Etienne Lehoux-Jobin (UQAM) a obtenu le Prix littéraire Canada-Japon pour sa traduction du recueil de poésie Penriuk et sa douleur. Ossements aïnous retenus prisonniers, écrit par Dobashi Yoshimi et publié dans la collection « Jardin de givre » du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique.
Le projet de traduction en français du recueil de Dobashi Yoshimi, une autrice autochtone aïnoue, a été initié par Kazuko Ogura (Université Rikkyo), Jeffry Gayman (Université de Hokkaido), Etienne Lehoux-Jobin et Daniel Chartier (cochercheur CRILCQ, UQAM), lors de la visite de ce dernier au Japon, où ils ont pu rencontrer l’autrice du recueil, Dobashi Yoshimi.
(Source : site du Laboratoire)
Description du recueil
C’était l’automne
le 20 octobre
1933 (an 8 de l’ère Shôwa).
D’étranges
bruits
m’ont tiré
de mon long sommeil de trente ans.
Le bruissement du vent ?
Non, c’est autre chose. […]
Moi […]
j’ai cru que c’était le rite de passage
pour entrer
au pays des morts.
Pendant une centaine d’années, des universitaires ont exhumé, profané, transporté, étudié et conservé aux fins de « recherches scientifiques » les restes ancestraux d’Aïnous. On estime que plus de 1 600 personnes ont ainsi été à titre posthume victimes de ce programme. La présente œuvre poétique témoigne de la douleur causée par le colonialisme dont ont été victimes les Autochtones, mais aussi des limites de l’ouverture du monde : aujourd’hui encore on retrouve à Sapporo un bâtiment lugubre où sont conservés, « retenus prisonniers », comme l’écrit Dobashi Yoshimi, les restes de son ancêtre Penriuk, grand chef aïnou.
Avec une présentation de Daniel Chartier, une introduction de Jeffry Gayman, une préface de Hanazaki Kôhei et une chronologie de Lucien-Laurent Clercq. Traduit du japonais par Etienne Lehoux-Jobin.
(Source : Site des Presses de l’Université du Québec)