ville, des phénomènes d’adaptation, de l’ordre de la quotidienneté apparaissent à Montréal. En ce sens, la pratique grandissante du vélo à l’année qui s’observe par la croissance de cyclistes d’hiver dans le paysage urbain amène-t-elle à avoir des représentations et perceptions de l’hiver qui renforcent le sentiment d’appropriation de cette saison vécue en ville ? Cette recherche a pour objectif de documenter l’expérience vécue des cyclistes durant la saison hivernale et les interactions avec l’environnement urbain grâce à des entretiens semi-dirigés et un atelier mobile. L’hypothèse défendue est que l’image véhiculée à l’égard de la pratique du vélo d’hiver et de sa communauté ne prend pas en compte la diversité et les réalités individuelles de celles-ci.
Détentrice d’une formation en communication et en design, Marie-Hélène Roch est étudiante à la maîtrise en études urbaines. Ses intérêts de recherche gravitent autour des villes d’hiver, des pratiques innovantes d’adaptation en matière de design urbain et des impacts d’appropriation des espaces publics à l’échelle des communautés locales en contexte nordique. Ses récents projets l’ont amenée au Danemark, en Finlande et en Russie.
Patrick EVANS (architecte et professeur, École de design de l’Université du Québec à Montréal)
« N360 : Laboratoire de recherche-création axée sur le design d’environnements nordiques »
[N360: A research-creation lab focused on nordic environmental design]
Alors que les conditions nordiques sont souvent perçues comme extrêmes, atypiques, hors normes, les projets développés au laboratoire N360 proposent de réaligner notre perception afin de placer le Nord et les conditions nordiques au centre de notre réflexion pour élaborer un processus de design inspiré par les réalités et les cultures circumpolaires. 
Patrick Evans est architecte et professeur à l’École de design de l’UQAM. Ses recherches portent sur l’architecture et les infrastructures urbaines dans les climats nordiques. (N360.UQAM.CA)
Fayza MAZOUZ (candidate à la maîtrise en design de l’environnement, Université du Québec à Montréal)
« Les projets de modernisation du Grand Nord de la firme montréalaise Papineau Gérin-Lajoie Leblanc Edwards architectes au Nunavut et au Nunavik » [The Montréal-based firm Papineau Gérin-Lajoie Leblanc Edwards architectes and its modernization projects for the Far North, In Nunavut and Nunavik]
Le Québec des années 1960 et 1970 est marqué par le néonationalisme et une dynamique de modernisation du Nord post-Réforme. Au même moment, la firme montréalaise Papineau Gérin-Lajoie Leblanc Edwards (PGLE) développe une série de projets visionnaires et encore à ce jour controversée pour le développement du Grand Nord canadien. L’étude revient sur ce volet peu discuté du patrimoine architectural canadien et s’interroge sur la valeur de l’héritage des projets PGLE pour le Nunavut et le Nunavik. Une rétrospective des six projets construits à Kuujjuaq, Iqaluit et Igloolik ainsi que du projet abandonné et jamais réalisé de complexe scolaire et résidentiel à Puvirnituq permettra de mettre en lumière la représentation de l’architecture nordique canadienne de l’époque d’un point de vue sudiste et de discuter de la participation et de la réception de ces visions auprès des communautés locales.
Étudiante à la maîtrise en design de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal, Fayza Mazouz s’intéresse surtout à la représentation des modèles d’architecture coloniaux et postcoloniaux ainsi qu’aux projets d’habitations dans les climats extrêmes. Ses recherches portent actuellement sur l’impact de ces modèles sur l’imaginaire du Nord et leurs influences dans les mutations culturelles locales. Grâce à l’appui du groupe de recherche « Habiter le Nord Québécois », une enquête in-situ des projets à Iqaluit et Igloolik est prévue pour cet hiver.

14 h 30 IMAGES ET SONS DU NORD/SOUNDS AND IMAGES FROM THE NORTH

Président de séance/Chairperson : Renée Hulan
Dominic HARDY (professeur d’histoire de l’art, Université du Québec à Montréal)
« Un réseau nordique de recherche sur la satire visuelle » [A nordic research network on visual satire]
Dans le domaine de l’image satirique, la recherche nordique se fait de plus en plus pertinente depuis que nous commençons à découvrir les corpus d’artistes inuits (Annie Pootoogook, Alootook Ippellie, tous deux malheureusement disparus) qui ont utilisé la satire comme stratégie importante dans leurs productions. Les recherches sur les productions artistiques provenant du Nord (inuites et autres) sont maintenant plus nombreuses, et comprennent tout un volet portant sur les stratégies humoristiques. Le projet qui sera présenté sera donc l’organisation d’une table ronde qui permettrait d’entendre des artistes et des chercheurs actifs dans ce domaine afin d’ouvrir la voie à une réflexion sur les liens entre pays nordiques et les moyens qu’entreprennent les artistes, quels que soient leurs terreaux d’activité, pour réfléchir aux grandes questions politiques, sociales, identitaires et environnementales par l’entremise de la satire visuelle. Christian Bloom, un dessinateur norvégien remarqué pour ses caricatures de Donald Trump, serait notamment invité.
Dominic Hardy enseigne l’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal depuis 2008. Titulaire du poste Histoire et historiographie de l’art au Québec/Canada (avant 1900), il dirige les activités et le laboratoire numérique de l’Équipe de recherche en histoire de l’art au Québec (ÉRHAQ). Spécialiste de la caricature et de la circulation de l’image satirique au Québec (18e-20e siècles), il dirige aussi les activités du groupe Caricature et satire graphique à Montréal (CASGRAM) à l’UQAM en 2009. Avant de se joindre à l’UQAM, Dominic Hardy a longtemps œuvré dans l’éducation muséale, d’abord à l’Art Gallery of Peterborough (1989-1998) et ensuite au Musée des beaux-arts du Canada (1998-99) et au Musée des beaux-arts de Montréal (1999-2008). Il est membre régulier du Centre de recherches interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. 
Claudine CARON (docteure en musicologie, rédactrice et coordonnatrice, Orchestre symphonique de Montréal)
« L’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique dans la musique d’art composée au Québec »
[The imagined North, winter and Arctic in art music composed in Québec]
La musique d’art (ou la musique de création) composée au Québec reste méconnue encore aujourd’hui, et ce, malgré sa richesse et son foisonnement. Centrées sur la poïétique des compositeurs et leurs œuvres autour de l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, les recherches de Claudine Caron visent à faire connaître de grands créateurs des années 1920 à aujourd’hui, à rendre compte d’un éventail d’œuvres souvent considérées comme hermétiques, à pénétrer différentes esthétiques, à analyser les signes musicaux déclenchant les processus de renvoi, à saisir la dynamique identitaire du Québec comme espace nordique, à inscrire la musique composée au Québec sur la carte de la musique produite au Canada, en Amérique du Nord et, plus globalement, dans la création artistique des régions circumpolaires. Cette étude donne à penser la musique nordique et à élargir la perception de la musique d’art en tissant des liens avec la littérature et les arts visuels autour des mêmes thèmes.
Claudine Caron, docteure en musicologie, est spécialisée en histoire de la musique du Québec et du Canada. Elle a été rédactrice en chef des Cahiers de la SQRM de 2010 à 2013 et est notamment l’auteure de Léo-Pol Morin en concert (Leméac Éditeur, 2013). Active dans le milieu culturel et dans celui de la recherche, elle est rédactrice et coordonnatrice à l’Orchestre symphonique de Montréal ainsi que chercheure associée au Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord à l’Université du Québec à Montréal.
Dominique RIVARD (artiste indépendante)
« L’île aux signes » [The island of signs]
Le projet de recherche et de création de Dominique Rivard s’intéresse à la signalétique vernaculaire de l’île d’Anticosti. En s’intéressant aux notions d’identité et de territoire, elle a photographié les signes de ce lieu éloigné au caractère insolite. Elle y a entrepris une documentation qui interroge les qualités et caractéristiques narratives des éléments signalétiques. En voulant construire une collection spécifique à un territoire déterminé, son projet se penche sur la sémantique des icônes ainsi que sur la nature de leur contexte d’implantation dans l’environnement. Par ailleurs, il interroge en quoi les signes et leurs formes élaborent des récits. Elle examine ces dispositifs signalétiques à la manière de sculptures porteuses de sens. Son approche vise à mettre en exergue leurs pouvoirs narratifs grâce à leurs qualités graphiques et matérielles.
Dominique Rivard est une artiste de la relève établie sur la Côte-Nord et bachelière en Design de l’environnement (2014) à l’UQAM. Son processus de création se manifeste à travers les conditions de sa propre mouvance. Dans le but de révéler les traces de la présence du mouvement, elle réalise des interventions poétiques prenant la forme de livres, d’installations photographiques et de performances.

15 h 30 IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES/THE IMPACTS OF CLIMATE CHANGE

Président de séance/Chairperson : Daniel Chartier
Kjersti FLØTTUM (professeure de linguistique française, Université de Bergen)
« Les discours portant sur le changement climatique » [Discourses on climate change]
La communication portant sur le changement climatique ainsi que sur ses conséquences potentielles reste un défi majeur. Le langage utilisé joue un rôle essentiel dans la conceptualisation et le cadrage du discours portant sur le réchauffement de notre planète. Les discours sur le changement climatique constituent un champ hétérogène, dont le discours des enquêtes constitue un sous-domaine de plus en plus central. La raison en est que les opinions et attitudes des gens sont d’une importance particulière en ce qui concerne les chemins à prendre afin d’atténuer les conséquences négatives des changements. Dans cette contribution, je présenterai quelques exemples d’approches que nous avons utilisées au sein du groupe interdisciplinaire LINGCLIM afin d’analyser diverses représentations (scientifiques et politiques) ainsi que des exemples d’interprétations faites par le public non expert.
Kjersti Fløttum est professeure de linguistique française à l’Université de Bergen. Ses domaines de recherche comprennent la linguistique du texte, les théories du genre, la narration et l’analyse discursive, avec un accent sur la polyphonie linguistique dans les discours scientifique, politique et climatique. Fløttum a dirigé plusieurs projets internationaux pluridisciplinaires. Elle est l’auteure/éditrice de plusieurs livres et a publié un grand nombre d’articles dans des revues internationales.
Liudmila ZAMORSHCHIKOVA (maître de conférences, Université fédérale du Nord-Est, Russie)
« Particularités de la formation en tourisme à l’Université fédérale du Nord-Est »
[Specificities of tourism training at the North-Eastern Federal University]
L’intérêt grandissant pour les régions nordiques s’explique non seulement par les changements climatiques et par la curiosité scientifique pour ces régions, mais aussi par la demande croissante de nouvelles impressions et destinations uniques. Cette communication vise à présenter les programmes de formation des étudiants en tourisme à l’Université fédérale du Nord-Est à Yakoutsk. Actuellement, la formation en tourisme se déroule dans les différentes instituts et départements de l’université et se spécialise dans les domaines du service, de l’hotêllerie, de la conception de nouveaux produits touristiques, de loisirs, de divertissement, avec un parti pris pour le patrimoine culturel et naturel, l’environnement, le développement durable, le droit du tourisme, la promotion des cultures, des sports, de la cuisine nordiques etc. Aujourd’hui, l’université crée un agglomérat (cluster) touristique qui unit tous les instituts et départements avec la participation de toutes les parties prenantes de l’économie de la région.
Liudmila Zamorshchikova est docteure en lettres et maître de conférences au département de philologie française de l’Université fédérale du Nord-Est à Yakoutsk, et vice-directrice pour la recherche à l’Institut des langues étrangères et des études régionales de cette même université. Elle a terminé l’Université d’État de Saint-Pétersbourg et a soutenu une thèse sur le français du Moyen Âge. Elle est l’auteure de plus de soixante articles scientifiques, y compris le dictionnaire des associations libres (cas de la langue yakoute) et deux monographies collectives.
Renée HULAN (English professor, Saint Mary’s University, Canada)
« Nunavik to Paris. Inuit Leadership on Climate Change »
[De Nunavik à Paris. Leadership inuit dans la question des changements climatiques]
The Right to Be Cold (2015) traces Sheila Watt-Cloutier’s work to bring climate change in the Arctic to the world’s attention. In her valuable firsthand account of negotiations to limit the production of persistent organic pollutants and carbon emissions at the international level, Watt-Cloutier reveals the role Inuit tradition and knowledge have played in identifying and understanding climate change and demonstrates a style of political leadership strongly rooted in Inuit identity and sovereignty. As a leader, Watt-Cloutier looks for negotiated solutions and concrete results based on evidence and experience drawn from her cultural heritage as an Inuit woman and the knowledge of her Elders to find what she calls the “principled and ethical place” from which to “model authentically, for others, the sense of calm, clarity and focus” (268). These aspects of Watt-Cloutier’s work will be illustrated and analysed in the presentation.
Renée Hulan is the author of Climate Change and Writing the Canadian Arctic (Palgrave 2018), Canadian Historical Writing: Reading the Remains (Palgrave 2014) and Northern Experience and the Myths of Canadian Culture (McGill-Queens, 2002). She edited Native North America: Critical and Cultural Perspectives (ECW, 1999), and, with Renate Eigenbrod, Aboriginal Oral Traditions: Theory, Practice, Ethics (Fernwood, 2008). She is a professor at Saint Mary’s University. 
Julien HOCINE (doctorant, Faculté de communication de l’Université du Québec à Montréal)
« Savoirs inuits et vision du monde circumpolaire. Vers une nouvelle articulation discursive dans l’espace médiatique et numérique » [Inuit knowledge and circumpolar worldview. Towards a new discursive articulation in the media and digital realms]
Les premiers pas de ce projet de recherche tentent de définir une problématique peu documentée dans la littérature en interrogeant l’utilisation tactique de nouveaux dispositifs numériques à travers lesquels circulent des représentations des savoirs locaux des Inuits dans le Nord. Si ces dispositifs offrent une visibilité à l’expérience unique des Inuits de l’Arctique en rapport avec l’environnement et le territoire, tout en s’inscrivant dans une nouvelle articulation discursive des enjeux contemporains des traditions et de la culture des Inuits dont les savoirs sont porteurs, ils soulèvent des questions quant à la reconnaissance de ces savoirs aujourd’hui. Cette présentation propose de repenser de manière critique l’espace public médiatique et numérique et de poser les prémisses d’une stratégie de recherche qui contribuera d’une part à enrichir notre connaissance de ces savoirs et, d’autre part, abordera leurs enjeux à l’ère du numérique à travers différents corpus.
Julien Hocine est doctorant de la Faculté de communication de l’Université du Québec à Montréal. Il est codirigé par Maxime Ouellet, professeur à l’École des médias et Daniel Chartier, professeur au Département d’études littéraires. Ses intérêts de recherche portent sur les savoirs autochtones, le discours, le conte et le récit oral ainsi que sur les enjeux communicationnels posés par le numérique aujourd’hui.

VENDREDI 6 AVRIL 2018 

Salle PK-1140, Pavillon Président-Kennedy
Université du Québec à Montréal
201, avenue du Président-Kennedy (Montréal).

8 h 30 Accueil/Opening

9 h 00 REPRÉSENTATIONS NORDIQUES/NORDIC REPRESENTATIONS 

Président de séance/Chairperson : Helge Vidar Holm
Irena KHOKHOLOVA (professeure de français, Université fédérale du Nord-Est de Russie)
« Le rôle de la femme du Nord dans la société passée et moderne »
[Northern women’s role in modern and past society]
La périodicité de changement de la societé et du système public nous permet de reconstruire, de façon diachronique, trois types de femme. Auparavant, le système familial patriarcal forçait la femme à rester à la maison, à s’occuper des enfants et à faire le ménage. Les jeunes filles ne devaient pas montrer leur visage aux invités, au risque de souiller l’honneur de famille. Aujourd’hui, le rôle de la femme a changé. Elle est devenue libre, elle a le droit de suivre ses priorités et ses intérêts au même titre que l’homme. La femme du Nord a tous les droits de faire sa carrière et peut la concilier avec sa famille. Ce nouveau rôle des femmes du Nord diffère de l’époque du socialisme, quand le travail était considéré comme l’affaire de l’État. Les femmes sont pleinement reconnues aujourd’hui pour le rôle important qu’elles jouent au sein de la famille et de la societé.
Irena Khokholova est professeure de français. Ses intérêts de recherche sont la psycholinguistique, la linguistique cogntive, les études régionales du Nord : le paysage, la langue, les societés, la vue du monde et les mœurs.
Eang-Nay THEAM (enseignante de littérature, Cégep de Baie-Comeau)
« Les écrits d’Alexandre Riverin » [The writings of Alexandre Riverin]
Alexandre Riverin, Innu de Betsiamites, a vécu de 1916 à 1998. Élevé selon les traditions innues, il grandit et passe une bonne partie de son temps dans le bois. La sédentarisation des peuples autochtones l’amènera à s’établir dans la communauté de Pessamit (Betsiamites, 1862). De 1960 à 1998, Alexandre Riverin écrit ses pensées, ses souvenirs, ses légendes, ses traditions… Ses cahiers, conservés par ses descendants sont au nombre d’une vingtaine – pour un peu plus de 1000 pages de texte. Ils sont tous rédigés en innu-aimun. Alexandre Riverin n’est jamais passé par les institutions scolaires et écrit phonétiquement. Ses textes donneraient à lire la vie traditionnelle d’autrefois, la transition par la sédentarisation ainsi que la vie en réserve. Ces documents d’archives constituent un fond inimaginé, mais la difficulté qui se pose ici est celle de traduction.
Eang-Nay Theam est enseignante de littérature au Cégep de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord du Québec. Candidate à la maîtrise en études littéraires, elle s’intéresse à la question de la mémoire et de l’identité, et ce, par le biais des textes migrants, autochtones et khmers. Dans le cadre de ses études actuelles, elle travaille sur le premier roman de Kim Thúy. 
Émilie PARENT (assistante de recherche et doctorante, Centre d’innovation sociale en agriculture du Cégep de Victoriaville et Université de Montréal)
« Alimentation chez les Cris. À la croisée de la tradition et de l’innovation »
[The Cree diet, between tradition and innovation]
Le Centre d’innovation sociale en agriculture collabore actuellement à un projet de recherche appliquée avec la communauté crie de Chisasibi. Les objectifs sont de cerner les liens entre sécurité alimentaire et alimentation traditionnelle, de documenter l’existence de fermes sur le territoire ancestral et de mettre en place des projets innovateurs autoportés. Au cours du travail de terrain récemment complété, les participants se sont impliqués dans un PhotoVoice. Ils étaient invités à photographier leurs repas et leurs collations et à publier leurs photos sur Facebook. Puis, ils ont été interviewés sur vidéo afin d’expliquer la signification des images captées. Ensuite, des aînés ont aussi été filmés alors qu’ils racontaient leurs expériences agricoles. Cette recherche a permis de mettre en place une démarche collaborative innovatrice, basée sur les nouvelles technologies et les médias sociaux. Un PhotoVoice, un documentaire et des capsules vidéo éducatives seront créées et disséminées.
Émilie Parent est candidate au doctorat en anthropologie à l’Université de Montréal. Elle complète actuellement l’écriture de sa thèse, qui porte sur la sorcellerie et les rites de guérison dans la communauté Khasi du nord-est de l’Inde. Elle travaille au Centre d’innovation sociale en agriculture du cégep de Victoriaville (CISA) dans des projets collaboratifs avec les communautés autochtones et dans des dossiers internationaux. 
Marie MOSSÉ (doctorante en études littéraires, Université du Québec à Montréal et Université de Lorraine)
« Enjeux, conflits et paradoxes de l’entrée en littérature du Nord au XIXe siècle: le cas du voyage d’Islande »
[Issues, conflicts and paradoxes of the emergence of the North in 19th century literature: the case of Icelandic travels)
Cette présentation entend livrer l’étude d’un corpus partiellement envisagé jusqu’à maintenant : les récits de voyage en l’Islande en Europe occidentale et en Amérique du Nord au XIXe siècle. Elle définira l’identité générique du « voyage d’Islande » et l’envisagera dans le contexte idéologique de sa naissance, en interrogeant la récurrence de l’expérience négative dans ces récits, qui marque la disjonction subie par le voyageur romantique entre ses attentes et la réalité islandaise. Le postulat est que l’importance quantitative de ce discours négatif est un trait définitoire du corpus du voyage d’Islande et, plus généralement, un outil heuristique pour le chercheur en études littéraires : elle révèle les ambiguïtés de la course du XIXe siècle vers un Nord asymptotique, méconnu, construit à des fins idéologiques plus que vécu, et le malaise esthétique d’un genre littéraire de circonstance, partagé entre la nouveauté de son objet et la persistance de codes discursifs inadéquats à cet objet – le Nord.
Marie Mossé est doctorante contractuelle en littérature comparée à l’Université de Lorraine, au sein du laboratoire LIS. Ses travaux de recherche, réalisés en cotutelle internationale avec l’Université du Québec à Montréal, sont co-dirigés par les professeurs Alain Guyot et Daniel Chartier, et portent sur les récits des voyageurs européens et américains en Islande au XIXe siècle. Elle est l’auteure de plusieurs articles scientifiques sur la question.

10 h 00 THINKING NORDIC CULTURES/PENSER LES CULTURES NORDIQUES

Président de séance/Chairperson : Patrick Evans
Timo JOKELA (Professor, Faculty of Art and Design, University of Lapland)
« Winter Art and Design as Regional Development »
[L’art et le design hivernal comme outil de développement régional]
This talk will address the way in which the winter art development work in the Faculty of Art and Design at the University of Lapland, Finland, was promoted using the method of art-based action research (ABAR). Winter art refers to snow and ice art, design and architecture and use of wintery ecosystem services. The need for sustainable and cultural-sensitive winter art and design education was identified in multidisciplinary collaboration with the university’s northern network. The place-specific and community-based approach to winter art was initiated by examining the pressures for change within art education stemming from the practices of relational contemporary art. The presentation examines the development of winter art by introducing a research and development project, where winter art has been developed initially as an art, then as culturally sensitive art and design education and finally as a part of sustainable tourism and ecosystem services.
Timo Jokela is Professor and Dean of the Faculty of Art and Design, University of Lapland. He is leader of Thematic Network on Arctic Sustainable Art and Design, University of the Arctic. Jokela works actively as an environmental artist and community artist, often using natural materials and the cultural heritage of the North and the Arctic as a starting point for his works. He has been responsible for several international and regional art-based research projects in the field of art education, visual art and design.
Daniel CHARTIER (titulaire de la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, Université du Québec à Montréal), « Qu’est-ce que l’imaginaire du Nord? Un projet multilingue »
[What is the imagined North? A multilingual project]
Le Nord est un espace imaginé et représenté depuis des siècles, ce qui a mené, au fil du temps et de l’accumulation successive de couches de discours, à la création d’un « imaginaire du Nord ». Or ce « Nord » est le produit d’un double regard, de l’extérieur — les représentations, surtout occidentales — et de l’intérieur — les cultures nordiques (inuites, scandinaves, cries, etc.). Les premières étant souvent simplifiées et les secondes méconnues, si l’on souhaite étudier le « Nord » dans une perspective d’ensemble, nous devons donc poser deux questions : comment définir le Nord par l’imaginaire ? Selon quels principes éthiques devons-nous considérer les cultures nordiques pour en avoir une vue complète, incluant notamment celles qui ont été minorées par le Sud? En collaboration avec le Arctic Arts Summit, nous avons lancé le projet de publier 7 éditions d’un essai multilingue sur ces questions, de manière à démontrer la variété des langues de l’espace circumpolaire : en français, norvégien, suédois, danois, russe, anglais et sâme du Nord. Le principe de cette édition demeure ouvert pour s’enrichir d’autres langues liées au « Nord ». Ainsi, le multilinguisme de ce livre se veut une prise de position politique en faveur de la diversité et de la « recomplexification » de l’Arctique culturel.
Daniel Chartier est professeur à l’Université du Québec à Montréal, titulaire de la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique et directeur du Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord. Au cours des dernières années, il a publié une vingtaine de livres et plusieurs articles sur la représentation du Nord, de l’Arctique et de l’hiver, le pluralisme culturel et l’esthétique de la réception, dont La spectaculaire déroute de l’Islande (2010) et Le lieu du Nord (2015). Avec Jean Désy et Louis-Edmond Hamelin, il a publié en 2014 La nordicité du Québec. 
Maria UTSI (director, Arctic Arts Festival, Norway)
« Arctic Arts Summit » [Sommet des arts de l’Arctique]
The idea of the Arctic Arts Summit started in 2015, and it culminated in the first Arctic Arts Summit 2017 in Harstad, Norway. This was the world’s first Arctic cultural policy summit and cultural conference with participation from all eight Arctic countries. The conference became a catalyst for new knowledge and new perspectives, an exhibition and network arena for Northern art and culture, and a foreign policy meeting for new debates on the development of the Northern region. It is important to continue the discourse and debates that started in Harstad. The main objective and the idea behind the Arctic Arts Summit is to strengthen the arts and culture in the North and underline the role of circumpolar cooperation. Stimulating and building sustainable, continuous collaborations within arts and creative industries and broadening the international high North discourse is another important objective. Those who live in the North, and their culture, should be the foundation and core of the development in the Arctic. The summit aims to highlight the importance of building operational networks throughout the circumpolar North and develop a cultural infrastructure that includes the eight countries.
Maria Utsi is the Director of the Arctic Arts Festival in Harstad, Norway. The festival is an Arctic event with ambitions of becoming the world’s most important arts festival for the entire Arctic region. With strong profiles of northern arts and culture, the festival produces and presents innovative projects in various genres every year. Maria Utsi has worked across the Arctic to promote arts and culture as a key factor in the development of the North. She has a broad network across all the Arctic countries, and was a driving force behind the Arctic Arts Summit, the first summit and conference where all eight Arctic countries participated to highlight circumpolar arts and culture, in Harstad, Norway. Utsi is a member of the Norwegian Arts Council and was the director of the jazz festival. 
Nauja BIANCO (owner, Isuma Consulting)
« How “Creative and Cultural Industries” in the Arctic Can Create and Maintain Value to the North » [Comment les industries créatives et culturelles dans l’Arctique peuvent créer et maintenir de la richesse dans le Nord]
Everybody wants the development of the Arctic. But what does the term development mean? Implicitly, the term development often includes economic development along with other developmental indicators. Quite often, we find ourselves talking about larger scale development projects such as projects within extractive industries in which large companies from the South benefit from the Northern resources. How do we facilitate economic growth and wealth in the North and how do we make sure that value stays in the North? It’s a “gordic knot” in the business of value creation in the Arctic. The Nordic Council of Ministers published an “Arctic Business Analysis” in January 2018 looking into four potential opportunities, one being “creative and cultural industries”. This analysis looks at “ingredients” for value creation and retention in the North, and looks at how the “creative and cultural industries” can create jobs, business, wealth and welfare while at the same time helping to create a positive brand for the Arctic.
Nauja Bianco has a 14-year experience in positions within the Government of Greenland, including serving as a diplomat in Brussels, Belgium; in the Foreign Affairs Ministry of Denmark and within the Nordic Council of Ministers – in the latter, she was instrumental in connecting the Nordic countries with Québec (Letter of Intent in 2015). She is now an independent consultant, freelance journalist, communicator, speaker, mediator, and process facilitator.

11 h 00  MISE EN VALEUR DE LA LITTÉRATURE/PROMOTING LITERATURE

Président de séance/Chairperson : Eang-Nay Theam
Elin SVAHN (translator and PhD candidate in translation at the University of Stockholm)
« The Translation and Reception of Lise Tremblay in Sweden »
[La traduction et la réception de Lise Tremblay en Suède]
Despite the similarities in nature and society between Québec and Sweden, the literary exchange between the two regions has remained scarce; only 19 Québec titles have as of yet been translated into Swedish and published in Sweden in the 21st century. Two of these titles are Lise Tremblay’s La héronnière (Hägern, 2015) and Chemin Saint-Paul (Huset på Saint Pauls väg, 2017), published to much acclaim by the Scania-based publishing house Rámus. In this talk, the translator of these books will discuss the reception of Lise Tremblay’s work in Sweden as well the ongoing translation of La pêche blanche by the same author.
Elin Svahn is a literary translator working from French and English into Swedish. She holds a Master’s degree in Translation Studies from Stockholm University, where she is now enrolled as a PhD student in the same subject. Along with the work of Lise Tremblay, she has, among others, translated works by Fanny Britt, Natasha Kanapé Fontaine and Fiston Mwanza Mujila.
Guðrun VILMUNDARDÓTTIR (fondatrice, maison d’édition Benedikt)
« L’importance des petites maisons d’édition : la diversité est nécessaire pour les petits marchés »
[The importance of small publishers: diversity is essential for small markets]
La maison d’édition islandaise Benedikt a été fondée il y a un an et demi. Auparavant, Guðrún Vilmundardóttir a travaillé pendant 10 ans dans la deuxième plus grande maison d’édition islandaise. La première année, 5 titres sont parus chez Benedikt, dont un a remporté un prix littéraire (Ör, d’Auður Ava Ólafsdóttir). En 2017, la maison a publié 15 titres, dont quatre étaient des œuvres littéraires d’auteurs islandais. Ils ont reçu deux nominations (sur cinq) pour des prix littéraires. Cette présentation portera sur les raisons pour lesquelles il a été jugé nécessaire d’ouvrir une nouvelle maison d’édition aussi bien que sur sa vision pour l’avenir. La discussion portera sur le fonctionnement du marché du livre dans un pays qui ne compte que 340 000 habitants, le choix de nouveaux auteurs pour une petite maison d’édition, celui des livres à traduire pour un tel marché, la présentation des auteurs islandais à l’étranger, l’importance d’un grand nombre de maisons d’édition, même dans un marché aussi petit.
Guðrún Vilmundardóttir est née à Reykjavík en 1974. Elle a fait ses études universitaires à Paris et à Bruxelles. Entre 1999 et 2006, elle était dramaturge au Théâtre de la Ville de Reykjavík. Entre 2006 et 2016, elle était éditrice dans la deuxième plus grande maison d’édition de l’Islande, puis en 2016, elle a fondé sa propre maison d’édition, Benedikt. Elle a traduit, pour l’édition et pour la scène, des auteurs français et anglais, entre autres Amélie Nothomb et Sarah Kane.
Simon Philippe TURCOT (directeur général, Éditions la Peuplade)
« Fictions du Nord : publier en traduction française des voix nordiques contemporaines à partir du Québec »
[Fictions du Nord : publishing contemporary nordic voices in French translation in Québec]
Depuis 2016, les Éditions La Peuplade, situées à Chicoutimi, au Québec, ont lancé une nouvelle collection de littérature étrangère en traduction française pour éclairer des œuvres littéraires contemporaines du Nord. Jusqu’à présent, cette collection met de l’avant le travail d’écrivains du Groenland, d’Islande et de Finlande (Niviaq Korneliussen, Gyrðir Eliasson, Aki Ollikainen). L’objectif est de bâtir des ponts, de permettre des dialogues inédits, entre les cultures du Nord et le Québec par le biais de la littérature.
Simon Philippe Turcot est le directeur général des Éditions La Peuplade. Il a cofondé la maison d’édition en 2006 avec Mylène Bouchard. La Peuplade, dont les livres sont diffusés partout dans la francophonie, publie depuis 2006 des livres de fiction, des récits, de la poésie et des traductions de romans inspirants d’où qu’ils proviennent. De son phare, La Peuplade tient le cap sur une littérature actuelle convaincue, signée, nécessaire.
Sarah YAHYAOUI (doctorante, Graduate Center, City University of New York)
« La Peuplade : Nordicité et échanges littéraires Scandinavie-Québec »
[La Peuplade: Nordicity and literary exchanges between Scandinavia and Québec]
Louis-Edmond Hamelin a établi tout au long de sa carrière que le Nord est à la fois un concept géographique et idéologique. Daniel Chartier avance quant à lui que les lieux se constituent tout autant à travers leur expérience que par les discours portant sur eux. C’est donc dire que le Nord est construit à travers diverses représentations de son lieu. Il s’agira de voir comment ce lieu de discours, cette nordicité imaginaire, permet au Québec de s’imaginer autre, scandinave. Cette présentation examinera comment le topos scandinave s’inscrit dans le champ littéraire québécois à travers les politiques de publication de la maison d’édition La Peuplade. La nouvelle collection de traductions « Fictions du Nord » sera présentée comme s’établissant en continuité avec des textes québécois publiés par La Peuplade. Ces textes de la nordicité lient entre eux imaginaires nordiques américains et européens et avancent la possiblité d’un Québec scandinave.
Sarah Yahyaoui est à la deuxième année de son doctorat au Graduate Centre de CUNY où elle travaille sur les représentations de la Scandinavie au Québec et sur l’identité québécoise à l’international. Elle détient une maîtrise en Littérature et langue françaises de l’Université McGill. Son mémoire portait sur Le centre blanc de Nicole Brossard, dont elle a fait une lecture féministe.
12 h 00 Lunch sur place/On site lunch

13 h 00  ARTS FROM THE NORTH/ARTS DU NORD

Président de séance/Chairperson : Nauja Bianco
Jane ISAKSON (independent artist)
« Points of Reference/Fracturing of the Sublime »
Jane Isakson’s most recent body of work is from The Arctic Circle Residency she attended in the International Territory of Svalbard. During a tall ship voyage, she made installations that reflected her position in the landscape in relation to visible landforms as a means of focusing on and navigating her position/existence in this particular place. One result of this was an awareness of distortions in time and space in a landscape void of the usual reference points (i.e. trees/structures of known size). The experience of contraction and expansion was paramount in both the glaciers and in the artist. The paintings that resulted from the experience focus not only on the “sublime” beauty of the Arctic, but on the fracturing of it in the painter’s experience, a pressure resulting from the conflict between the perceived beauty and current environmental concerns.
Jane Isakson is a visual artist living in Whitehorse, Yukon. She holds a BFA from the University of Alberta. Her painting practice looks to nature and the landscape as a starting point to understand her place in the world. It is an experiential relationship that seeks out symbol and meaning within the workings of nature through both observation and intuition. The artist’s focus on northern landscapes has previously included themes of animal migration, how historical and cultural artifacts are reflected in the landscape, and the experience of the mystical in nature.
Jesse Colin JACKSON (Associate Professor, University of California, Irvine)
and Lindsay BELL (State University of New York, Oswego)
« Visualizing Canada’s Urban North: Mackenzie Place » [Visualiser le Nord urbain canadien: Mackenzie Place]
Mackenzie Place will be a four-channel interactive and immersive video installation depicting the sub-arctic town of Hay River, Northwest Territories, Canada. Weather, celestial, pedestrian, commercial, and industrial patterns of the site will be made available to participants in various configurations, such as linear time-lapse, juxtapositions of space and time, and specific events (e.g. every arriving train). In the ultimate installation, participants will have access to projection experiences derived from a database of over two million images. Participants will enter an interior room created by four front projection video screens. Each projection will fill an entire wall of the installation. The placement of the cameras in Hay River takes advantage of a uniquely tall tower building that presides over the center of town. Citizens of the town are quick to try to divert your attention from the building, stating that the tower is not the “real” Hay River. Yet the tower is omnipresent, both visually and in the narratives of local residents and visitors. The tower building is seemingly erased from the town—as befits its position in the local imaginary—remaining present only as a shadow, rotating across the projection screens. Because Hay River is just below the Arctic Circle, the shadow will evolve from a single shimmering moment on the winter solstice to a complete rotation around all four screens on the summer solstice, and back again.
Lindsay Bell is an assistant professor of anthropology at SUNY, Oswego, and has over twelve years of experience working “north of 60” in the Northwest Territories and Alaska. Jesse Colin Jackson is a Canadian artist based in Southern California, and an associate professor of electronic art and design at the University of California, Irvine.
Antonin PONS BRALEY (artiste-chercheur et doctorant en études et pratiques des arts, Université du Québec à Montréal)
« Au Nord, milieu matrice. D’homme habitant à homme habité »
[The North, an undefined environment. From inhabitant to inhabited]
Les travaux d’Antonin Pons Braley sur le milieu matrice explorent la relation entre « Nords extérieurs » et « intérieurs ». Prenant notamment appui sur son étude de la bryosphère nordique, Pons Braley questionne occurrences et héritage d’un possible « tapis intérieur », dans une double perspective esthétique et anthropo-géographique : d’habitant à habité, comment l’homme se convertit-il au paysage ? Comprenant le Nord comme un objet géographique mouvant autant que comme un ensemble de territoires de l’imaginaire, à la manière naturaliste, ses recherches relèvent, échantillon après échantillon, « un herbier du paysage nordique de l’intime ».
Artiste-chercheur, Pons Braley se dédie notamment à une série de « reliquaires » héliogravés, figures de proue d’un corpus multiforme aux confluences de l’écriture, de l’image et de la composition sonore. Membre étudiant du CRILCQ, chercheur associé au Laboratoire Imaginaire Nord, il œuvre au sein de Tumuult à une « Archive des Nords » et complète actuellement une thèse-création en Études et pratiques des Arts, sous la direction de Daniel Chartier, à l’Université du Québec à Montréal.

14 h 00 PAYSAGE ET TERRITOIRE/LANDSCAPE AND TERRITORY

Président de séance/Chairperson : Eang-Nay Theam
Ekaterina ROMANOVA (chercheure en chef, Département d’archéologie et d’ethnographie des peuples du Nord-Est de la Russie, Institut de sciences humaines et des études autochtones du Nord, branche sibérienne de l’Académie des sciences de Russie)
« Le murmure des étoiles et le souffle froid de la Terre : la représentation de l’hiver dans la culture des Turcs du Nord-Sakha » [The murmur of the stars and the cold breath of the earth: the representation of winter in the Turkish culture of Northern Sarkha]
Présenter la culture des Yakoutes, le peuple turc le plus nordique, comme une roue tournant infiniment, le Temps, qui parcourt des milliers et des milliers de kilomètres à travers les steppes étouffantes et la vaste taïga nordique, la toundra polaire et les montagnes majestueuses, comme un Calendrier perpétuel sculpté en bois qui garde la mémoire culturelle des anciennes générations, ne serait pas complet sans description de l’hiver le plus froid au monde. Le cycle d’hiver dans le Nord dure neuf mois, et c’est symbolique, car cet espace de gel et de froidure brûlante a donné naissance à un nouveau groupe ethnique — les Sakhas (Yakoutes). La présente recherche est consacrée à l’étude de l’image et de la représentation mentale de l’hiver où, pour la première fois, la catégorie de calendrier est révélée dans des textes culturels différents.
Ekaterina Romanova est docteure d’État en histoire. Elle a terminé et soutenu sa thèse de doctorat en histoire (mythologie et rites des Yakoutes) à l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg. Elle dirige le Laboratoire des études géoculturelles de l’Arctique; ses domaines de recherche sont l’ethnologie, la steppe arctique, l’anthropologie symbolique, la géographie culturelle, les mythes et les rituels. Elle est l’auteure d’une centaine de publications scientifiques, dont deux monographies.
Andréanne ROY (commissaire d’exposition indépendante et chargée de cours en muséologie, Université du Québec en Outaouais)
« Riopelle et la nordicité canadienne : de la recherche à l’exposition »
[Riopelle and Canadian nordicity: from research to exhibition]
Les années 1970 marquent le retour progressif de Jean-Paul Riopelle au Canada. Au moment où ses voyages au pays se font plus nombreux, la chasse et la pêche l’amènent à découvrir des territoires et des cultures nordiques qui influenceront sa production artistique. Ces rencontres, notamment avec les paysages du Nuvanik et du Nunavut, lui permettent de renouveler son vocabulaire formel et ses évocations abstraites de la nature. Alors que les représentations naturalistes du Nord canadien ont longtemps servi de moyens d’expression de l’identité nationale, Riopelle offre une évocation visuelle de la nordicité qui procède d’une tout autre démarche. Cette communication vise à présenter comment le projet d’exposition Rencontres nordiques : Jean Paul Riopelle à travers le Canada (Musée des beaux-arts de Montréal, 2020) est l’occasion d’effectuer des recherches approfondies sur les diverses sources ayant forgé la conception et la vision du Nord de l’artiste.
Historienne de l’art et muséologue, Andréanne Roy œuvre depuis près de 15 ans dans le monde de l’art moderne et contemporain. Elle mène aujourd’hui différents projets indépendants à titre de commissaire et d’auteure, en plus d’être chargée de cours à l’Université du Québec en Outaouais. Candidate au doctorat en histoire de l’art à l’Université de Montréal, elle effectue des recherches dans le champ de la sociologie du marché de l’art.
Guy LAVIGUEUR (artiste, Académie royale des arts du Canada)
« UNPROTECTED »
« UNPROTECTED » est une recherche artistique réalisée lors d’une résidence du programme d’art des Forces canadiennes dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle joue sur l’opposition entre la protection du territoire envers une menace armée jamais concrétisée et son absence de protection face à la menace très réelle des bouleversements climatiques. Dans les années 1950, les États-Unis et le Canada déploient la DEW Line pour protéger le continent des missiles russes. Sur cette ligne de défense radar, Guy Lavigueur pose son regard d’artiste, révélant un paysage en pleine mutation. Aucune barrière, aucune installation, peu d’effort concerté pour protéger le Nord de l’inéluctable réchauffement. Au contraire, les permis d’exploration et d’exploitation pullulent, créant des emplois, empoisonnant les sources alimentaires ancestrales. Ainsi, l’artiste espère que son travail rappelle aux citoyens la beauté et la fragilité de ces lieux, des données non collectées par le système radar.
Depuis 10 ans, Guy Lavigueur tire l’essence de son travail artistique d’images captées par survol aérien. Il en extrait des œuvres abstraites, photographiques et vidéos. Ses observations se concentrent sur la recherche des différentes formes d’altération du paysage. Il s’intéresse particulièrement à la notion de frontière, aux bouleversements et à l’érosion. Des centaines d’heures de vol lui ont permis d’arpenter rives de fleuve, montagnes et milieux humides afin d’en révéler les subtilités.
Robert FRÉCHETTE (directeur général, Institut culturel Avataq)
« The Avataq Cultural Institute » [L’institut culturel Avataq]
The James Bay and Northern Québec Agreement (JBNQA) did not include provisions regarding the creation of an organization specifically dedicated to the protection and promotion of Inuit language and culture. In the years following the signing of the JBNQA, the Elders, which were then a significant part of the population, strongly felt the urgency to protect the tangible and intangible elements of their culture and language towards the rapid transformations that were observed and already foreseen at the time. A group of Nunavik Elders created Avataq Cultural Institute in 1980 to address this need. In retrospect  we can say this was a wise decision. For almost 40 years, Avataq has worked pro-actively to safeguard the Inuit heritage. Avataq managed to establish significant programmes and reach many important milestones despite working under constant fundraising pressure. The size of the work carried out by the staff and management of Avataq throughout the years has no equivalent in other Aboriginal Nations of Québec. In fact, besides regular activities in archaeology, art development, publications, genealogy, toponymy and language terminology, our organization has built an impressive documentation centre, which is an extensive repository of the Nunavimmiut heritage. With all of these achievements and in respect to the original Elders wishes, Avataq continues to ensure that future generations will still live their Inuit culture even as life in the North continues to transform.
After his studies at Concordia University in Fine Arts and a successful career as photojournalist, Robert Fréchette went to live with the Inuit of Nunavik. He stayed in the communities of Kangiqsujuaq and Kuujjuaq for 15 years. The last few years before returning to Montréal, Robert Fréchette worked as the Pingualuit National Park Director, that he officially opened in the presence of the Québec’s Premier. Since 2012 he is the Director General of the Avataq Cultural Institute. 

14 h 45 MONDE NORDIQUE/NORDIC WORLD

Président de séance/Chairperson : Kjersti Fløttum
Helge Vidar HOLM [professeur émérite, Université de Bergen]
« Knut Hamsun : écrivain controversé » [Knut Hamsun: controversial writer]
L’œuvre et le personnage du Prix Nobel Knut Hamsun suscitent régulièrement des débats très hauts en couleur en Norvège. Sa conduite publique pendant la Deuxième Guerre mondiale, largement en faveur des occupants nazis, et son refus de faire amende honorable à la suite de la Libération, lui ont valu l’étiquette « le Céline norvégien », à la fois à cause de ses prises de position politiques et de la qualité incontestable de son œuvre littéraire, notamment de son écriture romanesque innovatrice. L’œuvre et ces débats hamsuniens seront commentés et une monographie publiée ces jours-ci sur Hamsun, fruit d’un programme de collaboration entre l’UQAM et l’Université de Bergen, sera présentée.
Helge Vidar Holm est professeur émérite à l’Université de Bergen depuis mai 2017, où il était professeur de littérature française et dont il est docteur. Il a été directeur des Études à l’Office Franco-Norvégien d’Échanges Culturels entre 2008 et 2010. Il est spécialiste de Gustave Flaubert et de Mikhaïl Bakhtine.
Yannick LEGAULT (chercheur associé, Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord, Université du Québec à Montréal)
 « Hamsun : romans autobiographiques, figures d’auteur et champ littéraire »
[Hamsun : autobiographical novels, authorial figures and the literary field]
L’essai Hamsun porte sur la fonction stratégique de la pratique du roman autobiographique chez l’écrivain norvégien Knut Hamsun (1859-1952), récipiendaire du prix Nobel de littérature en 1920 et l’un des écrivains nordiques les plus connus dans le monde. À partir des romans Faim (1890), et de ceux de la « Trilogie du vagabond », composée de Sous l’étoile d’automne (1906), d’Un vagabond joue en sourdine (1909) et de La dernière joie (1912), il traite des moments charnières de la carrière de Hamsun, d’un programme moderniste vers une esthétique régionaliste. Les romans autobiographiques de Knut Hamsun sont issus de moments lors desquels l’auteur a donné une nouvelle direction à sa pratique d’écriture. Ce serait donc sur ce plan que l’on devrait rechercher l’objectif poursuivi, consciemment ou non, par Hamsun en écrivant ces romans : l’utilisation de ce genre littéraire peut être une stratégie apte à faire valoir de nouvelles esthétiques par la construction de figures d’auteur en fonction de l’état du champ littéraire.
Yannick Legault a complété une maîtrise en études littéraires sur Knut Hamsun. Il est assistant de recherche au Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord de l’UQAM et travaille comme tuteur de français aux services adaptés du Collège Gérald-Godin. Il s’intéresse aux littératures nordiques, notamment à la littérature norvégienne. 
Margery VIBE SKAGEN (maître de conférences, Université de Bergen)
« De la littérature pour apprendre à vieillir » [On literature as a means of learning to age]
Le projet interdisciplinaire, Historicizing the Ageing Self: Literature, Medicine, Psychology, Law, de l’Université de Bergen, se propose de contribuer à une histoire culturelle du vieillissement en analysant principalement des textes littéraires, mais en empruntant aussi les perspectives d’autres savoirs. On s’y intéresse aux discours qui définissent la vieillesse scientifiquement et dans la conscience collective, mais surtout aux formes et aux figures privilégiées pour dire et penser l’expérience subjective du vieillir. Les images de « vieux » qui circulent dans une culture sont formatrices, non seulement des identités des personnes âgées, mais de la conception générale de ce qu’est une vie humaine à un moment historique. Cette présentation traitera de l’apprentissage à vieillir, exercice éthique et littéraire, réactualisé par des auteurs contemporains qui contribuent à nuancer les stéréotypes du vieillissement.
Margery Vibe Skagen est spécialiste de littérature française, notamment de Baudelaire, et s’intéresse particulièrement aux rapports entre littérature et psychiatrie au XIXe siècle. Elle dirige l’équipe de recherche « Literature and Science » à Bergen ainsi que le projet interdisciplinaire « Historicizing the Ageing Self » (2016-2021), consacré aux représentations du vieillissement dans l’histoire culturelle.
Marianne STENBAEK (Cultural Studies Professor, McGill University, Canada)
« An Anthology of Greenlandic Literature » [Une anthologie de littérature groenlandaise]
Greenlandic literature raises interesting ideas when exploring cultural and literary survival in a colonialized and then a de-colonialized country. Ever since the 1860s, the written word has been influential in society, culture and politics in Greenland and is a reflection on recent, and past, Greenlandic history. The story is of a country that has been pressured into the mould of a modern Scandinavian society whose values and organization is often at odds with Greenlandic society, just as Canadian Inuit have been pressured to assimilate into the Canadian mainstream society. For Greenlanders, this has meant a fight for survival in the face of impositions from the outside. The attempt at assimilation is a struggle mirrored in many former colonies and indigenous communities around the world. Greenlandic literature could be the literature of many such societies. This anthology of a little-known literature will be an entry into exploring culture and literary survival of an indigenous identity.
Professor Marianne Stenbaek is a professor of Cultural Studies in the English Department at McGill University. She carries out research in Greenland. President for four years of the national Association of Canadian Universities for Northern Studies (ACUNS) and former director of the McGill Center for Northern Studies and Research. Professor Stenbaek was awarded the Nersornaat Medal of Honor by the Greenland Parliament for distinguished service to Greenland. She broadcasts regularly on Kalaallit Nunaata Radioa (Radio Greenland).
16 h 00 COCKTAIL AND BOOKLAUNCH : HAMSUN AND WHAT IS THE IMAGINED NORTH?
COQUETEL ET LANCEMENT : HAMSUN ET QU’EST-CE QUE L’IMAGINAIRE DU NORD?
Café, Cinémathèque québécoise, 335 Boul de Maisonneuve Est, Montréal.
Open to everyone
Ouvert à tous 
Invitation au lancement conjoint du livre Qu’est-ce l’imaginaire du nord ? (sous la direction de Daniel Chartier) et de Hamsun de Yannick Legault.
à 18 h, au Café de la Cinémathèque québécoise.
Nous remercions le Conseil nordique des ministres (« The Nordics ») de son appui à l’organisation de ce lancement conjoint.  We thank the Nordic Council of Ministers (« The Nordics ») for their support for the organization of this dual booklaunch. 

Organisation de la table ronde / Workshop’s organization

Nay Theam (theam.eang-nay@courrier.uqam.ca)
Yannick Legault (legault.yannick@courrier.uqam.ca)
Marc-Antoine Théorêt (theoret.marc-antoine@courrier.uqam.ca)
Ragnhild Hole (ragnhild.hole@student.uib.no)
Karine Poellhuber (poellhuber.karine@courrier.uqam.ca)