Activités

Séminaire du CRILCQ « Sortir de l’histoire : autour de quelques récits effacés et de figures en fuite de la littérature québécoise (1960 à nos jours) »

Le séminaire du CRILCQ de l’hiver 2026 intitulé « Sortir de l’histoire : autour de quelques récits effacés et de figures en fuite de la littérature québécoise (1960 à nos jours) », sous la responsabilité de Martine-Emmanuelle Lapointe (cochercheuse CRILCQ, Université de Montréal), aura lieu les mercredis dès 12h30, à l'Université de Montréal.

Description

Sortir de l’Histoire, cette pulsion serait contraire au mot d’ordre qui a longtemps gouverné la littérature québécoise. Aux dires de plusieurs des critiques qui ont commenté les œuvres parues au Québec depuis le XIXe siècle, d’Henri-Raymond Casgrain à Georges-André Vachon et Gilles Marcotte, l’existence des traditions et du corpus littéraires québécois auraient dépendu largement de l’entrée de ceux-ci dans l’Histoire monumentale et de leur passage à la pérennité. Il s’agissait de passer à l’Histoire, de s’ancrer dans la longue durée, de faire front contre les courants d’air et les effets de mode. Dans le cadre de ce séminaire, nous naviguerons à contre-courant de ces velléités critiques déjà anciennes en nous intéressant aux représentations – plurielles et mouvantes – des sorties de l’Histoire. Silences de l’institution, invisibilisation d’œuvres et de figures, représentations de personnages en fuite et de marginaux nous permettront de réfléchir aux résistances des œuvres aux rapatriements et aux bons vœux de l’institution.

Afin de mieux cerner cette vaste problématique, le séminaire s’inscrira dans un double horizon, historique et herméneutique à la fois. Les premières séances seront consacrées à la mise en récit de la littérature québécoise depuis la Révolution tranquille et s’attacheront plus particulièrement aux absences et aux oublis de la période, notamment aux écritures autochtones longtemps cantonnées aux marges de l’institution littéraire. Dans un deuxième temps, nous aborderons diverses figures qui traversent les œuvres de notre corpus, du mauvais pauvre au squatteur, en passant par le transfuge et le transclasse. Les filiations intellectuelles, les rapports d’intertextualité, les réseaux et les lieux qu’investissent en leur sein même les textes littéraires – la mémoire des œuvres en somme – nous serviront de fil narratif.

Programmation